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écrit où il semble déposer sa pensée intime, il justifie le zèle des habitants des Pays-Bas pour la conservation de leurs droits'.

L'augmentation des Evêques fut décidée par le Roi à son insu'.

Loin de conseiller des mesures violentes, il engagea constamment à revenir aux voies de modération et de douceur3.

Au reproche d'avoir desservi les Seigneurs auprès du Roi, d'avoir dénaturé leurs intentions et leurs actes, il oppose la dénégation la plus explicite, et nous avons la preuve en main que ce témoignage est conforme à la vérité.

C'est un point que les Castillans, en leur pays, et aultres d'Espagne ont aultant pour recommandé, quoy qu'ils disent de leur affection envers leur maistre, que ceulx des Pays-d'Embas dé leur,... témoin ce que tous les jours l'on voit aux Royaumes d'Aragon, de Valence, Catalongne, et le mesme au Royaume de »Naples, ny partant sont tenus les Siciliens pour rebelles, ni se doibt pour ce le Prince irriter contre eux. p. 77. 2 p. 56 et 76.

3 Il fault du mol avecque le dur et retirer aucuns des moings coulpables, et des coulpables ceux qui se voudroient réduire » : IV. p. 35*. « J'ay tousjours escript .. pour procurer que le tout se peult tost et paisiblement accomoder, et ne m'en repentz: » T. VI. p. 411. 4 Il en appelle au Roi: « V. M. sait mieux que personne si je cèle le bien qu'ils peuvent faire: p. 128. Sa M. peut le dire en toute »vérité et sa M. le sait: » p. 169.

On donne à entendre mille

choses qui ne sont jamais entrées dans mon esprit; par ex. que le Prince d'Orange auroit commis un crime de lèse-Majesté. » p. 203. Aussi Chantonay répondoit-il au Comte de Schwartzbourg; pour ce qu'il disoit que Granvelle avoit escript beaucoup de plainctes contre le Prince, que c'estoient abus, et mesmes quant à la Religion; car je sçavoye ajoute-t-il, «que en ce cas mesme, avec occasion, vil avoit faict bon tesmoingnage de luy par escript: » p. 415.

5 En 1560, le mariage du Prince avec une Luthérienne étant

Profond politique, il avoit de la réserve, il ne dévoiloit pas les secrets du Souverain, il n'épanchoit pas ses craintes, ses espérances, ses projets dans le sein de ses antagonistes; toutefois il n'y a guères de motif pour l'accuser, du moins quant aux Pays-Bas, de fausseté et de perfidie. Loin d'être un courtisan empressé, adulateur, et servile, il exhortoit la Duchesse de Parme avec beaucoup de liberté', et ne craignoit pas de dire souvent et, sans détours, de dures vérités au Roi lui-même'.

probable, Granvelle écrit au Roi: « Jamais je n'ai vu chose qui m'ait donné soupçon contre lui; au contraire. » p. 52 « En ce qui concerne la religion tous ceux du Conseil s'évertuent, et certes, avant tous, le Prince d'Orange et le Comte d'Egmont ont montré, en tout » ce qui jusqu'à présent a pu se connoître, une très-bonne volonté : » p. 53. « Il montre en toutes choses un très-grand désir de servir v. M.: p. 65. En 1561, quand le mariage fut décidé: «j'espère encore, vù la bonté et la vertu du Prince, que tout ceci ne suffira >point pour le détourner de la vraie religion : » p. 70. « Même en 1562: du Prince on ne sauroit dire qu'il soit gàté quant à la reli>gion, et je n'ai rien oui sur quoi je pourrois fonder cette opinion :>> p. 131. Il se plaint seulement de ce qu'il n'enseigne pas à son épouse la vraie doctrine. l. I.

I « Je ne veulx délaisser de supplier v. Alt. qu'elle tienne tous»jours regard à l'auctorité du maistre, et joinctement à la sienne, et »de ceulx qui luy succéderont après en la charge; à la religion, que »tous les jours vad de pis en pis;... et aussi que la justice soit auctorizée, libre et esgale, comme il convient; puisque sans ce les Royaul>>mes et Estatz ne se peuvent longuement.... soubstenir: » p. 312. Voyez aussi p. 257, in f. et sq.

2 Rappelant ses conseils pacifiques à l'égard des Pays-Bas, il écrit: « J'en ay tousjours escript à sa M. propre et à ses ministres, »quoy qu'en puisse advenir, franchement et rondement, pour la » vérité et pour son service: » VI. p. 411. « L'on pensoit que avec >> une grande crainte de tant de morts, forces et violences, que tout

On auroit tort de lui attribuer un caractère vindicatif. Au contraire, il juge et traite ses adversaires les plus violents avec une modération peu commune'; il étoit fort disposé à pardonner les injures ; il savoit rendre le bien pour le mal'.

»se pouvoit faire; que je contredis... usant en ce de ma rondeur et >> sincérité accoustumée: » p. 75. Voyez VII. p. 568.

Il est fort réservé dans ses soupçons: ainsi, par ex., au moment même où les Seigneurs l'ont enfin forcé à quitter le pays, il dit, en parlant de ceux qui voudroient amener un bouleversement: « ils ont >>leurs fins et desseins peult-estre bien différent de ce que les Sei>>gneurs entendent ; car je veux croyre d'eulx qu'ils ne les pourteroient »en ce, comme ils font, car ce seroit contre leur debvoir: » p. 237. «J'ay tousjours dict que je tenoye pour certain qu'en la Ligue qu'ont faict ces Seigneurs des Pays-Bas, il n'y a point de mal pour »le présent, ny chose contre sa M.: » l. l.

2 Granvelle écrit à Viglius: « Ma théologie ne dict pas que l'on doibve souffrir de sorte que par souffrir vous donniez moyen à vos Deunemys de vous pis faire: » mais du reste « je sçay fort bien quod »Domino vindicta et je pense jusques à ores vous avoir donné assés »à cognoistre que je l'entends ainsy, et Dieu m'est tesmoing que je >> pardonne, pour Son service et Luy obéyr, fort vouluntiers tout le >> passé :» p. 287 et 288. Et à M. de Chantonay, son frère: «Je n'ay vouleu en façon quelquonque imputer à nul des Seigneurs ces »termes et démonstrations de resentement dont ils ont usé en mon >endroict..; et vous avés assez congneu que je me suis tousjours » tenu en ces termes, disant à tous ceulx qui m'en ont parlé, que, >> quoyque les Seigneurs fussent abusez,... si ne laisseroy-je pourtant »de tousjours leur porter respect, et de leur faire plaisir et service, >> voulsissent ou non, en tout ce en quoi j'en pourroye avoir le moyen: p. 423. A son départ, il avoit intention de rendre visite à Orange et Egmont: p. 417.

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3 La Correspondance en offre un exemple frappant. En 1563, environ trois mois avant son départ, à l'époque où les Seigneurs, et le Prince d'Orange surtout, l'avoient offensé de bien des maniè

I lne se distinguoit, ni par la ferveur de sa pieté, ni par la régularité de sa conduite. Il aimoit le luxe, la magnificence; l'orgueil de la vie'. Il n'avoit pas renoncé aux convoitises mondaines, pour vivre dans le présent siècle sobrement'.

Quels que puissent avoir été ses défauts et ses travers, il servoit le Roi avec zèle et fidélité. Il croyoit devoir s'opposer aux entreprises de la Noblesse3.

res et lui rendoient le séjour dans les Pays-Bas presqu'insupportable, Granvelle intercédoit à Rome en sa faveur. Le Prince étoit menacé de perdre sa Principauté par le courroux du Pape: alors (c'est ainsi que Granvelle raconte sa démarche dans une lettre confidentielle) je dépeschay moy-mesmes à l'Ambassadeur et advertyz » Madame de Parme, afin que avec la première occasion elle fit le »semblable, et toust après en escripvis aussi au Roy mon maistre, »l'exhortant à faire de son coustel que il fit les offices requis pour >>empescher ce desseing: » p. 423. Trait de générosité d'autant plus remarquable qu'il demeura secret: « Je n'en fiz oncques semblant au >> Prince ny aux siens; mais bien m'en pourroyent donner tesmoig>>nages leur Majesté et Altèze et l'Ambassadeur: » l. l.

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1 Delà ses besoins pécuniaires et ses sollicitations indiscrètes. Charles Quint lui écrit en 1552: « A ce que dites que n'avés merced »ni ayuda de costa, c'est bien merced et ayuda de costa, quand on a »bons bénéfices, et pensions, et traitements, dont on se peut bien »entretenir de Gerlache, l. l. I. p. 47.

2 De Besançon, il écrit à ses amis: « je fayz icy bonne et joyeuse »chière: » p. 428.« Il fault procurer de tirer profit de ce en quoy les adversaires procurent faire dommage; vélà ma philosophie, et >> procurer avec tout cela de vivre le plus joyeusement que l'on peult, >et se rire du monde, des appassionnez, et de ce qu'ilz dient sans >> fondement: » p. 240.

3 Il ne vouloit pas voir « extendre la Joyeuse-Entrée contre » raison, au préjudice de l'auctorité du maistre, pour corrompre et >>perdre la justice, et consentir à ce que Brabant et, soubs Brabant,

Il redoutoit fort la réunion des Etats-Généraux, qu'il considéroit comme une anomalie dans la constitution du pays'. Il vouloit le maintien de l'autorité royale et de la religion Romaine; et, pour leur défense, il faisoit preuve de courage, de fermeté, et de dévouement'.

Ses ennemis eux-mêmes lui rendirent témoignage après son départ3; l'administration des affaires s'en ressentit.

>> les autres pays soient tirannisés... J'aymeroys mieulx que mon »Prince me tirannisa ung petist que non que, se perdant son aucto¬ »rité, plusieurs nous tyrannisassent et le Pays, que seroit bien avoir perdu les privilèges et la liberté : » p. 237.

1 Il supplie la Duchesse de Parme de n'y point consentir: «< si se »fera à l'auctorité de sa M. une playe sans remède et dont v. Alt. » aura, tant qu'elle sera au gouvernement, resentement, et, plus de tren>>te ans après, ceux qui auront le gouvernement après elle: » I. p. 246; voyez aussi V. p. 32.-Il s'opposoit à la suprématie du Conseil d'Etat. Hopperus raconte que, dans une conversation avec Egmont, celuici ayant dit: << de bono Reipublicae tantum agi; eamque in unius >> manu esse non debere; hoc se non posse perpeti: » lui Hopperus avoit répondu: « quantum ego videam, non videri mihi Cardinalem >>hoc agere ut solus imperet, sed potius ut omnes, ad quos ea res » pertinet, in suam quique partem vocentur: » Epistt. Hopp. ad Viglium p. 55.

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Après avoir dit qu'il ne désire nullement rentrer dans les PaysBas, il ajoute: « sy le Roy commande, ores que ce fust pour entrer en ung feug, je y obéiray, quoy qu'en doibve advenir, ...et est » la teste dure assez, quand je veulx entreprendre quelque chose, et >> puis souffrir avec patience et pourter la peyne quand je m'y déter» mine, et suis nourry en ces agitations et traverses, nec animum despondeo » p. 311.

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3 Le Prince d'Orange disoit que c'étoit un Seigneur de beaucoup de mérite: p. 299. Le Comte d'Egmont croyoit « qu'il y auroit bien >> moyen de le rejoindre avec Granvelle»: p. 289. Le Prince se »radoucit envers Granvelle » (p. 327) et en Espagne Egmont ‹ parle

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