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d'Orange avec sa petite-fille Anne de Saxe, sans user de détours et pour de bons motifs il ne garde pas rancune3; il montre un intérêt touchant pour le salut éternel de la jeune Princesse, et le Prince d'Orange eut à se louer de la sagesse de ses conseils".

Durant sa longue captivité, son fils Guillaume le Sage, très-jeune encore, fit preuve de cette prudence qui lui valut un si honorable surnom. Lors de la réaction des Protestants contre Charles-Quint, qui amena la paix de Passau, non seulement l'Electeur Maurice, par un calcul égoïste, inclinoit à accepter des conditions insuffisantes, mais en outre le Landgrave Philippe, captif et craignant que l'Empereur, poussé à bout, ne se vengeât en le faisant mourir, enjoignoit à son fils, dans les termes les plus formels et qui trahissoient la vivacité de ses angoisses, de ne pas se montrer trop difficile. Guillaume, dans ce conflit appa

autant que la foi, la grandeur d'âme, et la fermeté de Philippe: par ex. la Lettre à Luther (n. 11); celle à l'Electeur de Brandebourg, trop circonspect peut-être et qu'il adjure de permettre la prédication du pur Evangile (n. 19).

I

Il le déclare au Prince lui-même (voyez la Lettre 28).

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4 Voyez la Lettre 41, où il s'enquiert de la Princesse a ob E. »L. bey der religion, darinnen E. L. uff erzogen ist, bestendig >pleiben. >

5 Il leur dut peut-être la vie. Le Landgrave, instruit par l'expérience, lui recommandoit, en 1567, à l'approche du Duc d'Albe, sich durch wörtt nit das maul schmiren oder zu viell versichern >> lassenn wollen: » T. III. p. 42.

6

<< Gueter und geldt kaun Gott dir und mir noch wol geben, >ein andern Vatter aber von natur kannst du nit bekommen: ▸ v. Rommel, III p. 283.

rent de devoirs, sans oublier les intérêts de son père, n'oublia point aussi qu'on avoit commencé la lutte pour les intérêts de la liberté politique, et surtout pour ceux de la Réforme'.

Ce Tome contient dix-sept Lettres du Landgrave Guillaume, presque toutes au Prince d'Orange, ou à son frère Louis de Nassau, Il respectoit l'un'; il chérissoit l'autre3. Zèlé pour la cause de l'Evangile, il détestoit la polémique haineuse des théologiens'. Marchant avec plus de précaution que son père, il marchoit néanmoins droit et ferme. Ses Lettres abondent en expressions qui dénotent l'énergie et la vivacité".

Il écrit à l'Electeur Maurice: E. L. wolle auch in alwege dahin verdacht sein das man bevor allen Dingen unsere wahre Christliche Religion und lobliche Freiheit erhaltte, da ohne das wehre beszer wir hetten dieses wercks nie nit gedacht, viel weniger >> das wir ausgezogen wehren: » v. Rommel, III. 291.

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La première Lettre en est déjà une preuve remarquable: p. 133, sq. Dans l'affaire du mariage du Prince il avoit usé de beaucoup de réserve: lui-même affirme se ne, aut parentem, aut principem offenderet, nec suasisse, nec dissuasisse: ▾ Languet, II. 116.

3 Ich wolte Lo'zgen sonderlich gern in der compaignie mit »haben: » p. 154.

4 Ayant appris qu'on vient d'octroyer en France la liberté Evangélique, il s'en réjouit vivement; ne doutant point que la parole de salut, désormais annoncée en beaucoup d'endroits, ne pousse racine par la grâce du St. Esprit: p 148. Il sent très-bien quelles sont les bases de la vérité qui sauve: p. 235.

5 Il veut leur imposer silence, sub gravi poena, quant aux questions abstruses et inutiles, et spécialement sur le mode de la présence de Christ dans la S. Cène: p. 349.

6 « Die beyde Cardinal... samptt iren hellischen Vatter, dem

La Suède et le Danemark étoient unis à l'Allemagne par des affinités d'origine et de langage, par des sympathies religieuses et politiques.

En Suède, au noble et brave Gustave-Wasa succède, en 1560, un fils très-peu digne de lui; Eric XIV, soupçonneux, vindicatif, et qui, pour prix de sa défiance et de sa cruauté, perdit le trône en 1568 et la vie en 1578.

Sa légéreté et son étourderie se montrent dans une double négociation de mariage entamée, en Hesse avec une fille du Landgrave; en Angleterre avec la Reine Elizabeth'.

Dans le Danemark Christiern II avoit été dépossédé en 1523 par le Duc de Holstein, Fréderic I, dont le petit-fils, Frederic III', monta sur le trône en 1559. Le Roi déchu étant mort la même année, sa fille, la Duchesse de Lorraine, se flattoit de faire reconnoitre les droits du Duc de Lorraine son fils, et se donna des peines infinies pour exécuter ce projet3. Mais elle avoit surtout compté sur l'appui de la Maison d'Autriche, l'épouse de Christiern ayant été soeur de Charles-Quint. Cet appui lui manqua : ni l'Empereur, ni le Roi d'Espagne ne profitèrent des embarras du Danemark", et loin d'attaquer le Roi, on » Bapst, werden die decreta ires gottloser conciliabuli vortsetzen : » p. 294. Die papisten werden die protestirenden Stende selbst in einander verbetzen, dasz sie sich ausmatten und selbst fressen >musten: p. 329. 1 La lettre 73.

2 T. III. p. 109.

3 Il en est souvent question: par ex. p. 193.

4 La guerre de la Suède contre le Danemark, de 1563 à 1570, sembloit le prélude de plus vastes desseins: le Landgrave écrit en 1564: man mourmelt von einer seltzamen Handel, als solten Schweden,

n'épargna rien pour gagner et conserver l'amitié d'un Monarque qui pouvoit nuire au commerce, en fermant à volonté le Sond'.

Venons à la ligne ESPAGNOLE. Jetons d'abord un coupd'œil sur le caractère et les actes de celui qui en fut le Chef; pour considérer ensuite les différents Etats soumis à son pouvoir.

Le nom de Philippe II, mêlé comme celui de CharlesQuint, durant un demi-siècle à tous les grands intérêts de la Chrétienté, inspire sous quelques rapports, une hor

»Lottringen, und etzliche vorneme evangelische fürsten im Reich »in tractatibus stehen deutsch und ander kriegsvolck auffzupren»gen und Denmarck ein bancket zu schencken: » p. 328. La discorde entre les Protestants lui faisoit craindre des conséquences funestes pour la Réforme. Darüber würd totus orbis erschüttet werden: 1. «Es würde dem lauff des Heiligen Evangelii einen D mercklichen schaden zufügen: » l. 7. Ailleurs il nomme cette lutte <cruentum, perniciosum et civile bellum. » p. 407. La Duchesse de Parme écrit en 1561 que le Roi de Danemark a peu sçavoir que, quelque practicque que l'on aye mené à l'encontre de luy, le Roy d'Espaigne n'y a jamais voulu donner l'oreille, ains conserver l'amitié inviolablement:» p. 111. Même Philippe II s'efforça de détourner la Duchesse de ses desseins; p. 254. Et l'Empereur écrit à Granvelle; que deusse conseiller la Duchesse à mouvoir chose préjudiciable au repos publicque, soit par guerres, practicques, ou >aultrement, plustost que par l'amiable voye, je ne fus oncques l'opinion, ni le seray encores: p. 255. Granvelle étoit également contraire à la chose : neanmoins plus tard il paroît avoir été ébranlé: p. 301, in f.

de

1 La France et l'Espagne se la disputoient. La lettre 36 est trèscurieuse sous ce rapport.

reur très-légitime; car la réprobation attachée aux doctrines, rejaillit inévitablement sur leurs défenseurs. Toutefois on a fait peser trop exclusivement sur lui une responsabilité commune à son époque. C'est pourquoi, désirant être juste envers tous, nous ajouterons à ce que nous avons dit ailleurs', quelques remarques sur la tendance et les motifs de sa politique.

On doit repousser les calomnies, admettre les excuses, et préciser les griefs.

Il n'est point avéré que Don Carlos ait péri de mort violente'; il est hors de doute que ce jeune homme, doué, de par les romanciers et les poètes, de toutes les qualités imaginables du cœur et de l'esprit, étoit non seulement inhabile à règner, mais tout-à-fait incapable de se gouver ner soi-même; que, loin d'avoir des relations intimes avec les grands Seigneurs des Pays Bas, on y faisoit peu de cas de sa personne'; que sa mélancolie habituelle dégénéroit

· T. III. p. xxxvm-XLII.

En 1827 M. Ranke n'ose décider si Don Carlos est mort de mort naturelle ou s'il a été décapité: «Genug, in so unglückseligen Verhältniszen lebte Philipp, dasz er von seinem Sohne sterben oder >ihn tödten lassen muszte: » Fürsten u. Völk. I. p. 129. M. von Raumer, en 1831, se fondant sur de nouveaux manuscrits, n'a plus aucun doute: « Er und die Königinn sind natürlichen Todes gestorben, und niemals hat auch nur das geringste Liebesverhältnisz >zwischen ihnen statt gefunden: » Briefe aus Paris, I, 157. Voyez T. III. p. 187, sq. p. 195.

3 Viglius écrit: « on parle de la venue de notre Prince, au lieu du Roy, mais je ne le croy, ni ne seroit ce qui convient: » p. 292. Longtemps il eut la parole embarrassée: Granvelle écrit, en 1564, d'après des lettres d'Espagne: « maintenant il parle beaucoup plus >expéditement qu'il ne souloit par le passé : » p. 301. M. de Chan

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