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gent leurs trésors et les réduisent en miettes. On a préconisé comme le moyen le plus utile le sulfure de carbone, mais il a des inconvénients: il est liquide, très volatile, inflammable. La naphtaline est aussi très employée, mais elle n'arrive pas à tuer les intrus et parfois même elle n'empêche pas qu'ils fassent des dégâts considérables. Tout récemment M. Knight, de l'Université de Minnesota, aux États-Unis, a imaginé un autre préservatif et il a fait plusieurs essais pour démontrer l'efficacité du nouvel insecticide, le paradichlorobenzène, employé en forme cristalline (1).

Cette matière fut introduite dans plusieurs boîtes à insectes infestées du coléoptère Tribolium confusum. Les coléoptères furent tués dans l'espace d'une à six heures, suivant la quantité de cristaux introduits. Les mêmes essais ont été faits pour les larves des Dermestides (Col.). Une petite quantité de cristaux, introduite dans les tiroirs, a tué les larves dans l'espace d'une à quatre heures.

Ce produit a la propriété non seulement d'empêcher l'entrée des parasites dans les boîtes, mais aussi de tuer aussitôt ceux qui s'y trouvent.

Le paradichlorobenzène, qu'on peut se procurer aisément sous forme cristalline, s'emploie aussi facilement que la naphtaline et présente l'avantage de tuer les ennemis confinés dans les boîtes. Le paradichlorobenzène s'évapore plus rapidement que la naphtaline, et ses vapeurs sont efficaces pour trois ou quatre mois dans les boîtes fermées.

Pour démontrer l'utilité de ce nouvel insecticide, M. Knight fait observer que depuis son usage à l'Université de Minnesota on a cessé d'employer le bisulfure de carbone, l'insecticide le plus efficace.

Nécrologie. La science entomologique a fait tout récemment des pertes très sensibles et irréparables.

A Budapest est mort le Dr Kalman Kertész, le 28 décembre 1922, à l'âge de 55 ans. Il était estimé entre les plus illustres diptéristes du monde, avait été Directeur du Musée National Hongrois, et était membre de plusieurs sociétés savantes d'Europe et d'Amérique. Son œuvre principale est le Cata

(1) ENTOMOLOGICAL NEWS, Philadelphia, 1923, p. 57.

logus Dipterorum, dont sept volumes ont paru. On peut espérer que son manuscrit sur la section des Myodaria pourra être utilisé pour l'impression.

L'Angleterre a souffert deux graves pertes dans la mort de M. Henri Rowland-Brown et de M. W. Lucas Distant. Le premier était Secrétaire de la Société Entomologique de Londres et s'était distingué surtout dans l'étude des Lépidoptères diurnes de France. M. Distant était beaucoup plus connu; d'avril 1899 à novembre 1920, il a été au Musée d'Histoire Naturelle de Londres, arrangeant la collection d'Hémiptères et décrivant un grand nombre d'espèces nouvelles. Sa propre collection, riche d'environ 50.000 échantillons et plus de 2.500 types, fut incorporée en 1911 au Musée d'Histoire Naturelle de Londres.

M. L. J. Lambillion, le grand lépidoptériste belge, est décédé à Namur.

C'est en Angleterre que M. Lambillion commença ses essais entomologiques, guidé par l'abbé L. de Joannis, dont il avait fait la connaissance au Collège de Canterbury.

Rentré en Belgique il fonda avec quelques amateurs la Société Entomologique Namuroise, dont en réalité il fut l'âme. Cette société subsiste, modeste, mais active, composée d'entomologistes qui étudient avec ardeur la faune de la patrie et décrivent souvent de précieuses nouveautés.

Les articles publiés par M. Lambillion dans la Revue de cette société sont innombrables. Il laisse deux œuvres capitales inachevées : son « Histoire naturelle et Mœurs de tous les Papillons de Belgique », dont le premier volume et une partie du deuxième ont paru, et le « Catalogue des Papillons de Belgique », presque terminé.

Lambillion aimait les insectes, mais il aimait davantage sa patrie et, par-dessus tout, la foi. La dernière carte qu'il m'écrivit était émouvante; il semblait me dire adieu, en terminant, textuellement : « hasta la muerte ».

LONGIN NAVAS, S. J.

SCIENCES TECHNIQUES

L'électrification des chemins de fer du Midi (1). Quand, après l'armistice, la Compagnie du Midi voulut reprendre le programme d'électrification qu'elle avait commencé à réaliser avant la guerre et qu'elle songeait à développer considérablement par suite de la pénurie de charbon, les Pouvoirs publics, dans un but très louable d'unification, l'obligèrent à une entente préalable avec les réseaux du Paris-Orléans et du P. L. M. Un comité spécial créé au Ministère des Travaux publics, comprenant des ingénieurs des divers réseaux français et des délégués du gouvernement, fut chargé d'élaborer un programme d'ensemble comportant, notamment, le choix du courant. Des missions allèrent dans ce but étudier l'emploi du courant monophasé en Suisse, du courant triphasé en Italie et enfin, aux États-Unis, du courant monophasé, du mono-triphasé et du courant continu à haute tension. Les conclusions de leurs rapports furent longuement discutées et conduisirent à l'adoption du courant continu à 1500 vol's, éventuellement 3000 volts dans des cas spéciaux, obtenu par transformation de courant alternatif triphasé à haute tension.

Le réseau du Midi qui avait primitivement prévu son électrification en monophasé a donc dû modifier complètement ses projets. D'après le plan d'ensemble admis, toute l'énergie nécessaire sera produite par des centrales hydroélectriques. Actuellement, pour le réseau du Midi, celles de Soulom et d'Eget sont déjà en exploitation; d'autres se trouvent en construction dans les vallées de l'Ossau, de la Haute-Ariège et de la Têt.

L'usine de Soulom, située aux confluents des Gaves de Pau et de Cauterets, utilise les eaux de ces deux rivières sous des hauteurs de chute différentes. Les installations hydrauliques qui existaient avant la guerre n'ayant pas

(1) REVUE GÉNÉRALE DES CHEMINS DE fer et des TRAMWAYS, no de mars, avril, mai, juin, juillet et août 1923.

permis d'effectuer les travaux de régularisation nécessaires, la centrale utilisera toujours tout le débit disponible. Pour le Gave de Cauterets, celui-ci est de 1800 à 2000 litres en période des basses eaux et atteint 14000 litres en hautes eaux avec une valeur moyenne annuelle de 4000 litres. Comme on est obligé de laisser en tout temps un débit minimum de 300 litres dans la rivière, la puissance de la chute dont la hauteur atteint 245 mètres en est diminuée proportionnellement. Pour le Gave de Pau, le débit varie de 4700 à 30.000 litres avec une moyenne annuelle de 10.000 litres, et une valeur utilisable de 4400 litres. Sa chute nette est de 113,20 mètres. Sur chacune de ces deux rivières on a disposé trois turbines d'une puissance unitaire de 3500 chevaux et une quatrième de 350 chevaux. Les turbines principales entraînent des alternateurs triphasés donnant à la vitesse de 333 tours à la minute une tension de 10.500 volts à la fréquence de 50 périodes par seconde et une puissance de 2400 kilowatts, le cosinus de l'angle de déphasage du courant valant 0,8.

Deux groupes de trois transformateurs monophasés élèvent la tension à 60.000 volts qui est celle du réseau de distribution. La petite turbine commande une excitatrice pour les alternateurs et un dynamo à courant continu à 125 volts pour les services auxiliaires de la centrale.

L'usine d'Eget est établie dans la haute vallée de la Neste d'Aure. Elle comporte sept turbines de 5000 chevaux chacune couplées à des alternateurs triphasés à 6000 volts et deux turbines de 450 chevaux servant pour l'excitation et les besoins de la station. Le groupe des usines de la vallée de l'Ossau comprendra les centrales du Hourat (cinq turbines de 10.000 chevaux) et de Miegebat (également cinq turbines de 10.000 chevaux) qui sont actuellement en construction et celle d'Artousti (trois turbines de 10.000 chevaux) dont les travaux ne sont pas encore commencés. Ces trois usines échelonnées et conjuguées entre elles utiliseront complètement et rationnellement toutes les ressources en eau de cette région. La puissance continue de leur ensemble ne sera jamais inférieure à 28.000 kilowatts et des pointes de 60.000 kilowatts pourront en tout temps être assurées. Au moyen

de transformateurs, on élèvera à 60.000 volts la tension de 10.000 volts fournie par les génératrices.

La vallée de la Haute-Ariège sera aménagée comme celle de l'Ossau avec trois usines superposées : la station supérieure de Saillens (trois turbines de 10.000 chevaux), la moyenne de Merens (même puissance) et l'inférieure d'Ax-les-Thermes avec cinq turbines de 10.000 chevaux. Dans la vallée de la Têt on envisage la construction de quatre usines, mais aucune décision n'a encore été prise à leur sujet.

L'énergie produite par l'usine de Soulom et celles du groupe de la Têt servira directement à l'alimentation du réseau général de distribution à 60.000 volts. Pour les autres usines la tension de 60.000 volts sera portée à 150.000 volts en vue du transport à grande distance de quantités importantes d'énergie électrique. On disposera dans ce but de trois postes spéciaux élévateurs situés à Hourat pour le groupe d'usines de l'Ossau, à Lannemezan pour la centrale d'Eget et à Ax-les-Thermes pour le groupe de l'Ariège. Ces postes seront du type extérieur à l'air libre. Chaque groupe de transformation d'une puissance de 20.000 KVA comprendra trois transformateurs monophasés de 6666 KVA. A Dax-Pessac, près Bordeaux et à Portet-Saint-Simon, près Toulouse, des postes abaisseurs semblables aux trois premiers ramèneront la tension à 60.000 volts et serviront à l'alimentation du réseau aux points éloignés des usines génératrices et à la vente à d'autres sociétés de l'énergie disponible. L'appareillage des postes abaisseurs ne diffère de celui des postes élévateurs que par la présence de compensateurs synchrones destinés à améliorer le facteur depuissance du réseau. Dès à présent, les lignes de 150.000 volts permettent d'amener des Pyrénées à Bordeaux toute la puissance que la région bordelaise peut absorber à l'heure actuelle; dans un prochain avenir il en sera de même en ce qui concerne Toulouse.

Les lignes de 150.000 volts sont constituées par trois câbles de cuivre de 143 millimètres carrés de section, suspendus aux bras de pylônes métalliques de 20 mètres de hauteur par des chaînes d'isolateurs. Ceux-ci du type Jeffry-Dewitt comportent neuf éléments dans les lignes verticales, onze dans les lignes inclinées ou horizontales.

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