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nellenbogen. En 1546 la guerre ayant éclaté entre les Protestants et Charles-Quint, celui-ci désiroit que Guillaume, attaquant le Landgrave de Hesse, son voisin, s'emparât de ce Comté. Conformément aux intentions de l'Empereur, la Gouvernante des Pays-Bas, Granvelle, le Comte de Buren, soufflant volontiers la discorde entre les partisans de la Réforme, l'excitoient à profiter de cette occasion unique pour faire valoir ses droits si longtemps méconnus'. Guillaume avoit trop de noblesse dans le caractère pour écraser un antagoniste abattu. Il fut inébranlable. Ne se joignant pas aux Protestants, soit par suite de ses différends avec le Landgrave qui même avoit paru le repousser; soit à cause de ses rapports avec l'Empereur, soit aussi parceque l'opposition lui sembloit outrepasser les justes limites, il ne voulut, ni spéculer sur les embarras de son adversaire, ni surtout nuire, même indirectement, à la Réforme'. Et lorsqu'en 1547 il fut obligé, en janvier, de se rendre à Ulm vers l'Empereur, d'y séjourner un mois, et de promettre

Le Landgrave de Hesse lui-même ne doutoit pas que son autagoniste ne saisit une proie facile; il écrit, sous un nom supposé, au réformateur Bucer: « dartzu helffen auch die fromen Graven inn der Wetteraw, und sonderlich ewer Christlicher schuler Grave » Wilhelm von Nassau, von welchem man auch sagt, er und andere »wolten den Landgraven übertziehen » (con Rommel, Philipp d, Gr. III. p. 227).

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Dans une Instruction au Comte de Stolberg il écrit: E. L. »will ich auch zu bedenken geben, dasz mich das allerhöchst »dünkt, da es das Gemein antreffen solt, da Gott vor sey, und ich mich itzo also erpietten thet, wie ich mich alsdenn gegen Gott und den Menschen zu verantworten hett, da ich lieber alles das ich uff Erden hab verlieren wolt: » Arn., Gesch. III 1. 125.

600 chevaux, il parvint, sous divers prétextes, à differer l'exécution de cet engagement jusqu'à la paix.

S'il dût se soumettre à l'Interim fait en 1548, il adoucit, autant que possible, ce que les dispositions de cet acte avoient de fâcheux. A cette époque Granvelle le sollicita, avec de magnifiques promesses, de retourner au Catholicisme'. Il y perdit sa peine: le Comte, après avoir affronté tant de périls et résisté à des tentations si diverses, n'étoit pas disposé à renier sa foi.

Il mourut en 1559. Avoir été le père du Prince d'Orange, n'est pas son titre unique au souvenir de la postérité.

Les Lettres de sa seconde épouse, la Comtesse Julienne",

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Le 29 mars 1551 un Conseiller du Comte écrit : « ex quodam magno et fide digno viro audivi Dominum Atrebatensem cum domino nostro Comite de mutandâ religione, ubi nunc judicatum consecutus fuerit, acriter egisse, eumque satis constanter respondisse: Arn. III. 1. p. 197. Er ist ein Evangelischer Her gewessen bisz in seinen todt, écrit le Landgrave de Hesse (v. Rommel, Ph. d. Gr., III. p. 321).

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⚫ Fille de Botho Comte de Stolberg, née le 27 févr. 1506. Elle avoit cinq soeurs et huit frères. L'un d'eux, le Comte Louis de Königstein, né en 1505, mort en 1574, marié à une Comtesse de Wied, étoit Protestant zélé (Apol, 386b, II. 498). Julienne étoit veuve de Philippe Comte de Hanau, né en 1501, mort le 28 mars 1529. Elle en avoit cinq enfants; Catherine, Comtesse de Wied, Reinhard, Philippe, Reinhard le jeune, et Julienne. — Le mariage de Guillaume eut lieu le 20 septembre 1531. La dot fut de ƒ 8000, auxquels le Comte de Konigstein, son oncle maternel, en ajouta f7000.- La première épouse de Guillaume, de 1505 à 1529, fut Walpurge, fille du Comte Jean d'Egmont. Il en eut Madelaine née en 1522, mariée en 1538 au Comte Herman de Nuenar né en 1514, mort en décembre 1578; personnage, à ce qu'il paroît, lâche (III. p.

qui lui donna douze enfants, attestent que les fils de cette pieuse mère pouvoient s'écrier, comme David: « Seigneur, >> tournetoi vers moi et aie pitié de moi; donne la force à >> ton serviteur, et délivre le fils de la servante'.» - Il est >> écrit: Je fais miséricorde en mille générations à ceux qui » m'aiment et qui gardent mes commandements,» et l'on ne sauroit, en se rappelant la piété des parents du Prince et les destinées de leur Famille, ne pas être frappé encore de la fidélité de l'Eternel.

RENÉ fils unique du Comte Henri, né en 1518, devint en 1530 Prince d'Orange, d'après le testament de son oncle maternel, Philibert.

Ici nous pourrions entrer dans de nombreux détails sur la Maison d'ORANGE et citer ou extraire les Chartes et autres Documents de nos Archives. Nous préférons renvoyer à l'Ouvrage de de la Pise'.

La Principauté d'Orange avoit appartenu successivement, et sans relever d'aucun Suzerain3 à trois Maisons; Orange, Baux, et Châlons. Celle de Châ

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15), colère (L. 103; ci-après, p. 366), qui fit le malheur de son épouse (p. 173) et se dit très-affligé de sa mort (en 1567: III. 118).

Le veuvage du Comte Guillaume lui fut bientôt à charge. Une Lettre de son frère, où celui-ci passe en revue les Princesses de Lorraine, de Würtemberg, et de Saxe, est du 14 octobre 1529. ' Ps. 86, v. 16.

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Tableau de l'Histoire des Princes et Principauté d'Orange, La Haye 1640. folio.

Le Prince d'Orange dit: das Fürstenthumb ist mein aigen frey gut... Die jurisdiction gehoert mir als dem Landfürsten und >Oberherrn allein und sunstel niemandt zu: » ci-après, p. 232. p. 391. II. 48.

lons, très-puissante dans les deux Bourgognes', y parvint par mariage en 1393. Elle donna cinq Princes; Jean I, Louis le Bon, qui régna durant 44 années, et Guillaume VIII; puis Jean II, de 1475 à 1502, mêlé aux guerres entre la France et la Bourgogne, et le plus souvent, ainsi que ses prédécesseurs, ennemi de la France; enfin son fils le Prince Philibert, frère de la Comtesse Claudine de Nassau. Celui-ci, né en 1502, fut à 24 ans, par la mort du Connétable de Bourbon, généralissime de l'Empereur en Italie; il conclut le Traité avec le Pape. Mais il périt en 1530, « faisant contre les Florentins, plustot debvoir de soldat que de capitaine.»

A la mort de son père, en 1538, René étoit donc un personnage très-considérable. Aussi Charles-Quint, en 1540, lui donna le Gouvernement de la Hollande, Zélande, Utrecht, et Frise. La même année il épousa Anne fille d'Antoine Duc de Lorraine, née en 1522. Digne fils d'un capitaine auquel l'Empereur étoit redevable d'une bonne partie de ses succès, il ne trompa point la confiance que celui-ci lui témoignoit déjà. En 1542, surpris près d'Anvers par les troupes du Duc de Clèves sous les ordres de Martin van Rossum, célèbre par sa bravoure et son audace, il répara promptement cet échec ; encore la même année il remporta des avantages considérables dans le Luxembourg. En 1543, Général de l'armée contre la Gueldre, il força le Duc de Clèves à se désister de ses prétentions sur ce pays, dont il devint Gouverneur3.

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En 1544, accompagnant l'Empereur dans son expédition contre Paris, il fut blessé mortellement devant St. Dizier et mourut le 21 juillet : « Prince valeureux qui avoit fait >> tant de services à l'Empereur: ayant par la force des >> armes non seulement réparé le dommage d'une bataille » perdue, mais aussi luy ayant reconquis le Duché de Gueldre, et par après venu iceluy mesmes mourir aux > pieds de l'Empereur et pour son service'. »

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N'ayant pas d'enfant légitime', il institua, par Testament du 20 juin3, Guillaume, son cousin germain, son héritier.

Ainsi périrent, à 28 et 26 ans, Philibert et René, jeunes héros qui sembloient destinés à marquer sur la scène du monde, et qui, dans les desseins de la Providence, ne firent que préparer les voies à un enfant de onze ans, sur lequel désormais se concentrèrent les souvenirs et les espérances des Maisons d'Orange et de Nassau.

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• Un fils naturel, Palamède (II. 109).

3 Cet acte fut confirmé par Charles-Quint au camp de St. Dizier, le 14 juillet († MS.).

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