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PRÉFACE.

QU'EST-CE que la pensée, si ce n'est la liberté même? Qu'est-ce que la spéculation, si ce n'est la raison de nos actes? Quand même les actions de l'homme paraissent les plus soudaines et les plus promptes, la pensée ne les précède-t-elle pas comme l'éclair avant la foudre?

a

Ce n'est donc pas une stérile manie que de s'attacher à la poursuite de quelque chose qui n'est ni du pain, ni de l'or. Ceux qui seraient enclins à dédaigner les théories et les idées, pourront être ramenés au respect, si on leur montre le signe irrécusable de la puissance de ces idées et de ces théories, je veux dire les révolu

tions.

La philosophie n'est donc pas destinée à mourir sous les petits traits d'un petit scepticisme; elle ne sera pas non plus étouffée sous les soucis du bien-être matériel: elle me paraît au contraire devoir bientôt accroître ses forces et son influence.

Je ne veux parler ici de notre dernière révolution que pour considérer le champ

nouveau qu'elle a ouvert à la philosophie. Et d'abord, comment une catastrophe dé

crétée

par Dieu, opérée par le peuple et la jeunesse, c'est-à-dire, où se réunissent comme causes efficientes la raison des choses, la force et l'avenir des sociétés, ne serait-elle pas à la fois un effet d'idées antérieures, et une cause d'idées nouvelles? Là réside un esprit invincible. Les révolu tions, vraiment dignes de ce nom, sont les inspirations des peuples, tandis que les conspirations ne sont que les fantaisies audacieuses de quelques hommes.

Quand le sol a tremblé sous un de ces coups terribles, c'est un devoir pour la philosophie de se remettre au travail, même au bruit des derniers retentissemens qui meurent en grondant. C'est moins que ja

mais

pour

elle le temps

de se laisser décon

certer et éconduire.

Quelle est aujourd'hui notre situation philosophique? Il y a plus d'un an, qu'en examinant l'Essai sur les institutions sociales de M. Ballanche, livre profond, j'essayais de caractériser l'état de l'histoire et de la philosophie dans des lignes que je demanderai la permission au lecteur de reproduire :

« Un siècle continue toujours l'autre en » faisant l'inverse de ce qu'il a fait. L'his» toire sous la plume de Voltaire avait été » un instrument de révolution. Cet homme » gigantesque, dont le nom s'identifiera de » plus en plus avec son siècle, et finira

par

» absorber dans la mémoire des hommes

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