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heure, au service de son frère'. Il lui étoit d'une grande utilité, par ses relations en France et en Allemagne'. Ses Lettres sont écrites d'un ton éveillé, gai, jovial3. Il ne semble pas s'être astreint à un genre de vie extrêmement sévère'; toutefois, en lisant sa correspondance, on s'apperçoit bientôt que l'exemple et les enseignements de ses parents, la pieuse tendresse de sa mère, et les fréquentes discussions sur les grandes vérités Evangéliques n'avoient pas été sans fruit pour son âme3 ; il avoit de la foi et du

I Comme étant le Chef de la Maison de Nassau: p. 47. Le Prince l'envoie vers le Duc de Saxe (p. 93.) et auroit bien voulu en faire son Lieutenant en Bourgogne: p. 131. Il tâcha de lui faire donner la charge importante de Capitaine-Général de la Westphalie (p. 181.) et mit en train un projet de mariage: p. 145.

2 Il étoit bien informé des affaires de France (p. 354); beaucoup de Princes Allemands lui vouloient du bien. Tantôt le Landgrave de Hesse le vouloit pour compagnon de voyage en Suède (p. 151, 154, 165), tantôt Schwendi le désiroit pour compagnon d'armes en Hongrie: II. 77. Il se met ten malaise et fâcherie pour le Prince, en garantissant une dette: p. 185.

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Après un service que le Prince lui avoit rendu, il écrit: «ne vous sçauroys asses remercier tant que viveray, et cercheray tout »le moyen de le déservir avecques ma peau : » p. 146.

4 Brederode prend avec lui un ton fort léger. Voyez, par ex., le commencement des Lettres 94 et 96, et la plaisanterie p. 397.

5 Il travaille tous les jours, excepté le dimanche, p. 150. Il prie Dieu ardemment: . . Il est zélé pour la Réforme. Il craint qu'on ne force son frère Henri à des cérémonies superstitieuses: «nolumus eum, hac in aetatis juditiique sui imbecillitate, ullis contra conscientiam praeceptis teneri: » p. 205. Voyez aussi p. 234, 398, 403. Même en 1566 il n'étoit pas encore Calviniste: «der Calvinismus reisset an aller örten mit gewalt ein, weisz in der wahrheit nicht >>wie man inen wehren mag: II. p. 215. Der Calvinismus, ausz

lèze; son exemple et ses exhortations ont été bénies pour plusieurs et pour le Prince d'Orange en particulier.

Le Gouvernement des Pays-Bas étoit confié à Marguerite, Duchesse de Parme, fille naturelle de Charles Quint, née à Gand, en 1522; fort habile, très-attachée au Papisme'. S'il y eut une époque à laquelle, intimidée par les dangers et les menaces, ou gagnée par les flatteries et les promesses, elle laissa presque flotter les rênes au gré de l'opposition, elle reprit bientôt courage, et sut, en 1566, parfaitement profiter des fautes et des excès de ses antagonistes. A son départ elle fut généralement regrettée; surtout quand l'administration sanglante de son successeur eut mis les Pays-Bas au régime de la potence et du feu. Granvelle, qui avoit à se plaindre d'elle, faisoit en 1578 son éloge et désiroit son retour"; mais l'honneur de réconcilier une partie des Pays-Bas avec le Roi étoit réservé au fameux Alexandre de Parme, son fils'.

>mangell gueter Lehrer, reiszt an vielen örten ein: p. 307. De même p. 403.

1 Elle avoit eu Loyola pour confesseur: Strada, I. 51.

S'il est en pouvoir humain, elle eust mieux achevé l'oeuvre que personne aultre: » VI. p. 342. D'après l'opinion du Conseiller d'Assonleville elle fut venue merveilleusement bien à propoz pour diriger et perduire à la fin ceste besogne. Elle est Princesse »d'auctorité, prudence et expérience, studieuse de la raison, aneto»rité du Roy, et du bien du pays. » 1. l. p. 373. Elle ne savoit pas toujours dissimuler: Viglius parle des « mines qu'elle monstroit.▸ I. p. 269. Et Louis de Nassau, racontant la manière dont elle avoit reçu une députation des Nobles Confédérés, écrit: elle s'est mise en >une telle colère contre nous qu'elle a pensé crever: » II. 178.

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Alexandre vint en 1566 dans les Pays-Bas. Le Seigneur de

Dans un poste aussi difficile Marguerite avoit besoin. de conseils. Probablement le Roi comptoit le plus sur les talents et le dévouement d'Antoine de Perrenot, Evêque d'Arras, ensuite Cardinal de Granvelle, né à Besançon en 1517, et fils de Nicolas de Perrenot, qui fut Chancelier sous Charles-Quint et l'un des hommes les plus remarquables de cette époque'.

Personne n'a contesté les talents de Granvelle et son étonnante habileté; au dire de tous, il étoit actif, infatigable, clairvoyant dans les desseins des autres, persévérant dans ses voies, fécond en moyens'.

Mais on le haïssoit, et cette haine datoit de loin. Les Princes d'Allemagne imputoient à son père et à lui les mesures les plus odieuses de Charles-Quint; les empiétements sur la Constitution Germanique, les violences conChantonay écrit : « certes jusques à maintenant nihil est in homine; »je ne sçay que ce sera avec le temps : » p. 394.

'Charles-Quint écrivoit, en 1545, à Philippe II: «Je suis assuré »que personne n'entend mieux les affaires de mes Etats que Granvelle, particulièrement celles qui concernent l'Allemagne, la Flan»>dre et les deux Bourgognes, et les négociations à faire avec les >Rois de France et d'Angleterre : il m'y a servi et il m'y sert encore >actuellement avec utilité... Je sais qu'il n'a rien oublié pour for>>mer son fils l'Evêque d'Arras et je compte que les soins qu'il a »a pris de ce jeune homme répondront à son attente: » Mém. de Grano. I. 179. Et, lors de son décès: « mon fils, je suis extrêmement touché de la mort de Granvelle; car nous avons perdu, vous >et moi, un bon lit de repos: » l. l. 180.

'Le Prince d'Orange écrit: « wir haben mit einem schlawen und ▸listigen vogell zu thun: » p. 259. Schwendy parloit de lui fort honorablement; et disoit qu'il devoit aller à Rome, pour y " devenir Pape: p. 283. Voyez les sages conseils à Viglius: p. 272, 323, sq. En général ses Lettres sont parfaitement écrites.

tre les Protestants, la détention du Landgrave de Hesse et de l'Electeur de Saxe'. Cette haine redoubla de violence dans les Pays-Bas. On détestoit en lui un étranger, un ami des Espagnols, un ennemi des libertés publiques, un conseiller astucieux et perfide, auteur de tous les griefs, tâchant de garder des troupes Espagnoles dans le pays, désirant faire augmenter le nombre des Evêques, poussant à la violence, perdant les Seigneurs dans l'esprit du Roi, homme faux, vindicatif, n'ayant pour but que son intérêt personnel. -Examinons le fondement de ces griefs.

Un étranger? - Mais, né à Besançon et par conséquent dans le Cercle de Bourgogne, Granvelle observoit avec rai» son: « le Comte de Mansfelt se peult dire estrangier, largement plus que moy, qui suis, moy et les miens, vassal » et subject de sa M.3

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Un ami des Espagnols? Mais il les juge sévèrement'; il attribue à leurs excès tous les malheurs qui affligèrent les

I Le Landgrave Guillaume écrit: «Es mag sich die Kön. M. zu › Hispanien wol fürsehen dasz der Cardinal derselben in iren erblandenn nicht ein spiell anrichte, wie er Keyser Carolo vor zeitten im Reich einen lermen angerichtet hat: p. 170.

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3 p. 239. Et le Prince d'Orange, étoit-il moins étranger que Granvelle? Voyez l. 1. Le Landgrave Guillaume de Hesse écrit qu'en remplacement du Prince et d'Egmont, le Roi enverra andere »ausz Hispanien, doch Niederländer, nemblich den Cardinal von Grandvel und den Herzogh von Arschott: Lettre 123.

4 La nation Castillane procure de partout usurper le tout et comporte mal que aultres que eulx soyent employés aux charges, oyres que souvent ils ne donnent pas fort bon compte de celles auxquelles l'on les employe: p. 72.

'Pays-Bas'; il se justifie, sur ce point par, plusieurs faits, d'où il résulte qu'au commencement du règne de Philippe II il écarta les troupes Espagnoles', que jamais il ne favorisa ceux de cette nation3; qu'il hâta en 1560 le départ des soldats, que lorsqu'il étoit question de la venue du Roi, il l'engagea à mener avec lui peu d'Espagnols'. Ennemi des libertés publiques?

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Mais il ne vouloit

pas la violation des privilèges et des libertés": même dans un

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'T. VI. p. LXXX. En 1579 il ne se mesle des affaires d'Es>pagne, pour éviter l'envie et la jalousie de ceulx d'icy: VII. p. 90. On fait entendre aux villes... et à plusieurs de la Noblesse aussy, que je tasche de les soubmettre aux Espaignols, qu'est faulx, et n'y pensay oncques, ny eusse choisy ma retraicte par delà, sy je pensoys que cela eust dû advenir: I. p. 237.

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Lorsqu'on voulut faire entretenir aux Pays-d'Embas un terce de douze mil Espagnols..., je dis que l'on feroit bien d'en parler avec feu sa M. Impériale, qui connoissoit les pays, que je suis asseuré l'eut rabrouhé et rejetté: p. 75. « J'en heus lors le maulvays grey, de quy depuis a cogneu que j'avoy raison de soustenir le contraire, et vélà comme je veulx leur soubmettre les pays: p. 238.

de

3Pour ce qu'ils dient que je les veulx soubmettre aux Espagnols, je vouldroys qu'ils me dissent quy j'ay avancé en charge du pays la dite nation; il ne s'en trouvera ung seul, p 239.

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4 Qui trouva les expédients pour donner la commodité pour les embarquer, quy fit les lettres pour y persuader le Roy? mais cela s'oblye: > P 238.

5 p. 170. Il écrit au Roi: puisque vous êtes le Seigneur de tous, il est bon que vous agissiez de manière à faire connoître que vous »les considérez comme vos enfants, et que vous ne tenez pas les Es>pagnols seuls pour légitimes: » p. 153.

6 En 1564 il écrit: il n'y a quy que ce soit des Seigneurs, quy plus hardiement et résoluement que moy voulust employer sa per>>sonne et sa vie pour le sousténement de la liberté et privilèges du pays. p. 238.

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