Sayfadaki görseller
PDF
ePub

ces dans ces Confessions si simples, si belles, si énergiques, dont le merveilleux accord est le témoignage le plus irrécusable de l'influence du St. Esprit qui conduit en toute vérité. Les disputes violentes qui formèrent souvent un déplorable contraste avec cette harmonie et cette unité, avoient leur source, non dans une différence de vues sur les vérités nécessaires au salut, mais dans la susceptibilité de l'orgueil humain, impatient de contradiction, voulant soumettre les vues de tous à ses vues particulières, et oubliant le précepte de St. Paul aux Philippiens: « Marchons suivant une même règle pour les choses auxquelles

[ocr errors]
[ocr errors]

» nous sommes parvenus, et ayons un même sentiment... Et, si en quelque chose vous avez un autre sentiment, » Dieu vous le révèlera aussi'. » la Quoiqu'il en soit, foi ne demeura point stérile; l'amendement des moeurs et le progrès des lumières manifestèrent l'influence des Eglises Evangéliques.

La condition de l'Eglise de Rome devint meilleure sous un rapport et pire sous un autre. Meilleure; car cette Eglise, déchue si profondément, fut émue à jalousie et entra dans la carrière d'amélioration et de progrès: indirectement les Protestants eurent une influence très-salutaire, même sur le Papisme. Par contre le Concile de Trente fut un misérable replâtrage; il donna à des assertions erronées une sanction solennelle et irrévocable. En face des Eglises Protestantes, l'Eglise Romaine formula ces erreurs; et, après avoir, jusqu'à cette époque, gémi, comme le disoit Luther, dans la captivité de Babylone, elle devint dès lors positivement hérétique.

[blocks in formation]

La question religieuse domina les rapports politiques. On lui subordonna tout; organisation intérieure, guerres, alliances, traités. Les liens d'une foi commune eurent infiniment plus de force que ceux du patriotisme; et la lutte prit et garda longtemps le caractère d'une guerre, à la fois intestine et universelle. Dans le co-religionnaire étranger, on voyoit un frère; et dans le compatriote, un hérétique et trop souvent un réprouvé. L'unité de croyances devint le principe d'après lequel se formerent les Etats. Ils furent désormais Protestants ou Catholiques-Romains. Leurs alliances eurent les sympathies Chrétiennes pour mobile et les intérêts religieux pour but,

La Réforme opposa une digue à la superstition, à l'impiété, et au libertinage. Bref, la lumière reparut dans les ténèbres et l'esprit débrouilla encore une fois le chaos.

Examinons maintenant ce qu'en disent les Catholiques et ceux d'entre les Protestants qui n'ont du Protestantisme que le côté négatif. Nous avons à faire à des détracteurs fougueux et à de malencontreux panegyristes.

Et d'abord renversons l'assertion première d'où les reproches des uns et les éloges des autres découlent: savoir que la Réforme a eu pour principe une liberté d'examen illimitée.

Oui sans doute, la Réforme a voulu la liberté de conscience. L'homme, vis-à-vis des autres hommes, est libre de repousser l'Evangile, libre de négliger un si grand salut, libre d'interpréter la largeur, la longueur, la hauteur, et la profondeur de la charité Divine d'après les proportions de son entendement borné et de sa raison déchue; il est

[ocr errors]

N

[ocr errors]
[ocr errors]

libre de renier Christ, de renier Dieu; libre de méconnoître le sens, et des paroles de l'Apôtre: lorsque vous >> étiez esclaves du péché, vous étiez libres quant à la jus» tice' ; » et des paroles du Seigneur lui-même: quiconque fait le péché est esclave du péché... ; si le Fils vous affranchit, vous serez vraiment libres'. Il est libre de rester dans la situation où se trouve tout homme irrégénéré; situation que l'Ecriture appelle la mort du péché et la servitude de Satan. Le Chrétien déplore cette liberté funeste: mais il sait que l'homme n'a, ni le droit, ni le pouvoir de contraindre son prochain à renoncer à l'incrédulité; que la foi est un don de Dieu, que la conviction ne cède point à la force, que le coeur doit être un sanctuaire inviolable au prêtre et au Souverain, et que tout fanatisme persécuteur est en abomination à l'Eternel. Si c'est là ce qu'on entend, l'on a raison; les martyrs Protestants ont prouvé, par la victoire de leur foi, l'insuf fisance des bûchers, et la Réforme Evangélique a proclamé que les supplices ne sont pas un moyen de conversion à l'usage des Chrétiens.

Mais on se trompe grossièrement, dès qu'on suppose que la Réforme ait exigé la tolérance pour la manifestation publique des croyances les plus diverses; en d'autres termes, qu'elle ait, pour ainsi dire, inauguré la souveraineté de la raison.

Si les Protestants demandèrent, outre la liberté de conscience qu'ils jugeoient devoir être commune à tous, l'autorisation de leur culte, ce fut parceque ce culte étoit Chrétien, conforme aux principes et aux Confessions de

[blocks in formation]

la sainte Eglise Universelle, et nullement d'après un droit général, dont ils n'avoient aucune idée et dont ils eussent eux-mêmes contesté la légitimité.

[ocr errors]

Les Protestants, car c'est des Chrétiens Protestants qu'il s'agit, prenoient pour guide, non pas la raison de l'homme, mais la Parole de Dieu. Toutes leurs Confessions sur ce point sont unanimes. « Tous les hommes d'eux mes» mes sont menteurs et plus vains que la vanité mesme. >> Pourtant nous rejettons de tout nostre coeur tout ce qui ne s'accorde pas à ceste reigle infaillible'. » Examinon pas si la Parole de Dieu est conforme aux idées des hommes, mais si les enseignements des hommes sont conformes à la Parole de Dieu, telle est la liberté d'examen que Rome avoit proscrite et que la Réforme revendiqua pour le Chrétien. Elle répudia l'autorité humaine, pour accepter l'autorité divine et pour amener toutes les pensées captives à l'obéissance de Christ.

ner,

Les Protestants n'eurent garde de vouloir former une Eglise nouvelle, en se détachant de celle du Seigneur. Au contraire dans le maintien des vérités Evangéliques ils reconnurent l'oeuvre permanente du St. Esprit, et continuèrent la ligne des fidèles qui forme, à travers les siècles, la grande communauté des saints. Aussi leurs Confessions ne furent-elles, par rapport aux Confessions antérieures, qu'un travail complémentaire, une protestation contre des erreurs nouvelles, qui, de cette manière et comme

[ocr errors]

Confession de Foi des Eglises Réformées du Pays-Bas; Art. 7. Les Confessions ne sont donc pas la règle, mais l'expression et le témoignage de la foi.

toutes choses tournent en profit pour la vérité, ne firent que donner un développement nouveau à l'expression variée d'une foi toujours identique.

La Réforme, qui ne vouloit pas de la licence en religion, en voulut tout aussi peu en politique.

Elle sanctifia l'obéissance en sanctifiant le pouvoir; elle rendit l'homme libre, non par le renversement de l'autorité, mais en lui faisant voir qu'en obéissant au souverain légitime, il obéissoit à Dieu, qui est le maître aussi du souverain. Les inégalités sociales furent à la fois maintenues et adoucies par ce sentiment d'égalité devant Celui par qui règnent les Rois et à qui tous rendront compte de leur administration. Les Principautés et les Trônes, ébranlés par les doctrines democratico-républicaines du 15o et du 16° siècle, furent replacés sur leurs véritables bases par le principe conservateur et par les doctrines anti-révolutionnaires du Protestantisme Chrétien'.

Et cependant on reproche à ces doctrines de favoriser les révoltes et les révolutions. Et pourquoi? Parcequ'à la suite de la Réforme il y a eu des excès, des bouleversements politiques. Mais ces excès étoient-ils des déviations ou des développements de la Réforme? Voilà ce qu'il falloit examiner. On fera aisément le procès à la vérité même, dès qu'on rend une doctrine responsable des méfaits commis en son nom, mais contre son esprit et ses préceptes. Les révolutions des Pays-Bas, les guerres civiles de la France, que furentelles, si ce n'est les suites nécessaires d'un despotisme qui vouloit régir les consciences par la terreur du supplice et des massacres? On a cité des écrits révolutionnaires de quelques Protestants; mais il n'y a pas solidarité entre les écrits des Protestants et les principes de la Réforme.. D'autres doctrines (les opinions républicaines, fruit de la confusion des temps anciens et modernes) égarèrent ces publicistes. D'ail

« ÖncekiDevam »