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par voie d'emprunt à la Banque d'émission. Dans cette dernière éventualité, la Banque augmente le volume de l'émission due à concurrence du prêt, et le Gouvernement décrète le cours forcé des billets pour les maintenir dans la circulation, et protéger la Banque contre le danger de devoir suspendre les paiements.

L'inflation peut résulter aussi de l'abus des crédits alors que la circulation du papier-monnaie reste limitée. Elle peut se produire encore s'il survient une surabondance de monnaie métallique. Même la rupture d'équilibre pourrait résulter simplement d'une grande destruction de richesses sans accroissement sensible des moyens de paiement dans ce cas cependant le terme d'inflation serait peu adéquat. Dans tous ces cas l'essentiel du phénomène économique est la modification du rapport existant entre les moyens de payer et la masse des biens objet des relations sociales, considéré à deux moments du temps.

Les causes de l'inflation peuvent différer. Un cas type est celui des emprunts successifs faits par le Gouvernement français à la Banque de France depuis le début des hostilités et jusqu'après la paix. Pour les rendre possibles, la législature a étendu les limites de l'émission jusqu'à la quintupler.

L'inflation allemande au cours de la guerre s'est effectuée à la suite de mesures moins franches, plus compliquées. Après l'armistice, au lieu de cesser les emprunts à la Reichsbank, les gouvernants les ont continués sans prudence et sans vergogne,... jusqu'à la banqueroute totale.

Les Gouvernements qui créent du papier-monnaie, ou se font remettre par la Banque d'émission des billets auxquels ils donnent le cours forcé, n'agissent ainsi que pour se procurer des moyens de payer. C'est, en somme, un emprunt forcé au public. Le Gouvernement paie les choses et les services par la remise d'une reconnaissance de dette!

Cette fausse monnaie gouvernementale est lancée dans la circulation par ceux qui ont dû l'accepter faute d'une autre et, comme les émissions se succèdent, la rupture d'équilibre se produit, les prix augmentent, la vie devient chère. Les vendeurs de toutes catégories, qui voient la monnaie s'avilir, se prémunissent contre les effets ultérieurs de l'inflation en majorant davantage leurs prix que ne l'exigerait le retour à l'équilibre. Dès lors voici en mouvement le cercle vicieux de l'inflation. Un concours de vitesse s'établit entre les prix en hausse et les émissions: plus il y a de papier-monnaie, plus il en faut !! Les événements récents qui se sont produits en Allemagne sont un exemple terrible de cette course à l'abîme.

Au bilan de la Reichsbank arrêté au 30 septembre dernier les bons du Trésor escomptés figurent à concurrence de 45.216 trillions (45 quatrillions), en augmentation de 32.986 trillions par rapport au bilan arrêté 9 jours auparavant; les billets en circulation ont atteint un total de 28.228 trillions, en augmentation de 19.601 trillions. Ce sont sursauts d'agonie...

L'inflation rompant l'équilibre des transactions avantage les uns au détriment des autres.

Elle appauvrit tous ceux qui sont plus consommateurs que producteurs, les rentiers, les pensionnés, les créanciers, les porteurs d'obligations, en un mot tous ceux qui possèdent ou ont à recevoir des valeurs représentant une expression monétaire fixe, laquelle, au fur et à mesure que l'inflation augmente, perd son pouvoir acquisitif. Et ceci n'est ni plus ni moins qu'une révolution sociale. L'inflation d'autre part avantage tous ceux qui détiennent des biens dont la valeur intrinsèque est indépendante de celle des signes monétaires, agriculteurs, propriétaires fonciers, détenteurs de stocks, d'actions industrielles, commerçants de tout calibre.

Quant aux ouvriers, leur sort dépend de l'abondance ou de la rareté de la main-d'œuvre, et de la lenteur ou de la

rapidité avec laquelle les salaires s'adaptent à la vie chère.

De ce qui précède il est aisé de conclure qu'il y a des partisans de l'inflation. Il y a des partisans de l'inflation pour leur avantage propre, il y a une doctrine inflationniste qui met en lumière les bons côtés de l'inflation, notamment au point de vue international.

Ceci nous amène à parler du change, où l'on voit l'inflation en action dans les relations de nation à nation.

II

Les rapports de l'inflation fiduciaire et de la hausse des changes sont étroits. Les secousses des changes à l'heure présente sont le corollaire de l'inflation.

Le change est l'expression de la valeur d'une monnaie dans la monnaie d'un autre pays.

Le cours du change exprime cette valeur selon les variations de l'offre et de la demande dans un moment du temps. Lisons-nous, dans un tableau des cours, que le change sur Paris cote 118 à Bruxelles, que le change sur Londres cote 90, cela signifie que 100 francs français se paient 118 francs belges, que la livre (qui vaut environ 25 fr. or) se paie 90 francs-papier belges.

Quand il s'agit du change de deux monnaies d'or, les écarts sont faibles et même étroitement limités, puisque le transport effectif du métal est possible au moins théoriquement. La limite des oscillations est marquée par le point d'or, le point où il deviendrait avantageux de payer les frais de transport des disques ou de lingots.

La situation est tout à fait différente quand la monnaie n'a plus de valeur instrinsèque et vaut ce que vaut son pouvoir acquisitif actuel (ou moins encore: ce qu'il y a lieu de croire que ce pouvoir sera demain).

Il convient donc, pour étudier le change de façon réaliste, de distinguer ces deux cas - abstraction faite

des cas particuliers, comme celui du change franco-belge avant la guerre, et abstraction faite aussi de l'histoire des changes, au cours de laquelle la différence des systèmes monétaires métalliques a joué un grand rôle.

Dans le cas du change d'or, sous les espèces de banknotes ou de lettres de change on achète une valeur certaine et stable, de poids déterminé à un dixième de milligramme près !

Dans le second, on achète un bon (dénomination souvent dérisoire) représentatif d'une valeur acquisitive future, incertaine, instable, au sujet de laquelle l'essentiel est ce qu'on sait ou croit savoir de son avenir. Quel appât pour la spéculation !

Qu'est-ce qui détermine le cours du change, c'est-à-dire le prix des lettres de change sur l'étranger, dont les banques font commerce, qu'elles achètent ou escomptent, pour les revendre ? Une seule réponse est adéquate : l'offre et la demande.

On dit parfois que c'est la balance commerciale ou plus exactement la balance des comptes internationaux. Ce terme-ci est plus large, plus approprié aussi que celuilà, la balance commerciale ne comprenant que les importations et exportations.

Il faut s'entendre.

On peut, pour une période de quelque durée, un mois, un trimestre, une année, faire le compte des opérations de change visibles afférentes aux créanciers et aux dettes d'un pays donné à l'égard de tous les autres pays. Cette opération donne un résultat mathématique : la balance est créditrice ou débitrice. Cela est bien loin de manquer d'intérêt, cela permet de se rendre compte des tendances générales du marché des changes. Mais la balance des comptes ne livre pas la clef du mystère des changes. Les cours varient de jour en jour. Et c'est trop peu dire: un équilibre s'établit pour chaque opération d'achat d'une devise, Faute de devises commerciales provenant

de la liquidation des achats et ventes de marchandises, de coupons échus ou à échoir, le banquier vend son crédit propre. Dans cette opération correcte et nécessaire, il entre un élément spéculatif. Le banquier fixe son prix selon ses prévisions au sujet de l'offre et de la demande à venir. Ce n'est point tout la spéculation pure intervient ici et elle a beau jeu. Il suffira de rappeler la formidable vogue de la spéculation sur le mark après l'armistice quand il cotait 40 puis 30 centimes et que l'on spéculait sur son relèvement.

Voici un exemple topique. Si j'en crois les journaux, il y a quelques mois M. Stinnes a emprunté à la Reichsbank la quantité de marks nécessaires pour l'achat de 100 millions de livres sterling. Quelques semaines plus tard, il a pu, au moyen de 5 millions de livres seulement, racheter et rembourser la même quantité de marks. Se non è vero...

L'Echo de Paris dans le n° du 21 octobre 1923 a reproduit le texte d'une circulaire confidentielle adressée à la fin de septembre par des banquiers germanophiles de New-York à leur clientèle. Il y est dit : « Vendez le franc à découvert, c'est-à-dire vendez des francs livrables à terme et faites baisser la valeur du franc. Vous pourrez ainsi vous procurer des francs à 1 cent, avec lesquels vous pourrez libérer la vente faite aujourd'hui à 5 cents 1/2.»

On voit ici l'influence perturbatrice que la spéculation peut exercer sur les cours des changes, si elle n'est contrebattue par la spéculation elle-même, ou si l'ensemble des conditions du marché des changes n'exerce une influence prépondérante. De fait, le conseil donné aux spéculateurs new-yorkais s'est trouvé être un mauvais conseil. Ceux qui l'ont suivi ont-ils été en trop petit nombre ou ont-ils été battus par les spéculateurs à la hausse? La cote du franc s'est relevée au lieu de s'effondrer.

Il est admis que la hausse du change favorise l'exporta

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