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Souverain. La venue du Duc d'Albe, il est vrai, y mit un terme; mais bientôt on s'apperçoit que le Roi revient à uni systême de pacification. On en trouve des preuves sensibles dans la nomination du Duc de Médina-Céli et de Requesens', dans la délégation du pouvoir au Conseil d'Etat, dans l'envoi de Don-Juan', dans celui du Duc de Parme, et dans le retour de sa mère pour gouverner les PaysBas. Les Provinces qui se rallièrent à l'Eglise de Rome obtinrent la paix à des conditions extrêmement avantageuses'.

Avant de terminer nos Prolégomènes, il convient d'énumérer encore les principaux personnages qui, par leur position, leurs talents, leur caractère, eurent de l'influence sur la marche des affaires au commencement des troubles dans les Pays-Bas.

D'abord le Comte d'Egmont, Prince de Gavres; fameux par les victoires de St. Quentin et de Gravelines. Son mariage avec Sabine de Bavière et l'amitié de l'Empereur Maximilien II* lui procuroient beaucoup de relations en Allemagne. Il avoit, à un trop haut degré, peut être, la

En 1575 Hopper, écrivant au Roi, nomme l'administration du Duc d'Albe un très exécrable gouvernement: » T. V. p. 229. Notre Tome VI fait voir qu'on a jugé son caractère et ses actes avec des préventions extrêmes.

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3.Es ist ein Irrthum, wenn man glaubt Philipp II habe in der >>> flandrischen Sache nichts zu versuchen gewuszt als Gewalt :» Ranke, F. u. V. I. 126.

4 Il y avoit entr'eux une grande familiarité durant la vie de l'Empereur Ferdinand: : p. 129.

conscience de ses mérites, il savouroit sa renommée; il avoit de la fierté, il n'étoit pas sans orgueil'. Toutefois, si, d'après le témoignage de plusieurs de ses contemporains, il étoit altier, présomptueux, irascible', on convient qu'il ignoroit la dissimulation, l'intrigue, et les arrière-pensées. Franc3 jusqu'à l'imprudence", accessible à la flatterie, et se laissant mener par de plus habiles que lui, il fut plus grand capitaine que politique. Son esprit flottoit souvent entre les opinions diverses3.

Philippe de Montmorency, Comte de Hornes, Amiral®. Le Prince d'Orange se servit de son nom et de son crédit: du reste il semble devoir être rangé parmi ces hommes que les révolutions mettent en évidence, parceque leur position les grandit malgré leur médiocrité.

Son frère, Florent de Montmorency, Baron de Montigny, étoit plus habile que lui; zélé pour la religion

L'orgueil s'allie aisément à des manières populaires. « Innata comitas innoxiaque nobilitati popularitas : » Strada, I. 40. 2 Delà beaucoup de jalousie et de disputes entre lui et le Prince d'Orange: p. 177, 415.

3 D'après Granvelle, un des plus sincères, des plus ouverts (uno delos mas claros: » p. 129), des plus traitables, des plus accessibles à la raison: p. 152.

* Il déclare en 1564 « que ce n'estoit point à Granvelle que l'on »>en vouloit, mais au Roy, qui administre très-mal le public et > mesmes ce de la Religion: p. 247.

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5 Il hésite, il vacille (II. 43, 422); il étoit opposé à la persécution, ayant tousjours soutenus que le chastoy et sang n'ont profité: I. 374. Mais il n'étoit pas le même Bruxelles et à Madrid: en Espagne il montre un grand désir de satisfaire à la volonté du Roi, spécialement quant au maintien de la Religion : p. 383.

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Romaine; mais pas disposé à obéir aveuglément au Souverain'.

Antoine de Lalaing, Comte de Hoogstraten, leur beaufrère'; homme de grand mérite, distingué par son courage militaire et politique3.

Jean de Glymes, Marquis de Berghes; fort populaire, ayant des talents et de la hardiesse, mais ingrat et intéressé“.

Philippe de Croy, Duc d'Aerschot, Prince de Chimay. Le souvenir de ses ayeux, riches, puissants, comblés d'honneurs et de grâces par leurs Souverains, servoit de nourriture à son orgueil et de fondement à des prétentions démésurées'. Attaché au Roi et à la Religion de Rome, il avoit une ambition extrême, et sa fidélité à ses

D'après le Seigneur de Chantonay, un des plus dange»reux: » p. 426. Il fait brûler des Protestants: p. 130. On l'envoya deux fois en Espagne, afin de faire connoître les griefs; p. 137. Voyez la Lettre 220.

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Epoux d'Eléonore de Montmorency (Lettre 60 et T. III. 291). 3. Nullus ex proceribus Belgis de quo esset major spes: Languet, Epp. secr. I. 77,

Il dénigroit la Reine de Hongrie auprès du Roi, « usant de remarcable ingratitude, ayant esté nourry de la dicte Dame, comme Delle eust peu faire de son propre fils. p 39. Quand il fut envoyé en Espagne pour exposer au Roi les doléances du pays, le Comte de Bréderode écrit: le Marquys est plus que souffyssant pour cest effect... M. d'Egmont est bon syngneur, mès cestuy dict Marquys est aultre hom»me pour anffoncer jusques aus abymes les affaires:» II. 107. Voyez aussi ci après, p. 230, 239, 267, 332. « Magna ejus apud vulgus laus >existebat, gravitas in moribus, prudentia in consiliis, religionis >Catholicae verum studium, Regis observantia, patriae libertatisque, quod ferebatur, summus amor: v. d. Haer, l. l. p. 231.

5 Guillaume de Croy, Seigneur de Chiévres, avoit été Gouver· neur de Charles-Quint. II. 423.

intérêts le rendoit parfois inconstant dans ses opinions et dans ses actes'.

Le Comte de Berlaymont, distingué par ses talents, sa fermeté, son zèle pour les intérêts du Roi. Avec sa nombreuse famille il étoit un des plus fermes soutiens du pouvoir monarchique'.

Puis le Comte d'Aremberg et le Comte de Megen; le Seigneur de Glajon'. Pierre Ernest, Comte de Mansfeldt, capitaine vieux et expérimenté, Gouverneur du Luxem bourg; Allemand, mais depuis un grand nombre d'années demeurant dans les Pays-Bas; compagnon d'armes de Charles-Quint; brave et vaillant".

Parmi ces Seigneurs (dont aucun n'eût favorisé les Espagnols) quelques uns refusoient décidément d'entrer dans la voie des innovations. Le Comte de Berlaymont, sans être ami de Granvelle, résistoit à toutes les sollicitations des Seigneurs ligués. Il étoit en mauvaise grâce

1 V. 459. sqq. VI. 142, sq. fille du Seigneur de Comines.

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« Regiarum partium cum quatuor paterni animi filiis studiosis»simus: » Strada, I. 34. Granvelle le nomme entre ceux auxquels le Roi peut surtout se confier (ci-après, p. 129, in f.) écrivant plus tard qu'il «monstre tousjours zèle au service du maistre: » p. 272. 3 • Supremus rei tormentariae magister: » Strada, I. 37. Le Roi peut compter sur lui: p. 129, in f.

4 Né en 1517; vient en 1543 dans les Pays-Bas ; Gouverneur de Namur en 1549; défend courageusement, mais en vain, la ville d'Yvoy en 1552: p. 4. Il avoit été marié à Marguerite de Bréderode: il se remaria: p. 131.

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5 Il avoit lessé de hanter Granvelle ung an devant les Seigneurs:

p. 373.

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auprès d'eux'. On tâchoit de les réconcilier'; mais lui, qui pénétroit leurs desseins, répondoit toujours «qu'il tiendroit la ligue du maître, demandant s'il y pouvoit » estre meilleure ligue que celle qu'il portoit, monstrant ⚫ son ordre; qu'il tiendroit le parti du Roy et point d'aul✰ tre3. » Aerschot suivoit cet exemple'; Mansfeldt, au contraire, se rangeoit du côté des mécontents". Aremberg et Megen de même: ils reprochent amèrement à Montigny d'avoir fait mettre à mort des hérétiques: toutefois Aremberg ne persista pas longtemps dans sa résistance. Quant à Montigny, Hoogstraten, et Berghes, leur marche étoit plus franche et plus décidée. Toutefois les véritables chefs de l'opposition étoient le Prince d'O range, les Comtes d'Egmont et de Hornes, espèce de

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p. 372. Il accusoit les Etats de vouloir faire république; p. 267. « Les Etats de Brabant vouloient tout faire et tenir le Roy sub»ject:» l. l.

4 Il écrit à Granvelle: « l'on s'estrange fort de moy..., de quoy me treuve fort satisfaict; povés disposer de ma personne et »biens: » (p. 347) et un des confidents du Cardinal lui fait savoir qu'« Aerschot demeure ferme comme un rocq. p. 413.

5 P. 131, p. 345. Le conseiller Hopperus écrit en 1576 au Roi: j'ay veu par mes yeulx au Conseil d'Estat qu'il at esté ung ides premiers excitateurs de ces troubles » (V. p. 374); mais Mansfeldt changea bientôt d'opinion, ou du moins de conduite. II. 39. Son fils, le Comte Charles, aussi vaillant que son père, fut encore plus variable que lui: II p. 7, p. 192.

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P. 130.

En 1564 on parloit déjà d'une ligue entre Granvelle, Berlaymont, Aerschot, et Aremberg: p. 267, «Berlaymont dit qu'Aremberg › est encore piz avec les Seigneurs que luy : » 1. 1.

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