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triumvirat qui, comme d'ordinaire, se résumoit dans la direction et la suprématie d'un seul.

Ces trois Seigneurs étoient à la tête de la plus grande partie de la Noblesse'. Cependant il y avoit déjà plusieurs personnes dont les voeux et les espérances dépassoient de beaucoup les projets du Prince d'Orange et des siens.

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Le Comte Henri de Bréderode, issu de la Maison des Comtes de Hollande, mais dont les sentiments répondoient mal à la noblesse de son origine. Il ne méritoit les éloges que l'esprit de parti lui a prodigués, ni par son caractère peu recommandable, ni par ses mœurs très-dis solues, ni par ses talents fort médiocres: les circonstances le portèrent en avant; sa prééminence apparente et pas sagère ne fut due qu'à son nom illustre et peut-être à cette étourderie qui l'emportoit au delà des limites que prescrivoit la raison. Ce jugement, bien que sévère, est pleinement justifié par les détails que l'histoire a transmis à son égard et surtout par les Lettres de notre Recueil. L'écriture même est caractéristique; souvent presqu'inlisible, tant les mots sont tracés avec négligence et désordre. Le style aussi retrace l'écrivain par le décousu des idées, par l'inconve nance des expressions, quelquefois telle que nous avons dû les omettre. Plusieurs passages respirent le vin et la débauche'; d'autres abondent en locutions triviales et

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Ils avoient la moyenne Noblesse à leur cordelle: » p. 426.

J'ay beu à vostre santé: p. 307. « J'espèr que après un drunck il vous en ressouvyendrast: p. 374. « Je m'an voye boyre ung bon trect ce dyner à vous et à vostre frère Adolff: » p. 376. Reguardé de ne boyre trop d'eau: p. 397. « Je vous prye me mander sy l'eau vous semble aussy bonne que le vin: » p. 397.

déplacées'. La violence et la forfanterie semblent lui avoir été habituelles'. Ses vues politiques n'avoient pas une haute portée: fougueux, irréfléchi, écervelé, il vouloit une rupture, sans en calculer les suites3; il amenoit les dangers, faute de les prévoir. Il compromettoit ses amis, en donnant l'éveil à ses antagonistes. Il mourut misérablement".

Le Conseiller Renard, natif de Bourgogne, créature des Granvelle, paya très-mal leurs bienfaits. Son ambi

et...

Parlant du retour présumé de Granvelle, il écrit: l'on dict icy pour certayn que le rouge est sur son retour et seroit desjà aryvé à Namur, où Berllemont l'est allé recepvoyr; le dyable après Deus deux, seroyt ungne belle chasse: p. 3o5. A l'égard des concessions de Madame de Parme: « La nécessyté faict la truye troter, ( asseurés vous qu'elle nous brasse le chaudyau sans sucre. Je vous prye d'y pansser meurement, que nous ne nous coupyons la gorge de nostre mesme couteau. » II. p. 255. En parlant de ses ennemis, il leur souhaite d'être brûlés vifs et s'exprime ainsi : « Mon »Dieu, le beau feu que ce fust esté ! je n'eusse eu peur d'aultre chose »que la fumée de ce feu ne fust esté sy infectée de la distylatyon que Deu fayct ce frit de tant de meschantes carongnes d'ommes que ceux quy fussyont esté espryns de la fumée, n'eussyont tous eu la peste: > II. 254.

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« Ceux d'Utrecht menassent me mestre à feu ma vylle et ma »méson; s'yl s'y jouent, je leur an ferey ung tell qu'il se pourront >chauffer pour tout l'yver: p. 304. p. 305, 308.

4 T. III. p. 170.

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Morillon l'appeloit l'antechrist: II, 254. M, de Montigny écrit: « J'ai toujours craint pour lui une mauvaise fin, pour la vye qu'il menoit. T. III. p. 61. Bilderdijk dit: « dus >>eindigde die fraaie. Held dien men in later tijd zoo belachlijk... vergood heeft:» Hist, des Vad. VI. 79. Et M. de Gerlache l'appelle ⚫le Clodius du parti: vain léger, audacieux, expéditif, toujours pour moyens violens;... au dessous de sa position:» Hist. du Roy, des Pays-Bas, I, p. 60.

les

5 Il avoit servi dans des missions diplomatiques: p. 126: ainsi

tion n'étant pas satisfaite, il voulut se venger de ses mécomptes en suscitant des embarras au Gouvernement'. Le Duc d'Albe écrit qu'il cause les troubles, qu'il en est le levain. « Grand remueur de mesnage3, » d'après l'Ambassadeur d'Espagne en Angleterre. Il s'entendoit parfaitement avec les Seigneurs de la ligue', et ne quitta les Pays-Bas que lorsqu'il y fut contraint par l'ordre du Roi3.

Lazare de Schwendy, capitaine Allemand, servit avec distinction, sous Charles-Quint et Philippe II, et acquit une très-grande renommée par son habileté dans les guerres contre les Turcs. En prudence et en expérience de l'art

imbeu des affaires d'Angleterre : » p. 261. Du reste peu estimable: p. 205, 327.

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3 « Il avoit laissé de soy-mesme le Conseil d'Estat: » p. 261.

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La levadura de todas estas alteraciones: p. 177.

p. 268.

Morillon, au sujet des plaintes du Comte d'Egmont et d'autres, ajoute: Ceci vient de l'escole de Renard, qui est souvent près des »Seigneurs: p. 248. Granvelle parle aussi d'inventions renardesques: p. 246. D'après le Comte de Schwartzbourg, Renard étoit bien fin pour eux: p. 416.

5 Granvelle écrit en 1564: il est trop renard pour se laisser attirer en Espagne: » p. 262. Mais il reçut un ordre positif: p. 310, sq.

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Freyherr von Landsberg und berühmter Kaiserlicher Gene»ral... Er starb auf seine Güter in 1584, im 62en Jahre. Man hat » von ihm eine kleine Schriftde bello contra Turcas gerendo: 2.o Kriegsdiscours von Bestellung eines gantzen Kriegswezens: 3.o von Regierung des H. Röm. Reichs und Freystellung der Religion : » Jöcher, Gelehrten-Lexicon, IV. 315. De la Noue, en écrivant ses observations sur la guerre contre les Turcs, commence ainsi : il seroit >> mieux séant à quelques excellens Capitaines, comme... L. Schvende Allemand... de discourir des moyens pour réprimer la puissance des Turcs: Discours, p. 544.

militaire il n'avoit guères d'égal'. Le Prince d'Orange avoit en lui beaucoup de confiance'. Dans les Pays-Bas il fut lié avec ceux qui vouloient marcher en avant3; mais son séjour auprès de l'Empereur Maximilien II, qui le prit à son service, semble avoir modifié sensiblement ses opinions. Il étoit pour la Réforme; du moins la liberté de conscience lui paroissoit devoir être accordée'. Ses Lettres sont pour la plupart, très-intéressantes; mais son amitié pour le Prince d'Orange ne fut pas toujours la même dans les revers et dans les succès'.

Günther, Comte de Schwartzbourg, surnommé le Belliqueux, beau-frère du Prince d'Orange'. Il servit le Danemark contre la Suède; il étoit poussé aux combats par le désir de la gloire et par les ennuis du désoeuvre

'C'est le jugement de Languet: « Prudentiâ et rei militaris peritiâ superat quotquot ego novi: › ad Sydn, p. 141. Et ailleurs: Ejus viri juvat meminisse, tnm propter ipsius virtutem et cando»rem......., tum quia video propemodum ea evenire quae mihi prae»dixerat, ex iisdem quidem causis, sed mutatis tantum personis: » ad Camerar. p. 20.

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Selon Granvelle, Schwendi lui avoit fait « grand domage: » IV. p. 36*.

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p. 282, sq. Il n'oublie pas de saluer les Seigneurs: p. 297. Bollwiler écrit de lui au Cardinal: on pouvoit bien appercevoir qu'il tenoit pour vos malveillants des Payz d'Embas: » p. 283. 4 p. 296, 313, 339.

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Toutefois les Protestants, dans leurs démêlés en Allemagne, n'avoient pas eu à se louer de lui: v. Rommel, Philipp der Gr., III. 277, 306. Pfister, Herzog Christoph, p. 313.

6 Surtout les Lettres 48, 92, 96, 98, 120.

> Voyez Tom. VII, p. 228 et 231.

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Né en 1529, mort en 1

1583.

Ayant épousé le 18 nov. 1560 sa soeur Catherine de Nassau.

ment'. Il avoit de l'habileté et de la finesse'. Le ton de ses Lettres est léger'. Se souciant assez peu des disputes sur la Religion, il étoit enclin à favoriser l'opposition contre le Cardinal.

Le frère du Prince, le Comte Louis de Nassau, né en 15385, fit des études à Strasbourg et à Genève, vint de bonne heure dans les Pays-Bas, à la Cour et à l'armée ; et prit part à la bataille de St. Quentin. Ce jeune héros dont la valeur jeta un si vif éclat, qui fut l'âme de la Confédération des Nobles et le bras droit du Prince d'Orange dans la délivrance des Pays-Bas', s'étoit voué, de bonne

'On le croyoit même en état d'assister les Papistes en Fran ce: «Dicunt Rhingravium jam in Germaniam ablegandum ut... curet adduci equitem a Schwartzburgensi: ajunt eniin eum hoc promisisse, quod miror:» Lang, Ep. secr. II. 219.

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Après une conversation fort intéressante entre lui et le Seigneur de Chantonay, celui-ci écrit à Granvelle: «Je cognoys bien >> l'umeur du Conte, qui est fin et caut et cortesan: » p. 413. 3 Voyez, , par ex., la Lettre 31.

4 Encore en 1575 le Comte Jean écrit au Prince d'Orange que le Comte de Schwartzbourg ne veut pas die sache gründlich erfor»schen, lesen, und ausz Gottes wort judiciren :» V.

p. 157. 5 Le 10 janvier à Dillenbourg. Il paroit avoir été petit de stature: » T. III. p. 320. «Ein Männlein: » ci-après, p. 165. 6 p. 29.

7 Par ex. T. II. p. xu, sqq. IV. p. XLVI-LV, et p. 399.V. Reyd, qui l'avoit connu personnellement, le dépeint par quelques traits fort caractéristiques: « Hij was wel ter tale, minlijk in >>het omgaan en om der menschen hart tot zich te trekken; voorts »> nuchteren, van weinig slaap, altijd onverdroten om te arbeiden, > hetzij met zinnen of ligchaam, en bovenal Godvreezende. Hij zou »de vermaardste krijgsman van zijn tijd geworden zijn; want hij had > beide scherpzinnig verstand in aanslagen, en schier al te veel stout>>heid in het vechten, en zonderling gezag om te gebieden. »

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