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avec le conseiller-pensionnaire Heinsius, d'une grande valeur politique.

Les lettres de M. Steyn sont fort peu en nombre, sauf pour l'année 1771: il n'y en a que quelques-unes de 1762-1764 et un petit nombre de 1772, l'an de sa mort. Pourtant il est bien certain que la correspondance ne s'est pas bornée à ces années, le dossier comprenant les réponses du prince de 1767, 1768, 1769, 1770, 1771 et 1772, en tout 145 lettres. Il ne paraît pas ce que les autres lettres du conseiller-pensionnaire sont devenues, ni comment celles du prince se trouvent jointes aux autres. Les archives du royaume ne possèdent que très peu de M. Steyn, et je n'ai pu vérifier si ses papiers sont conservés ailleurs; peut-être qu'après sa mort on a rendu les autographes du prince et que les autres papiers se sont dispersés, mais encore il est un peu singulier que les dossiers du prince ne contiennent rien des années 1764--1771.

Le contenu de cette correspondance n'est pas de nature à satisfaire. Les lettres sont assez courtes et officielles; du reste, si le conseillerpensionnaire hasarde quelque opinion, celle-ci est très prudente et peu décisive. Certes on ne saurait oublier qu'en 1771 M. Steyn était sur le déclin de son âge et de sa santé, mais encore on sent, en lisant les lettres de part et d'autre, que la confiance et l'intimité manquent absolument.

Il en est de même des lettres du greffier Fagel. A l'exception de l'an 1772 la collection en est à peu près complète pour toute la période

de 1771 jusqu'à sa fin en 1790; il semble qu'avant le mois de Juin 1771 il n'y avait pas de correspondance régulière: le dossier n'en contient que quelques-unes de l'an 1764. Mais, bien loin de dévoiler les sentiments et les opinions de l'auteur, ces lettres ne donnent guère autre chose qu'un aperçu de ce qui s'est passé dans l'assemblée des Etats-généraux ou ce qu'on se propose d'y discuter, accompagné d'une liste des sujets en délibération et des résolutions. Rarement le greffier ajoute quelque communication moins officielle, de quelque entretien particulier par exemple ou de telle autre chose qui pût intéresser le prince. Si bien que la publication d'un grand nombre de lettres du greffier ne semblait pas justifiée par leur importance.

Quant à la correspondance du conseillerpensionnaire P. van Bleiswijk, elle est également très complète: elle embrasse toute la période de 1772 à 1787, et forme un dossier, composé d'une vingtaine de liasses. Les spécimens de cette volumineuse correspondance, tant des lettres du grand-pensionnaire que des réponses minutées du prince, que le premier volume de la cinquième série des Archives a reproduits, ne laisseront pas de prouver que celles-ci sont de toute autre nature que celles de M. Steyn. En effet à mesure que les événements deviennent plus sérieux et que les dissensions prennent in caractère plus hostile, ces documents gagnent en intérêt de jour à autre. Pour les années qui précédaient la guerre avec l'Angletterre ils sont d'une valeur incontestable,

et surtout ils offrent de précieux matériaux pour la connaissance des sentiments et des actions tant du conseiller-pensionnaire que du prince Guillaume. Or, il faut que je le repète, je n'y ai puisé que ce qui se présente comme le plus important de cette masse respectable de papiers: une étude de détail exigerait l'examen assidu de tous les portefeuilles; en effet celui qui voudrait prétendre connaître l'histoire de l'époque, ne saurait s'en dispenser impunément.

Il s'entend que pendant la période de paix, qui suivait à la fin des grandes guerres navales et continentales en 1763, les correspondances des hommes d'état s'occupent principalement des affaires intérieures. Hormis celles que j'ai déjà signalées, les affaires d'Essequebo, du commerce Rhénan, des troubles dans la province de Zélande et plusieurs autres sont les sujets, sur lesquels on s'étend le plus souvent, en échangeant ses réflexions et ses considérations et en formulant ses avis. Les relations internationales n'y occupent qu'une place inférieure jusqu'à l'époque où les troubles en Amérique commencent à attirer l'attention de toute l'Europe et à inquiéter les puissances maritimes. Certes, on ne fermait pas les yeux au danger, qui menaçait le repos par la politique du duc de Choiseul, on redoutait les conséquences de la rupture entre l'Espagne et l'Angleterre à propos des îles Malouines et des différends de l'Espagne et du Portugal sur les limites dans l'Amérique Méridionale, on suivait

les chances d'une guerre imminente au sujet de la succession Bavaroise, mais la question Polonaise et la guerre entre la Turquie et la Russie qui s'ensuivit de cette question, n'intéressent que bien peu: du partage de la Pologne les correspondances ne font nulle mention. Ce n'est qu'en 1777 que le prince et les ministres comme on disait alors, bien que peu correctement commencent à s'occuper sérieusement des affaires extérieures et de la question fatale de l'armement sur terre et sur mer.

C'est bien la cause que pendant la période de 1766 à 1779 les correspondances du prince avec les rois de Prusse et d'Angleterre ne présentent pas l'intérêt qu'on pourrait en espérer: aussi ci volume des Archives ne reproduit que quelques lettres datant du temps de la guerre en Amérique.

Les Archives de la Maison royale conservent encore un grand nombre de lettres du Grand Frédéric à la princesse sa nièce, depuis son mariage jusqu'à la mort du roi en 1786. J'ignore pourquoi M. Groen van Prinsterer n'a rien emprunté à cette collection précieuse, et déjà je m'étais avisé d'en insérer au moins quelques fragments, mais, bien qu'à regret, il a fallu me résoudre à renoncer au plaisir de les imprimer, l'étendue des matériaux du temps de Guillaume V m'exhortant à me resteindre et à limiter ma publication aux dossiers, désignés par mon prédécesseur. C'est pourquoi je me borne à signaler ces lettres aux historiens qui s'intéressent à cette période.

Les correspondances du prince-stadhouder avec les envoyés à Londres, à Paris, à Berlin,

et ailleurs ne manquent pas de valeur historique : du moment où le prince commence à s'occuper efficacement des négociations au sujet des convois, les lettres de M. Berkenrode à Paris, mais surtout celles du comte de Welderen à Londres, gagnent en importance de jour en jour; on en rencontrera plusieurs, nommément de l'an 1778 et 1779, la veille de la guerre funeste avec l'Angleterre.

Il n'est guère nécessaire d'observer que cette partie de la correspondance du prince Guillaume offre des données des plus précieuses pour y fonder un jugement sur sa conduite, moins sévère probablement que celui de ses contemporains et de la plupart des historiens. De même elle me semble apte à éclaircir le rôle de la ville d'Amsterdam.

Le système de la publication n'a pas changé; je puis m'en référer à ce que j'en ai dit dans la préface à la troisième série. A l'égard des annotations je me suis borné aux indications indispensables: les grands événements de la période, qui suivit les paix de Hubertsbourg et Paris, ainsi que les principaux personnages qui figuraient au premier plan, sont trop connus pour qu'un copieux appareil de notes explicatives fût de bon sens; il suffit d'annoter les détails du texte qui pourraient être moins clairs, et du reste de renseigner le lecteur sur les ouvrages qui peuvent donner l'information nécessaire: des publications comme celle des Archives ne sont destinées ni pour les écoliers ni pour les paresseux.

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