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approuva. Sans doute il y avait des raisons valables qui la justifiaient, mais au bout du compte la titre s'est prouvé mal choisi et ne correspond pas toujours à la nature des actes. Evidemment les „archives" d'une maison princière ne contiennent pas exclusivement les correspondances de ses membres, ni même les papiers qui ont passé par leurs mains; tout ce qui leur a paru d'un intérêt assez grand pour qu'il fût conservé avec les autres papiers d'importance, fait partie des archives des propriétaires au même titre que leurs documents les plus privés, soit qu'ils l'avaient acquis par achat ou par héritage, soit qu'ils le possédaient souvent en copie en qualité de chefs ou de hauts fonctionnaires du gouvernement. Mais tout cela ne saurait être désigné sous le nom de correspondance", et certainement il eût valu mieux qu'on se fût décidé à choisir le titre à la fois plus simple et plus exact, de „Archives de la Maison de Nassau", sans y lier, par cette fatale conjonction „ou", un soi-disant synonyme. Du reste, peu importe que le titre soit plus ou moins exact, pourvu que les éditeurs aient le bon sens de se dégager de sa contrainte. C'est ce dont heureusement M. Groen van Prinsterer a donné l'exemple dès le commencement de son travail, et à cet égard la troisième et la quatrième série ne diffèrent pas des deux précédentes. De même la cinquième sera publiée d'après le principe que tout document, provenant des archives royales, qui paraît avoir quelque intérêt historique, peut trouver sa place à côté des autres,

si l'éditeur le juge digne d'être publié. C'est ainsi que les papiers des dossiers-Bentinck, qui déjà ont fourni tant de matériaux importants à la quatrième série, paraîtront également en grand nombre parmi ceux, que la cinquième va livrer à la presse.

La position du seigneur de Rhoon avait perdu beaucoup de son éclat depuis la mort de Guillaume IV. Malgré la jalousie de la princesse, qui lui enviait son influence et probablement lui trouvait un peu trop d'arrogance, il avait été le confident du stadhouder, qui lui devait en grande partie la restauration de 1747, et pendant quatre ans il avait eu sa part à toutes les affaires d'importance. Sous le gouvernement de la princesse Anne la Anne la préférence, qu'elle accordait à d'autres, la rivalité de plusieurs courtisans, le refroidissement de quelques uns de ses anciens amis et peut-être ses manières impérieuses avaient amoindri de jour en jour son influence autrefois si puissante. Toutefois son amitié avec le duc de Brunswic, qui lentement et prudemment commençait à se faire valoir, son expérience diplomatique, sa place au conseil des affaires étrangères la conférence, comme elle s'appelait et surtout sa qualité de membre de la noblesse Hollandaise (Ridderschap) et du collège des Gecommitteerde raden, qu'il finit par présider, lui assuraient une position des plus importantes.

Tout cela allait changer quand la princesse eut succombé en 1759. Bientôt tout le gouvernement passa aux mains du duc de Brunswic, et

quiconque avait joui de quelque autorité à la cour stadhoudérienne se vit tôt ou tard evincé. Le parti Frison, affaibli par la mort de Burmania et la démission de Grovestins en 1759 1), fut écrasé par la chute de Van Haren en 1760. La conférence fut dissoute: les sessions, qui avaient été interrompues le 15 Décembre 1758 à cause de l'indisposition de la princesse, ne furent pas reprises; on se contenta de dresser des protocoles de ce qui se passait de plus remarquable, et depuis 1762 même ces protocoles furent supprimés. De telle sorte des personnages d'autorité, comme les seigneurs de Katwijk et de Rhoon, se virent exclus en grande partie de la con fuite des affaires étrangères, et le dernier surtout, qui sans doute ne se dissimulait pas que son influence s'effaçait de plus en plus, s'en ressentait vivement jusqu'à sa fin. Au moment où le jeune prince Guillaume V attint sa majorité, la dernière trace de son amitié pour le duc de Brunswic avait disparu, et bientôt une haine implacable poussait l'un et l'autre à toute sorte d'hostilités, de tracasseries et de vexations.

Les documents de ce temps, provenant des archives du comte Bentinck, sont bien intéressants. Non seulement les lettres qu'il reçut et les minutes de celles qu'il expédia, mais surtout les annotations qu'il rédigeait sur ce qui l'avait frappé, non pas pour en faire part à d'autres, mais pour se rendre compte de la portée des

') Voyez les Mémoires de Hardenbroek, vol. I, p. 152 et ailleurs.

propos, des délibérations, des résolutions, bref de ce qui lui paraissait mériter son attention spéciale, tout cela constitue un dossier considérable de matériaux historiques.

Tout d'abord on remarquera les observations sur la convention dite „acte van consulentschap" 1), et l'on n'aura pas de peine à conclure que ce soi-disant secret était un secret de polichinel, qu'on en parlait sur la bourse d'Amsterdam et ailleurs comme d'une affaire que tout le monde connaissait, et que le tapage, qu'on en faisait plus tard, comme s'il s'agissait d'une découverte précieuse, n'était nullement fondé ). Puis, la déplorable affaire de la fonderie de canons, les interminables querelles sur la juridiction militaire, les dissensions au sujet de l'autorité du stadhouder, s'annoncent dans ces documents comme le prélude des troubles qui allaient éclater peu de temps après.

Encore pour la connaissance du caractère de de l'auteur, du duc de Brunswic, du prince, les papiers du comte Bentinck ont leur valeur incontestable. Ils dévoilent le tempérament ambitieux, jaloux, violent même, mais aussi la franchise, la loyauté et la hardiesse du seigneur de Rhoon, l'astuce du duc, le manque absolu de fermeté du prince.

Il va sans dire qu'à mesure que le prince avançait en âge ses correspondances, ses papiers

1) Bien que ce document ait été déjà imprimé ailleurs, j'ai cru qu'il ne saurait manquer dans les Archives.

*) Cf. Mém. de Hardenbroek, I. p. 434.

officieux, en un mot ses archives, gagnaient en importance, et que par conséquent celles-ci fournissent les principaux matériaux à quiconque veut étudier ou publier les sources historiques de son temps. Archives immenses! En parcourant la partie de l'édifice des Archives royales, qui contient les fascicules du temps de Guillaume V, en suivant des yeux les séries de portefeuilles, marqués de son nom, on reconnaît sur-le-champ que celui qui voudrait concevoir le dessein de préparer une publication de ces archives, devrait se pénétrer du maxime qu'une telle publication ne saurait que reproduire ce qu'il y a de plus intéressant, jamais des dossiers entiers.

En premier lieu l'éditeur avait à s'occuper de la correspondance du prince avec le duc de Brunswic, c. à. d. des lettres de ce dernier, celles du prince se trouvant, comme on sait, à Wolfenbüttel. Cette correspondance à elle seule comprend une quinzaine de fortes liasses, et le nombre des lettres ne saurait être évalué à quelques centaines, mais à plusieurs milliers. Commençant en 1761 elle ne finit qu'en 1781; ce n'est qu'en 1779 qu'elle fut interrompue: du moins les lettres de cette année manquent, à l'exception d'une seule de la main du duc et de quelque peu de copies.

Cette correspondance est vraiment étonnante. Tout le monde qui n'était pas absolument étranger à la cour, savait que le duc se levait de très bonne heure, travaillait dès six ou sept heures du matin et souvent reprit son travail le soir, pour n'en finir qu'à minuit ou plus tard; malgré

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