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somnolence d'un peuple et d'une époque double la force de ces influences soporifiques. Toutefois à la longue ces petites intrigues tournent à la confusion de leurs auteurs; elles trahissent leur manque de courage et leur peu d'amour pour la vérité'.

Reconnoissons qu'ils ne se taisent pas toujours par un sentiment d'impuissance et que souvent aussi le désir de conserver la paix est leur principal mobile. On ne doit point, disent-ils, réfuter l'erreur, de crainte d'occasionner des disputes. Même si la chose n'étoit pas de notoriété publique, nous ne serions pas dans le cas de devoir chercher nos preuves au loin; car ce systême de mutisme est prôné dans l'Ouvrage de M. M. Y. et D., comme une garantie contre la renaissance des excès du fanatisme. « Men hield er » zich van overtuigd dat, hoe krachtiger ongegronde gevoelens >> wederlegd worden, zooveel te heviger doorgaans de gemoederen, en van hen welke tegenspraak lijden, en van de tegensprekers, aan het gisten geraken, wijl de ijver van den eenen dien des anderen gaande maakt: » T. IV. p. 670. Et il ne s'agit pas de points secondaires; car ils appliquent immédiatement leur théorie à un Auteur dont ils déclarent eux-mêmes : «Hij had zich eenige vrijheden veroorloofd die veler aandacht tot zich trokken.... Die vrijheden bestonden in het maken van allerlei bedenkingen tegen of op.de voornaamste hoofdwaarheden van het Evangelie, gelijk dezelve van de protestantsche kerkgenootschappen beleden worden, als op die aangaande de Godheid van den Zaligmaker der wereld, den oorsprong van het zedelijk kwaad, de eeuwigheid der straffen, inzonderheid den waren aard der verzoening door J. C. te wege gebragt, enz. p. 671 et p. 433, sq. Cet exemple est un entre mille par lesquels on pourroit aisément montrer que cette doctrine craintive et paresseuse, assez généralement admise dans notre pays, s'étend même aux erreurs les plus funestes. Dès lors l'on conçoit que la prudence humaine donne des conseils de ce genre; seulement il est assez difficile de les concilier avec les préceptes Evangéliques. On avoit cru jusqu'ici que la défense et même l'attaque contre des

Parmi les Ecrivains qui ont plus spécialement traité les temps de Guillaume I, nous avons eu recours surtout à trois auteurs contemporains, BOR, VAN METEREN, et VAN REYD'; on hésite à leur donner le titre d'historien et toutefois ils méritent un nom plus relevé que celui d'annaliste.

L'Ouvrage de BOR' est sans contredit le plus remar quable. C'est le récit des événements de 1555 à 1600, composé en grande partie par l'insertion textuelle ou l'analyse scrupuleuse de pièces authentiques. L'exactitude de cet homme laborieux est étonnante et sa véracité ne sauroit être révoquée en doute. Son livre est un magasin rempli de documents précieux; et l'intérêt qui s'attache à une narration simple et circonstanciée, fait oublier ce que le manque total d'art historique et d'agréments de style a de monotone et de déplaisant.

Le travail de VAN METEREN3 embrasse la période de 1559 à 1612. Même bonne foi, même ardeur dans la recherche de faits et de documents; beaucoup de particularités

opinions subversives du Christianisme faisoit partie du bon combat de la fui (1 Tim. 6. vs. 12 et 2 Tim. 4. vs. 7): on ne s'étoit pas persuadé que la paix avec le mensonge étoit recommandée par le Seigneur, quand il dit : « Je suis venu mettre en la terre la divirsion (St. Luc. 12. vs. 51); ni que ce fut cette paix de l'indifférence et de la mort dont il parloit à ses disciples: «Je vous laisse la paix: Je vous donne ma paix: Je ne vous la donne point comme le monde la donne » (St. Jean. 14. vs. 27).

'Bor a vécu de 1559 à 1635, van Meteren de 1535 à 1612, van Reyd de 1550 à 1602.

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Oorsprongk, begin en vervolg der Nederl. Oorlogen, Amst. 1679, 4 Tom. fol.

3 Historien der Nederlanden, Rott. 1647. fol.

remarquables que son prédécesseur semble avoir ignorées: ce second Ouvrage est le complément indispensable du premier.

On trouve plusieurs Lettres de VAN REYD dans notre Recueil'. Sécrétaire du Comte Jean de Nassau, il fut témoin oculaire de beaucoup d'entre les faits qu'il raconte; admis dans la société des personnages marquants, il apprit à connoitre à fond les événements et les hommes. Son Histoire ne parut qu'après sa mort. Elle va de 1566 à 1601, mais ne devient détaillée qu'en 1583. Homme franc et droit, il étoit incapable de déguiser la vérité.

Peut-être les admirateurs de HooFT nous reprocheront de n'avoir presque jamais fait mention de celui qu'ils appellent le Tacite des Pays-Bas. Son Ouvrage3, par l'éloquence des discours, par la beauté et le fini des tableaux, par la concision et le style vigoureux du récit, est un monument impérissable, un chef-d'œuvre national. Toutefois, s'il nous est permis de communiquer franchement nos impressions personnelles à la lecture d'un Auteur si vanté, il nous semble que l'imitation de l'historien Romain y est trop souvent forcée, qu'elle devient presque un tour de force, et se montre beaucoup plus dans coupure des phrases que dans la profondeur des idées on dans la pénétration du coup d'oeil politique. Dans bien des endroits on sent le travail du rhéteur; et nous aimons la rude et naïve simplicité des écrivains à la manière de Bor, s'inquiétant fort peu de la forme, beaucoup

la

1

Voyez surtout T. VI. p. 324, sq.

› Historie der Nederl. Oorlogen, Leeuwarden, 1650. fol. 3 Nederl, Historien, Amst. 1703, 2 Tom. fol.

!

plus, que cette composition au style prétentieux et aux couleurs éblouissantes, où la forme souvent emporte le fond. Quelque grand que puisse être son mérite sous le rapport littéraire, nous ne voyons pas que l'histoire ait beaucoup profité de son travail.

Nous devons beaucoup aux Lettres de LANGUET. François et l'un des hommes les plus remarquables de son époque par ses talents littéraires et politiques, amené à la Réforme par les écrits de Mélanchthon, et longtemps en divers pays agent secret de l'Electeur Auguste de Saxe, il avoit un grand talent d'observation, beaucoup d'usage des Cours, voyoit de près les événements et les intrigues, et rendoit un compte détaillé de ses remarques'. Il entra en rapports avec la Maison de Nassau'. Il étoit intimement lié avec le S Du PlessisMornay. C'est un bel éloge d'avoir été l'ami de ce personnage si remarquable, qui unissoit aux talents de l'homme d'État la foi simple et fervente d'un véritable disciple de

Son épitaphe décrit fort bien son aptitude à une vocation si délicate: Excellens ingenium, prompta memoria, peracre judi>cium. Praestans morum elegantià, comitate gravitateque perinsigni, fide animique magnitudine, sapientiâ et pietate.

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Déjà en 1559 il accompagna en Italie le Comte Adolphe de Nassau. En 1564, le Prince d'Orange ayant voulu l'employer auprès de sa personne (l..), il s'offrit à le servir dans sa Principauté: <<non quod sperem me meis rebus bene consulturum (nam non possum ▸ibi sine summo periculo vivere), sed quia turpe judico vivere in >otio et in nulla re prodesse Reipublicae aut Ecclesiae Dei: .. Cette offre n'eut pas de suites; ce ne fut qu'en 1579 qu'il se rendit auprès du Prince et, après avoir fait pour lui un voyage en France (T. VII. p. 335, sq.), il mourut dans les Pays-Bas en 1 1581.

Christ. Les Lettres d'un tel voyageur abondent, on peut le croire, en détails précieux.'

Les écrivains que nous avons cités, avec la meilleure volonté d'être justes envers leurs antagonistes, vivoient cependant au milieu des passions agitées et ne pouvoient toujours se soustraire à ces influences, pour ainsi dire, atmosphériques. Delà de fortes préventions contre le Roi, les Espagnols, et les Catholiques. En outre ils ne sont pas suffisamment instruits des faits qui se passèrent en Belgique; leurs renseignements ne sont très-exacts, ni sur les commencements des troubles, ni sur l'époque où les 17 Provinces firent de nouveau cause commune. Il a donc fallu prendre des renseignements chez l'ennemi,et consulter surtout le principal Auteur Catholique, STRADA3. Il est parfaitement informé, ayant à sa disposition beaucoup de documents secrets, entr'autres la correspondance inédite et confidentielle du Roi

1 La Collection principale contient les rapports à l'Electeur (Epistolae secretae ad Augustum Saxoniae Ducem, Halae 1709, 4. 1559-1581). Puis il y a les Lettres aux Camérarius, père et fils, savants distingués (Epp. ad Camer., Groningae, 1646, 8. a. 1554-1580). Enfin celles au jeune Philippe Sidney, si connu par sa valeur, ses talents, et sa pieté (Epp. ad Ph. Sydnaeum, Lugd. B. 1646, 8o, ao. 1573-1580). Le premier de ces Recueils est publié avec une négligence extrême; plein de fautes typographiques, et quelquefois dans un désordre complet. Une nouvelle Edition des Lettres de Languet, rangées par ordre chronologique, en y ajoutant les inédites qui se trouvent encore, par ex., à Cassel, seroit très-désirable; on en a fait jusqu'ici trop peu de cas,

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