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a été abandonnée par l'auteur. Mais, connaissant les faits rapportés à propos de la fécondation artificielle des œufs d'oursin, ne pourrait-on admettre plus simplement que des excitations physiques, chimiques, mécaniques, biologiques soient susceptibles de provoquer la prolifération anormale d'une cellule épithéliale ou conjonctive donnant ainsi naissance à une tumeur dont nous avons décrit les phénomènes biologiques les plus importants ? C'est là une déduction logique peut-être, mais non démontrée en tant qu'application à la théorie du cancer. La possibilité de la régression cellulaire, la transformation d'une cellule différenciée en cellule embryonnaire est au contraire un fait démontré légitimant après coup la théorie transformiste exprimée par Ménétrier.

CONCLUSION.

La conclusion toute naturelle de cet article se résumera en une définition fixant dans les esprits les caractères essentiels du cancer, ce mal mystérieux dont on meurt trop souvent parce qu'on est peu renseigné sur son début insidieux.

Le cancer, c'est du « bolchevisme cellulaire ». Tantôt subissant une influence malsaine, tantôt échappant à la vigilance d'un entourage dont l'activité est modifiée par des influences locales ou générales, la cellule se rend indépendante pour se reproduire à son gré. Si elle est d'origine épithéliale, elle engendre la variété dite « épithéliomateuse ». D'origine conjonctive, elle fournit le << sarcome ». Dans les deux cas la maladie est caractérisée par une dédifférenciation plus ou moins complète de la cellule qui, refusant de travailler pour la collectivité, songe seulement à elle-même, se multiplie à l'infini en puisant sa nourriture au sein de son hôte. Cette activité reproductrice désordonnée engendre un tissu de formation nouvelle qui infiltre les éléments nobles, les repousse, les détruit.

Si la tumeur est extraite, elle récidive souvent sur place, tant il est difficile d'enlever à coup sûr toutes les cellules.

Si la tumeur se développe librement, des éléments isolés se détachent du foyer principal et vont se transplanter dans les régions les plus variées. La tumeur maligne peut se greffer en série chez des animaux de même espèce et la tolérance de l'organisme à son égard est véritablement remarquable.

Cependant, l'être vivant est profondément intoxiqué par les poisons que déverse d'une façon incessante la masse de tissu nouveau et la mort se produit invariablement, sans l'intervention du médecin qui dispose, pour combattre la maladie, d'un certain nombre de moyens dont le nombre et la valeur seront discutés dans un article ultérieur.

(A suivre.)

Docteur MAURICE D'HALLUIN,
Professeur à la Faculté libre

de médecine de Lille.

L'intelligence des oiseaux

Il n'est pas d'observateur si peu curieux des choses de la Nature, qui n'ait présent à la mémoire quelque trait plus ou moins merveilleux concernant les mœurs des Oiseaux; les faits abondent et les plus connus ne sont pas les moins gracieux. Aussi, bien des naturalistes se croient-ils obligés d'accorder à la gent volatile un principe d'activité supérieur au vulgaire instinct qui impose à la bête sa directive aveugle et immuable. « L'expérience, dit Claus, montre d'une manière certaine que l'Oiseau possède l'intelligence et qu'en vivant familièrement avec l'homme, il peut, par l'exercice, la perfectionner extraordinairement » (1).

Il importe cependant de s'entendre sur les termes. L'instinct peut se définir « une tendance innée à rechercher certaines fins par des moyens non prémédités ».

S'agit-il, par exemple, de construire un nid, de défendre une progéniture, la nature suggère spontanément à l'Oiseau, en même temps que le but à atteindre, les actes au moyen desquels il atteindra ce but.

La Sittelle (2) qui calfeutre d'argile le trou d'arbre qui doit abriter sa nichée et en réduit l'entrée au calibre de son corps, la Perdrix qui, à l'approche du chien, quitte à la hâte sa couvée et se laisse poursuivre l'aile traînante, comme un oiseau blessé, jusqu'au moment où le souci de son propre salut l'oblige à prendre son vol, obéissent à l'instinct.

L'instinct est inné; il est aveugle, spécialisé et uni

(1) Traité de Zoologie; trad. Moquin-Tandon, 1884, p. 1384. (2) M. E. Mérite a publié sur les mœurs de cet oiseau un intéressant article, illustré de jolies gravures, dans LE SAINT-HUBERT-CLUB ILLUSTRÉ du 1er juin 1923.

forme, immuable et fatal. Il est exclusivement pratique ; c'est une impulsion à agir d'une façon déterminée dans des circonstances données.

Il est à peine nécessaire de faire ressortir la distance qui sépare l'instinct de l'intelligence proprement dite. Entre les deux il n'existe pas seulement une différence de degré, mais une différence de nature. Autant l'instinct est routinier, autant l'intelligence est libre d'allure, souple, capable de s'adapter aux circonstances les plus imprévues, prompte à suggérer des inventions sans cesse renouvelées, toujours en quête de progrès.

Cette faculté supérieure est-elle vraiment l'apanage exclusif de l'homme ? Ne faut-il pas faire une exception en faveur de quelques animaux privilégiés tels que, par exemple, l'Éléphant, le Cheval, le Chien, bon nombre d'oiseaux ?

S'il est, dans la vie de l'animal, une circonstance imprévue entre toutes, qui requiert de lui une décision prompte et l'application immédiate des moyens de fortune dont il dispose présentement, c'est bien celle où, grièvement blessé, il doit s'assurer la conservation de la vie. Que fait un animal blessé ?

Consultés sur ce point, les hommes de science les plus à même de connaître les mœurs des animaux (1), s'accordent à dire que, sauf de très rares exceptions, les animaux blessés ne se soignent pas.

Le Chien contusionné ou légèrement écorché, se contente de lécher sa blessure; si la douleur est assez forte, il se mordille; si elle est très grande, insupportable, il peut aller jusqu'à l'autophagie. Le fait de l'animal pris au piège, qui s'ampute un membre, est de banalité courante. A moins de voir, dans cet acte, une action raisonnée, délibérée, par laquelle l'animal prétend recouvrer la

(1) Qu'il me soit permis d'adresser ici de sincères remercîments à MM. Debreuil, Mouquet et Mérite pour l'extrême obligeance avec laquelle ils se sont prêtés à cette petite enquête ; je leur dois la plupart des documents contenus dans cet article.

liberté perdue,

et, dans ce cas, il resterait à démontrer qu'il fait preuve d'intelligence en agissant ainsi, — il faut admettre que c'est la douleur qui le pousse à s'attaquer à son propre corps.

Cette manière de voir est, d'ailleurs, confirmée par plus d'une observation de médecine vétérinaire. La méningo-encéphalite, la myélite qui accompagnent chez le Chien l'affection dite « maladie du jeune âge », ont parfois comme conséquences l'automutilation et l'autophagie. L'animal se dévore un membre ou encore la queue. Des faits du même genre ont été signalés chez l'Hyène et la Civette (1).

Dans ces occasions ou dans les circonstances moins graves l'animal est si peu disposé à se soigner lui-même,que le chirurgien est souvent obligé de recourir à la ruse pour protéger le membre malade contre les morsures du blessé ; il n'est pas rare qu'il faille entourer la plaie d'une enveloppe métallique.

A lire certains récits de chasse, il semblerait que l'animal sauvage est mieux doué sur ce point que l'animal domestique.

Dans un livre intitulé: A Little Brother to the Bear (2), un chasseur américain, W. J. Long, relate, avec une grâce charmante et un souci de la précision qui force la confiance, un certain nombre de faits dignes d'être rappelés.

Long cite l'exemple d'un Rat-Musqué (1) qui, pris au piège, s'était amputé la patte quelques jours avant d'être tué. La blessure n'était pas encore cicatrisée et était recouverte d'une gomme végétale gluante ressemblant

(1) L. Marchand, J. Basset et E. Pécard: Automutilation chez un chien atteint de méningo-encéphalite subaiguě; RECUEIL DE MÉD. VÉTÉR., 15 décembre 1906.

L. Marchand et G. Petit Curieux cas d'autophagisme chez une hyène atteinte de méningo-encéphalite; IBID., t. XCVII, no 17, 1921. G. Petit et L. Marchand : L'automutilation et l'autophagisme liés -à la méningo encéphalite; IBID., t. XCVII, no 16, 1921.

La myélite infectieuse du chien et ses troubles sensitifs. Un point de médecine légale ; IBID., t. XCVII, nos 22 et 24, 1921. (2) W. J. Long, A Little Brother to the Bear; Boston, 1903.

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