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On vantoit généralement sa bonté et sa douceur'. Il avoit peu d'énergie; il étoit habituellement indécis, irrésolu'. Quelquefois il s'est montré magnanime'. Il étoit religieux, non, comme son père, principalement par politique, mais avant tout par conviction sincère et avec un dévouement qui ne connoissoit ni exception, ni limite. Hors de l'Eglise de Rome il n'admettoit pas la possibilité du salut: donc il falloit contraindre à y entrer; il falloit sauver les âmes par le supplice du corps; il falloit être, en quelque sorte par charité, inexorable et cruel. Dès lors on ne sauroit être surpris, en examinant l'administration de ses Etats, de rencontrer partout des

1 II. 443, 447, 487.

p. 426.

3 Par ex. lors qu'après la destruction de son Armade, par la tempête, revoyant son Amiral, il lui dit : « Je vous avois envoyé >combattre les hommes, et non pas les vents et les flots. » Ce fut aussi une belle parole, celle qu'il adressa à une Dame qui se tenoit sur les marches de l'autel; ce n'est là, dit-il, « une place, ni pour >> vous, ni pour moi: » Ranke, F. u. V. I. 122.

4 «Es ist klar dasz die Politik an dem Verfahren Carls V in Lu>>thers Sache den gröszten Antheil hatte. » Ranke, Deutsche Gesch. I. 489.

5 Roi catholique, il se croyait responsable envers Dieu du salut de ses sujets; les sectaires étaient, à ses yeux, des criminels >pires que des empoisonneurs et des assassins, puisqu'ils tuaient les vâmes; sa charité s'émouvait, en faveur des victimes, et non des cou»pables, et sa sévérité s'excitait par sa pieté même: » de Gerlache, 1. l. I. 97. « Es werden ihm die Fortschritte seiner Macht und die Fortschritte der Religion, identificirt, und in jenen sieht er diese..... Wenn er England zu erobern, wenn er die Krone von Frankreich »an seinen Neffen und an seine Tochter zu bringen sucht, so über»redet er sich, er thue das zum Besten der Welt, ja zum Heile der »Seelen: Ranke, F. u. V. I. 123.

marques, disons mieux, des flots de sang, de ce sang innocent que rien n'efface; et c'est ainsi qu'on a pu donner le nom de Démon du Midi à un Roi qui cependant écrivoit à la Duchesse de Parme, sa soeur, dans une Lettre destinée à rester secrète : Dieu sait que je n'évite rien plus » volontiers que l'effusion du sang humain et tant moings » de mes subjects de par delà, et je tiendrois bien pour un » des plus heureux poincts de mon règne qu'il n'en fust » jamais besoin'.»

L'ANGLETERRE est tout-à-fait en dehors du cercle de ses Etats. Il fut, pendant quelques années, le mari de la Reine, de cette Marie Tudor, dévote et sanguinaire, qui fit heureusement place à Elizabeth. Celle-ci, demandée en mariage par Philippe, se soucia fort peu de suivre l'exemple de sa sœur. Elle maintint son indépendance personnelle et celle de son Royaume et, loin d'entrer dans les vues du Roi d'Espagne, favorisa la Réforme3.

Dans notre Correspondance il n'est guère fait mention de l'ITALIE; ni de Naples, ni du Duché de Milan.

Il y a plusieurs passages relatifs à l'ESPAGNE. Une Lettre à Gonzalo Pérez, une autre du Duc d'Albe; celle-ci est très-caractéristique”.

On voit souvent percer des sentiments de crainte et de jalousie envers les Espagnols®.

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Procès des Comtes d'Egmont et de Hornes, II. p. 349 (Lettre du 6 mai 1566).

2

P. 56.

4 L. 58a.

3 Il y a quelques détails sur Marie Stuart, p. 352.

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Toute influence étrangère blesse partout et toujours l'amour propre national. En outre le caractère des habitants de Espagne avoit quelque chose de particulièrement offensant par sa hauteur'. Race opiniâtre et passionnée, ils avoient contribué à étendre la domination de CharlesQuint et à établir son pouvoir: ils aspiroient à une supré matie que les autres nations n'étoient guère disposées à leur déférer. On les haïssoit en Italie' et en Allemagne.

Plusieurs parties de la Monarchie étoient des pays conquis. Les Espagnols le leur faisoient durement sentir. Même sans parler des horreurs commises en Amérique, leur domination, par exemple, à Naples et en Sicile étoit de nature à inspirer aux autres peuples un amour d'autant plus vif pour leur indépendance et leurs libertés3.

On frémissoit à l'idée de leurs institutions religieuses et politiques. Le Gouvernement en Espagne étoit trèsabsolu; surtout depuis la repression du mouvement des

Es war eine Mischung von Verachtung und Ingrimm, mit der man diese fremdgebornen halbbarbarischen Herrscher im Lande »sah: Ranke, F. u. V. II. 102.

« 58 Familien Siciliani

2 En Sicile il y avoit, pour le moins, »scher Baronen, welche alle catalonischen Geblütes waren; » Ranke, F. u. V. I. p. 257. A Naples, hatte die aragonesische Faction der > Baronen dreymal den Sieg für ihre Könige davon getragen und dafür eine ausgezeichnete Stellung empfangen: l. 1. p. 265. Il en étoit de même dans le Milanois.

3 Philippe de Hesse écrit en 1558: «da nun die Spanier wid»derumb Lust hetten eine Reformation in Deutschland, und, wie sie es hievor fürgenommen, ein blutbad über die Teutschen anzurichten, sie werden es so leichtlich nicht anfahen können noch vermugen: v. Rommel, Philipp d. G. III. p. 208. - Voyez plus tard les tentatives de l'Empereur Rodolphe II. T. V. p. 424, sq.

Communes en 1520. Une attaque qui échoue étant toujours doublement avantageuse au vainqueur, l'influence des Cortès fut depuis lors en grande partie annullée': en Castille la Noblesse entouroit presque dévotement le trône et les Evêques étoient nommés par le Roi'. Partout les libertés avoient grandement souffert, si du moins on peut parler de libertés dans un pays qui tolère les procédures atroces de l'Inquisition.

Les PAYS-BAS étoient, depuis le 15 siècle, le centre du commerce, de l'industrie, et des richesses de la Chrétienté. La fertilité du sol dans les superbes plaines de la Belgique, l'accroissement rapide de la navigation, une position centrale offrant de tous côtés des débouchés et des ressources, la prospérité croissante de tant de populeuses cités, l'augmentation des fabriques, le courage des bourgeoisies et la valeur brillante de la Noblesse, le luxe et la civilisation importés par les Ducs de Bourgogne, une Cour distinguée par sa magnificence et par son éclat; surtout un peuple industrieux, entreprenant, actif en tout genre de négoce et de travail; tant d'avantages réunis faisoient de ces Provinces, bien que peu étendues, un des Etats les plus florissants et les plus remarquables, et dont

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I Surtout sous Philippe II. Un de ses secrétaires écrit en 1563 au Prince d'Orange: «Ir Ma. registrirt die Stende diser drey Königreich weit anderst und mehr als etwa Kay. Ma. gethan; dörffen schier nichts wider ir M. mauchzen: » p. 192.

D

Von den drey Ständen, welche früher dem Könige Wider»stand geleistet, ging nun jene Unterwürfigkeit, jene Ruhe aus,

» welche Castilien in diesem Jahrhundert so auszeichnete: Ranke, F. u. V. I. 239.

l'influence n'étoit pas à dédaigner dans le balancement des intérêts politiques'.

La Constitution y étoit Monarchique. Les Ducs et Comtes, ayant succédé aux droits de l'Empereur, par l'hérédité des bénéfices et par l'abandon successif des prérogatives du Suzerain', ne conservant avec l'Empire que des rapports vagues et insignifiants, étoient Seigneurs du territoire3; vivant de leurs domaines, donnant des loix, faisant administrer la justice, déclarant la guerre ou concluant la paix, levant des tributs, exerçant les droits régaliens, accordant des faveurs et des Privilèges, et y

I Mornay disoit avec vérité: « le Roi d'Espagne en tout ce qu'il possède, n'a rien plus beau, plus riche, plus poli que les Pays»Bas; rien qui ait plus nui à la France: » et l'on ne s'étonnera pas s'il ajoute rien qui la puisse plus accommoder en toutes sortes. » Mém. I. p. 364.

"Majestate Imperatoriâ paullatim imminutâ, ea quae Imperatores possederant Dominia in manus Episcoporum, Ducum, Comitum »devenerunt, qui etsi nexu cum feudali, tum allodiali adstricti Im»perio manebant, tamen jura Superioritatis Territorialis pleno jure sibi vindicârunt: Kluit, Primae Lineae Collegii Diplomatico-historico-politici (Lugd. B. 1780), p. 78. Cet ouvrage du célèbre Kluit est peut-être le meilleur qui existe sur la Constitution des Pays-Bas. · Déjà au 12° siècle waren de Graafschappen ten eene>>male van aard veranderd, en verre van, naar de oorspronkelijke > beteekenis des woords, in een ambt of eene persoonlijke bediening te bestaan, erfelijke bezittingen geworden van hoog en laag regtsgebied en andere koninklijke en heerlijke regten, gedeeltelijk met grondeigendom verbonden: Nyhoff, Gedenkwaardigheden uit de Gesch. v. Gelderland, I. p. v.

3 On avoit coutume de les nommer: «rechte Landsheer, rechte geboren Landsheer, natuurlijke Heer, natuurlijke en erflijke Heer, souvereine Prinse en Vorst: Kluit, l. 1. p. 78.

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