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› tatis determinatur, solâque ejus autoritate de» fenditur... Justitia est animi constantia tribuendi

» unicuique quod ei ex jure civili competit. »

D

Mais la logique ne mènera pas Spinosa comme Hobbes à l'effroyable absurdité du pouvoir absolu. Il revient sur cette individualité dont, en commençant, il n'a pas tenu compte. Il reconnaît que l'individu retient, en entrant dans le corps social, une partie de ses droits.« Nemo unquàm » suam potentiam et consequenter neque suum » jus ità in alium transferre poterit, ut homò esse » desinat, nec talis ulla summa potestas unquàm » dabitur, quæ omnia ità ut vult, exequi possit.» Restriction logiquement inconséquente, mais arrachée au philosophe par la générosité de ses instincts.

Comme le politique de Malmesbury, Spinosa soumet encore la religion au souverain. Il y aurait trop de danger à en soustraire l'exercice et l'interprétation au chef de l'état. Mais il réserve la liberté philosophique de penser, qui ne devra pas s'attaquer aux lois établies et dont le développement doit augmenter au contraire la force de l'état et de la société.

Si Platon s'inspire de l'Egypte, si Aristote considère la Grèce et la monarchie d'Alexandre,

Spinosa a les yeux fixés sur la république hébraïque et la constitution de Moïse. Il en étudie les institutions, en démontre l'excellence dans des vues historiques que l'Allemagne a depuis empruntées à ce grand homme. Mais il ne porte pas la même supériorité dans les détails où il entre sur la monarchie, l'aristocratie et la dé mocratie. Il avait dans son Tractatus theologicopoliticus déposé toute la substance de sa métaphysique et de ses applications immédiates. Dans son Tractatus politicus que la mort l'a contraint d'interrompre il commence par répéter les principes posés dans le premier ouvrage; ensuite il distingue de nouveau les états en monarchie, aristocratie et démocratie; et là il fait à part la théorie de chacune de ces formes sociales. Il n'y épargne pas les dispositions arbitraires et les circonstances minutieuses; il s'attache à composer le conseil de la royauté, ne veut pas que les membres aient moins de cinquante ans; particularités du même genre pour l'aristocratie et la démocratie. Tout est sans consistance et sans application directe; on croirait lire la fastidieuse utopie de Thomas Morus. Une fois descendu des sommités de la pensée, Spinosa semble perdre une partie de sa puissance.

Je le comparerai à Platon. Le disciple de Socrate n'a pas seulement cet univers à sa disposition, mais il partage en trois mondes distincts l'existence universelle. La terre, troisième reflet d'une unité primitivé, doit travail ler à sa purification, à son amendement, et il veut la redresser à l'image du ciel. Si l'homme politique de Platon est dépouillé de son indépendance, du moins il se console par des pressentimens sublimes, vagues avant-coureurs du christianisme. L'homme de Spinosa est encore moins individuel que celui de Platon; partie et instrument d'un vaste organisme, il n'a qu'à se mouvoir à sa place et à son rang. A-t-il opéré ses mouvemens avec exactitude? on lui déclare qu'au-delà de ce monde il n'y a rien, car ce monde est Dieu, et il est Dieu lui-même. Il ira rejoindre l'être infini à la condition, il est vrai, de ne pas le savoir et de ne pas le sentir. L'homme est assez exigeant pour ne pas s'estimer heureux de cette portion de divinité. Quand à force de s'exalter, il saluerait le par cri d'une abnégation héroïque ce gouffre qui veut l'engloutir, aussitôt après il retomberait sur lui-même, reconquis et déchiré par cet individuaFité dont la plus chère espérance est de secouer

la poussière de cette terre, Spinosa, le monde te demande grâce, ou plutôt il t'échappe; regarde, depuis Moïse qui avait fondé sur la terre le règne de Dieu et dont la théocratie ne promettait rien à l'homme au delà du présent, quel progrès s'est accompli? Le christianisme annonce à l'homme que son âme est immortelle et jouira d'une autre vie. Or l'humanité ne reviendra point sur ses pas; elle ne retournera ni au panthéisme, ni au mosaïsme; elle poursuivra sans relâche la liberté sur la terre et l'immortalité dans les cieux.

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ON raconte que Charles-Quint répondit à des Espagnols qui lui proposaient de détruire le tombeau de Luther: « Je n'ai plus rien à faire» avec Luther; il est maintenant devant Dieu, » il appartient à une juridiction plus haute que » la mienne; je fais la guerre aux vivans et ja» mais aux morts. » Cet homme moitié espagnol. et moitié flamand, ce bourgeois de Gand, empereur et roi, fut souvent plus embarrassé par le moine saxon que par François I et Soliman II. Même au milieu de l'oppression violente des protestans, son génie dut lui révéler leurs triomphes à venir, et c'est peut-être pour y songer plus à

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