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les plus critiques, leur liberté et leur salut. On conçoit donc que leur Correspondance abonde en éclaircissements précieux pour l'histoire d'une République qui, durant cent cinquante années, a brillé d'un si vif éclat.

Il y a plus encore. La Maison d'Orange et les Provinces-Unies avoient des rapports continuels et souvent intimes avec l'Allemagne, l'Angleterre, et la France; l'histoire de ces Pays sera donc complétée ou illustrée, en plusieurs endroits, par notre Recueil. La République eut une influence Européenne; les Stadhouders tinrent souvent, d'une main habile et ferme, le fil des combinaisons qui devoient fonder ou maintenir l'équilibre des Etats; notre travail ne sera donc point inutile à l'histoire de l'Europe en général.

Enfin cette Maison ayant dû sa grandeur, et la République jusqu'à son existence, au plus grand évènement des temps moderne, à la Réforme, on peut s'attendre à être constamment ramené vers ce qui constitue la véritable force d'un héros et d'un peuple Chrétien, et à rencontrer incessamment des preuves de cette vérité, la plus grande des leçons de l'histoire, que Dieu règne et que tout pouvoir se brise, quand il s'attaque à l'Eglise de Christ.

· La même impartialité qui nous a guidés dans le choix des documents, a présidé à la rédaction de nos remarques. Nous n'avons pas sans doute renoncé à notre indépendance de caractère, ni affecté une impassibilité complète, ni surtout dissimulé nos opinions religieuses et politiques; d'autant moins que notre mot d'ordre a été constamment celui qu'on retrouve partout dans l'histoire de la Maison d'OrangeNassau: L'Evangile et la Liberté. Mais, dans un ouvrage consacré à la publication de documents et à l'examen des faits, nous avons cru devoir éviter toute apparence de polémique. Il nous suffit d'avoir exposé, une fois pour toutes, notre opinion sur la manière de considérer l'histoire des ProvincesUnies (p. 16*—29*); sur la nature des Gouvernements Modernes (p. 76*-94*) et sur le principe et les conséquences de la Réforme (p. 94*-118*). Seulement il nous sera permis d'ajouter que, sans avoir foi à l'Evangile, par-dessus les traditions et les enseignements des hommes; sans admettre les doctrines qui font de la volonté du Dieu vivant la règle des peuples et des Rois et le fondement des Etats; sans avoir appris à ne considérer la liberté que comme le développement naturel et progressif des droits

historiques sous l'empire des lois éternelles de la justice et de l'équité; on peut sans doute donner encore de grands éloges aux talents militaires et politiques, à l'habileté, à l'énergie, à la persévérance des Princes d'Orange-Nassau, mais on ne sauroit apprécier, ni comprendre leur véritable mérite, leur caractère, leur but, leur sublime vocation.

En effet, quel a été l'objet de leurs efforts? Ils ont maintenu dans les Provinces-Unies, non pas une liberté idéale et chimérique, mais les libertés du peuple, ses droits réels et positifs. L'Aristocratie communale, ramenant tout à ses prétentions démésurées et à ses intérêts particuliers, ne pouvoit, malgré ses services et les grandes qualités de ses Chefs, faire, abandonnée à elle-même, le bonheur de la Nation.

Ils ont maintenu l'équilibre politique et l'indépendance des Etats. Au seizième siècle le pouvoir prépondérant de l'Espagne étoit menaçant; mais la guerre contre les Provinces-Unies consuma ses forces et les efforts de Guillaume I et de Maurice écartèrent pour toujours ce danger universel. Plus tard l'Autriche entra dans la lice: elle renversa tous les obstacles; le moment sembloit venu où la Chrétienté

tout entière plieroit sous le double joug de l'Empire et du Jésuitisme; mais la guerre de Trente ans, entremêlée avec la continuation de la lutte dans les PaysBas, sous les auspices de Frédéric-Henri, aboutit au Traité de Westphalie, où l'indépendance de la République et l'Escaut captif proclamèrent d'une manière bien énergique, que la Maison de Habsbourg étoit mise hors de combat. Puis vint le tour de la France; qui, déjà si forte de ses propres ressources, s'unit à l'Angleterre, de sorte que rien, d'après les probabilités humaines, ne paroissoit devoir leur résister; mais Guillaume III sauva la République ; rallia l'Europe par des alliances, dont il fut l'auteur et le chef; devint le libérateur de l'Angleterre, en la faisant concourir à l'accomplissement de ses desseins; et, par l'impulsion de son exemple, encore après sa mort, força Louis XIV humilié à rentrer dans ses limites, et à se voir contenu par une barrière de places fortes, qui devint pour les Alliés une garantie commune. Pour la troisième fois l'Europe fut préservée d'une domination universelle par l'habileté, le courage, la persévérance et le génie de la Maison d'Orange-Nassau.

Ils ont, par leur influence, maintenu, en divers Etats, les libertés publiques et surtout la plus pré

cieuse de toutes, celle d'obéir à sa conscience dans le culte qu'on rend à Dieu. Les principes de liberté et de servitude furent constamment le fonds de la lutte. Les Philippe II, les Ferdinand, les Stuart, les Louis XIV faisoient bon marché des droits les mieux établis, quand il s'agissoit de leur domination et de celle du Pape, et ils ne craignoient pas de livrer leurs sujets, tantôt par intérêt, tantôt par fanatisme, à la flamme des bûchers ou aux fureurs de la soldatesque. Sous ce rapport encore, traverser leurs projets, fut une belle tâche pour les Nassau.

Ils ont maintenu la prédication de l'Evangile. Dieu a permis que par eux Sa Parole eût un libre cours et que l'oeuvre de la Réforme fut une oeuvre durable, malgré tant de rudes assauts.

Notre Première Série offre un intérêt particulier. D'abord non seulement la lutte étoit Européenne, mais cette lutte, dont l'issue importoit à tous, étoit plus qu'à aucune autre époque, concentrée dans les Pays-Bas. En Allemagne la paix de religion, sans être une paix réelle, avoit eu cependant une suspension d'hostilités pour résultat; en France, malgré les guerres civiles et les massacres, les partis se balançoient et s'observoient trop encore pour

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