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Quelle est la femme atteinte de lésion du sein qui ne révèle pas à l'interrogatoire un coup antérieurement reçu ? Cette explication ne doit pas être rejetée, la relation entre le traumatisme et le cancer paraît indéniable; mais tout traumatisme, heureusement, n'engendre pas le

cancer.

L'existence d'une tumeur bénigne est également dans un certain nombre de cas une cause prédisposante. Bien des tumeurs anodines peuvent, à un moment donné, prendre une allure maligne.

Les révélations de la médecine expérimentale.

Le mystère reste bien profond, l'expérimentation va-t-elle nous aider plus que l'observation clinique ? Cette dernière nous a révélé déjà la faculté des tumeurs malignes de se greffer en des points variés de l'organisme. Ce phénomène a été expérimentalement étudié; il a permis des constatations de la plus haute importance, que nous résumerons brièvement. Mais, les expérimentateurs, non contents de réaliser la transplantation des tumeurs spontanées, ont cherché à provoquer la formation du cancer et nous verrons aussi les résultats de leurs tentatives.

1o La greffe du cancer. - Il est possible, on le sait, de greffer à un animal un fragment d'organe enlevé à un animal de même espèce, mais la greffe échoue inévitablement si on la réalise sur un animal d'une espèce différente. Ces règles biologiques générales sont valables pour le cancer.

Le cancer de l'homme ne peut donc être greffé aux animaux. Même, quand on opère entre animaux de même espèce, les variations d'habitat et de régime ne sont pas indifférentes. Le cancer de la souris danoise ne se greffe pas aisément sur une souris berlinoise ou française !

On utilise à peu près exclusivement souris et rats. Ces animaux font souvent spontanément du cancer,

les souris sont exposées au carcinome, les rats au sarcome. On trouve donc aisément la matière première nécessaire aux transplantations. Mais si l'on prélève un fragment de tumeur spontanée dans le but de le greffer à un animal de même espèce et de même habitat, on éprouve un grand nombre d'échecs. Ce fait est tout à fait remarquable et la difficulté rencontrée pour greffer une tumeur spontanée est un argument déjà présenté en faveur du peu de contagiosité du cancer.

Si, au contraire, avec un fragment de tumeur spontanée on réussit une première greffe, cette tumeur développée par transplantation se greffe avec la plus grande facilité sur animaux de même espèce et le pourcentage de succès devient cette fois considérable. Il atteint quelquefois 70, 80 et même 100 pour 100. Les tumeurs reproduisent le plus souvent le type exact de la tumeur originale. Après un premier passage la greffe se transplante à coup sûr et indéfiniment. On cite des greffes qui ont su se perpétuer ainsi durant 5, 7, 8 ans ! La masse de tissus néoplasiques obtenue ainsi peut être énorme. Bashford et Murray la considéraient comme pouvant avoir, en 1905, pour leurs seuls travaux, le volume d'un éléphant. Et l'évaluation faite par Ehrlich en 1906, était plus déconcertante encore.

Rien n'est simple comme la greffe expérimentale du cancer. On prélève un petit fragment de cancer de 1/2 cc. ou 1/10 de cc. ; on l'insère sous les téguments ou quelquefois dans le péritoine. Dans d'autres cas, on forme avec la matière cancéreuse une bouillie que l'on injecte avec une seringue munie d'une aiguille assez forte. Mais voici une particularité capitale en l'espèce il est nécessaire. d'injecter des cellules cancéreuses intactes si l'on veut obtenir une greffe positive. Si l'on broie les cellules, l'inoculation demeure régulièrement négative et ce résultat négatif est un argument d'une certaine valeur retenu

par ceux qui s'inscrivent en faux contre la théorie microbienne ou parasitaire du cancer.

Quand la transplantation est positive, la maladie évolue comme dans le cas d'une cancération spontanée et l'animal présente le même genre de phénomènes.

Certains animaux cependant sont réfractaires et cette immunité, une fois constatée, est définitive, et valable pour les diverses variétés de tumeurs. On peut multiplier les greffons, toutes les épreuves sont négatives, mais, phénomène tout à fait remarquable, l'animal immunisé contre la greffe est susceptible de se cancériser spontanément; il ne semble pas exister une immunité générale contre le cancer. Seuls les tissus jouissent d'une activité défensive particulière vis-à-vis de l'inoculation de la cellule maligne.

Voici d'ailleurs une démonstration expérimentale du fait. On peut réaliser une curieuse association d'animaux que l'on appelle la parabiose. (Parabiose veut dire vie à côté). On les greffe, par exemple, par la peau du ventre, si bien que les circulations des deux animaux se mélangent. On choisit deux animaux : l'un réfractaire au cancer et l'autre supposé sensible. Si l'animal réfractaire devait ce caractère à une immunité d'ordre général, ses humeurs se mélangeant à celles de son associé devraient normalement être capables de détruire les cellules cancéreuses inoculées à l'animal en expérience. Or cette éventualité ne se produit pas et la cancération n'est pas le moins du monde entravée. L'immunité de certains animaux réfractaires est donc seulement tissulaire. Cette immunité peut être spontanée ou provoquée par certains artifices. Le fait est à retenir comme susceptible peut-être d'applications pratiques.

Cette immunité ne se manifeste pas toujours de suite. Le greffon commence parfois à se développer, régresse tardivement et l'animal est dès lors rebelle à toute inoculation. C'est un exemple de guérison spontanée. Ce

phénomène se produit parfois sans cause apparente, mais dans d'autres cas il est provoqué par des phénomènes physiologiques tels que la grossesse, la lactation. Les modifications du métabolisme général peuvent donc avoir de l'influence sur la réceptivité des tissus et, puisque nous montrerons dans les métastases une des principales difficultés du traitement du cancer, nous pouvons espérer peut-être trouver un moyen pratique d'augmenter l'immunité tissulaire.

Quelles sont les conditions favorisant la prise de la greffe ?

Étant donnée la fréquence du cancer spontané chez l'homme ayant passé la trentaine, ou chez les animaux âgés, on est quelque peu surpris de constater qu'un état de santé parfaite est une condition sine qua non de succès des greffes chez les animaux.

C'est encore un phénomène à retenir, car il nous explique la gravité particulière du cancer apparaissant spontanément chez les sujets jeunes. Chez eux, grâce à l'intensité des phénomènes vitaux, le cancer évolue avec rapidité quand il arrive à s'implanter.

L'étude de la transplantation du cancer nous révèle, on le voit, une série de faits importants à retenir, malgré la différence qui existe entre le cancer de l'homme et celui des animaux.

La cancérisation provoquée. - On ne s'est pas contenté d'inoculer ou plus exactement de transplanter le cancer aux animaux, on a cherché à provoquer chez eux la formation de tumeurs primaires et les résultats posi-· tifs obtenus sont la démonstration de l'importance des divers processus décrits comme des causes favorisantes.

On a fait usage de différents agents chimiques. Le badigeonnage avec du goudron de houille d'une oreille de lapin a provoqué chez des animaux des épithéliomas dont 3 furent accompagnés de métastases ganglionnaires. Le même résultat fut obtenu sur la souris. Sur 35 animaux

en expérimentation, on observa 16 carcinomes et 1 sarcome. Ces résultats ont été confirmés par différents auteurs.

On a essayé aussi les agents physiques et, connaissant l'évolution malheureuse du cancer des radiologistes, on a provoqué chez l'animal des radiodermites expérimentales avec l'espoir de voir s'y développer le cancer. Les résultats ont mal répondu aux espérances. Un seul observateur, Clunet, vit apparaître une tumeur sur une radiodermite du rat blanc. Cette tumeur récidiva après ablation et entraîna la mort par envahissement des tissus voisins. Le microscope permit de reconnaître un sarcome. Dans un second cas il a obtenu par le même moyen une tumeur greffable sur 4 générations de rats neufs la formule histologique montra cette fois un épithélioma.

On a cherché aussi à provoquer le cancer en utilisant l'irritation provoquée par la morsure des parasites. Moreau le premier avait remarqué la possibilité de contaminer les souris au moyen de punaises, et c'est même à ce facteur qu'il attribuait les apparentes épidémies de cancer dans certains élevages.

Fibiger en faisant l'autopsie de 3 rats sauvages trouva une tumeur épithéliale de la paroi stomacale et les préparations microscopiques montrèrent dans les tissus un nématode : le spiroptère. Ce parasite a comme hôte intermédiaire une blatte, périplanata americana. Celle-ci avale les œufs du nématode; l'embryon libéré se dirige dans les muscles striés du prothorax et s'y enkyste. Quand les rats dévorent les blattes, les larves sont mises en liberté et vont se fixer sur l'épithélium gastrique du rat; y développant une réaction hyperplasique de la muqueuse qui s'est montrée dans certains cas de nature incontestablement épithéliomateuse. Cette néoplasie a tendance à faire des métastases qui se localisent de préférence dans les poumons; les métastases reproduisent la structure de la tumeur et ne contiennent jamais de

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