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vees etoient en même temps des correspondances pointques. Au reste bien des fois le ton des Lettres non-autographes indique suffisamment qu'elles n'ont pas été rédi gées par procuration'.

Il importe surtout de savoir si Guillaume I lui-même rédigeoit d'ordinaire ses Lettres.

Nous publions de lui quelques brouillons. Les uns2 écrits négligemment, à la hâte; des idées fugitives, des notes jetées rapidement sur le papier. D'autres revus et corrigés avec soin; chaque phrase est retouchée, chaque expression mûrement pesée; documents précieux dans lesquels, après des siècles, on assiste à la formation des idées, on suit le travail de l'esprit3. - Puis il y a un nombre considérable de ses Lettres autographes. Et nous n'hésitons pas à dire que la plupart de celles dont nous n'avons pu donner que de simples copies, ont néanmoins été écrites, ou tout au moins dictées par lui.

En effet comment se persuader que, correspondant

sion vivante de la diplomatie de l'époque, est sans doute enfouie encore dans les Bibliothèques d'Allemagne. On peut en juger par ce que M. von Rommel a publié des Archives de Cassel; et récemment M. Ranke a écrit (Deutsche Geschichte, I. p. vIÙ) que la correspondance entre l'Electeur Jean-Fréderic de Saxe et le Landgrave Philippe de Hesse, à Weimar, formeroit à elle seule une série de Volumes.

'Ainsi par ex. en lisant la Lettre 92, écrite par le Landgrave Guillaume, on avouera, je pense, qu'un sécretaire eût employé des termes plus élégants et moins énergiques (p. 294).

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presque toujours sur des matières graves, secrètes, delicates; connoissant, mieux que personne, l'influence de la parole, soit prononcée, soit écrite; se trouvant habituellement dans des circonstances critiques, dans des conjonctures où la moindre indiscrétion pouvoit le compromettre, il ait confié souvent à d'autres le travail important et difficile de mettre en rapport les nuances des expressions avec celles des idées'.

Mais ce n'est pas notre seul argument. Les Lettres d'un personnage tel que Guillaume I, même en voyageant incognito, portent la marque indélébile de leur origine; et, mieux encore que la main par l'écriture, l'âme se révèle par le style2.

Toutefois nous devons faire une observation relative aux Lettres en Allemand. Nous ne serions pas surpris que plusieurs d'entr'elles aient été traduites sur un brouillon François autographe3.

Il se plaint d'être mal entouré. La correspondance est suspendue dès qu'il se trouve indisposé (T. V. p. 46).

* En veut-on des exemples frappants ; on ́n'a qu'à lire les Lettres 657, 689, 690 et surtout (T. V. p. xxviii, sqq.) la Lettre 692, expression admirable et touchante d'un coeur brisé et d'un esprit pénétrant et calme au milieu des coups redoublés de la mauvaise fortune. De même on peut aisément démêler les Lettres qui ne sont pas destinées uniquement à celui à qui on les adresse (par ex. les Lettres 311, 515, 1060). Il y a un contraste frappant entre le ton ordinaire du Prince et la gravité, la retenue, la solennité de ce style sémi-officiel.

3 Le Prince connoissoit plusieurs langues. Parlant de ses alentours Languet, (Epist. secretae, I. 2. 92) écrit : « animadverti ple>rosque in eâ aulâ yarias linguas tenere: » et il ajoute : « ipse >Princeps est plurium peritus. Mais, élevé à la Cour de Bruxel

Mais, si le Prince s'est servi très-rarement de sécretaires pour sa correspondance, faudra-t-il également lui attribuer la rédaction des documents apologétiques, des déclarations solennelles, et autres pièces du même genre publiées en son nom?

Nous ne doutons pas qu'il n'y ait souvent eu une grande part'. Cependant il est également hors de doute que, surtout à des époques où il étoit surchargé de tra vaux, il aura mis à profit les talents de ses serviteurs et de ses amis pour la rédaction de documents pareils'.

les, il paroît avoir écrit de préférence en François. Du moins nous n'avons guère de Lettres autographes de lui en Allemand. Celle qui se trouve T. II. p. 31, est probablement une copie écrite de sa main; elle aura été faite sur une traduction, et, même en supposant le contraire, la délicatesse extrême du sujet rend le cas tout-à-fait exceptionnel. Ses Lettres autographes au Comte Jean de Nassau et au Landgrave Guillaume de Hesse (T. III. L. 331— 335, 337-339) sont toujours en François, tandis que parmi les copies un bon nombre est en Allemand et que le Comte Louis de Nassau leur écrit toujours dans cette dernière langue (L. 182, 184, 209). Les brouillons de tout genre (N.° 304c) sont en François; et, ce qui est plus significatif encore, parfois on trouve un PostScriptum en François à une Lettre en Allemand (T. III. p. 91, in f.). Un indice assez curieux vient à l'appui de notre supposition ; c'est qu'à la Lettre 26, qui est une minute autographe, on a joint une version en Allemand, La Lettre 29 est évidemment un brouillon destiné à être traduit pour l'Electeur de Saxe,

'Par ex. à la Justification de 1568, communément attribuée à Languet (III. p. 186): le n.o 304c prouve que la même année il travailla en personne à un Mémoire justificatif de la prise des

armes,

2 Le Mémoire sur la situation critique des Pays-Bas en 1566 paroit être du Comte Louis de Nassau (T. II. p. 429, in f

Une circonstance particulière nous oblige à traiter incidemment la question si Guillaume I a écrit des Mémoi res biographiques.

L'affirmative a été soutenue, il y a quelques années, par un de nos hommes d'Etat, distingué par ses talents, sa droiture, et son érudition, et dont la mort, survenue en 1835, a été un sujet de regrets sincères et universels. M. le Baron RoëLL désiroit provoquer des recherches touchant ces Mémoires dans nos Archives et dans celles de Berlin.

Il se fondoit sur un passage des Lettres, Mémoires et Négociations de M. le Comte d'Estrades'.

L'Apologie en 1580 est de Villiers (T. VII p. 263, medio); certes l'enflure qu'on y remarque n'a rien de commun avec le style du Prince; style mâle et vigoureux, où la simplicité est toujours unie à la force. Probablement le Prince aura mis plus d'une fois à contribution la plume ferme et élégante de Marnix. Avant de confier à d'autres le travail de la composition, il les aura soigneusement mis au fait de l'ensemble et du détail de ses idées; puis il se réservoit le jugement définitif, sur le fonds et sur la forme. Il examinoit attentivement les actes dont il assumoit la responsabilité; et l'on reconnoit sa main, même dans des déclarations qui n'émanoient pas directement de lui; par ex. dans la Justification des Etats-Généraux en 1578 (T. VI. p. 347).

1

« Après avoir reçû en plusieurs rencontres des preuves de l'a>mitié et confiance de M. le Prince d'Orange Henri, il m'en donna un jour une grande marque, en me menant dans son Cabinet, où m'ayant montré les Mémoires du feu Prince Guillaume son Père, il me permit de les lire. »

« Je puis dire n'avoir jamais rien lù de si beau. Les sujets des mauvais offices qu'il avoit reçus du Cardinal de Granvelle y sont irès bien expliquez; tous les conseils qu'il donnoit à la Duchesse de Parme, lors Gouvernante des Pays-Bas, pour ne pousser pas

Malgré cette citation, nous ne saurions croire qu'un écrit du Prince sur les principaux événements de sa vie ait réellement existé.

Il devroit se trouver dans nos Archives. La Maison d'Orange-Nassau eût conservé un tel document avec un soin extrême: on ne peut supposer que, lors du partage de la succession de Guillaume III, elle s'en fût dessaisie en faveur de la Maison de Brandebourg. Et cependant il n'est pas inscrit sur notre Catalogue; M' Arnoldi n'en fait aucune mention; nos recherches ont été infructueuses, et dans la correspondance du Prince il n'y a nul indice d'une composition de ce genre. Comment une pièce si remarquable s'est-elle égarée? Comment le souvenir ne s'en est-il pas perpétué dans la Maison d'Orange, au moins par tradition? Comment, supposé même qu'elle ait été transportée à Berlin, n'en a-t-on aucune connoissance? Comment se fait-il que d'Estrades seul nous ait révélé l'existence d'un trésor aussi précieux ?

Mais, dira-t on, les Mémoires de Fréderic-Henri, retrouvés dans les papiers de la Princesse sa fille, épouse

>ses Peuples dans le désespoir, y sont marqués avec tant de force wet de zèle pour le maintien de ces Pays, que le meilleur sujet du » Roi d'Espagne n'eût pas mieux agi pour le service de son Maître, » que ce Prince n'avoit fait, »>

« Je lus ensuite l'Apologie qu'il a faite contre le Roi d'Espagne, Det l'Instruction qu'il donna au Prince Maurice son Fils.....

« Ensuite de cette Lecture je remerciai M. le Prince d'Orange, >et lui témoignai la reconnoissance que j'avois de la confiancé qu'il >prenoit en moi. Il me répondit à cela avec tant de bonté que j'en fus sensiblement touché, et me fit monter seul dans son carosse »pour l'accompagner à la promenade » ( Lettres de d' Estrades, I. 46),

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