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conscience, il ne viendroit à se marier avec elle, si ce n'est qu'elle eût à vivre en catholique. Et comme v. M. ne lui a rien répondu sur cet article, ni contredit en cela, il pense pouvoir s'y résoudre sans que cela déplaise à v. M. Je ne sais ce qui suivra, et je ne me rappelle point avoir affirmé que ce mariage ne se fera point; quoique beaucoup de choses se présentoient à moi, tant pour l'affaire de la religion que par ce que le Prince a des enfants de son premier mariage, pour quoi je croyois faire une conjecture probable que facilement il pourroit advenir que ceux de Saxe, avant de tourner la clef', ne désirassent pas d'en venir à ce mariage, et qu'il se rompit à cause des conditions. Quant au Prince, je crois qu'il le désire, parcequ'il est d'opinion que cela lui viendra très-à propos pour sa maison de Nassau. Le Prince a demandé a Madame quelle chose il pourroit faire à ces nôces pour le service de v. M. avec les Princes qui se réuniront là en grand nombre; et on lui a dit que, puisqu'il sait la bonne volonté que v. M. a envers les Princes Allemands, et combien est faux le soupçon qu'on a voulu leur donner, il tàche de les détromper, ce qu'il a offert de faire autant qu'il pourra : et tout ceci Madame m'a dit qu'elle écrivoit à v. M. dans ses lettres particulières, et je tiens pour sûr que le Prince le fera bien, et il montre maintenant en toutes choses un très-grand désir de servir v. M.; et véritablement en ce qui s'est offert ces jours-ci, il s'est bien employé, mais personne ici n'agit mieux et avec plus de zèle que Madame. Dans l'affaire de la religion on continue à faire tout ce qui humainement faire se peut, et tout ce que la condition de ces pays, et les privilèges, et la nature des habitants peut souffrir; ce que j'avoue n'être pas tout ce qui devroit se faire raisonnablement, mais autant que sans empirer les choses, faire se peut ; et il est vrai aussi que ce qui a été fait, soit précédemment, soit récemment pour la cause des voisins, va fort mal, mais le remède ne peut être appliqué, comme on le souhaiteroit.

p. 65. 1. 27. J'ai espérance que le Prince d'Orange et Lazare de Svendi auront fait de très-bons offices, comme il a été écrit à v. M. qu'on les en avoit chargés, afin que les Allemands connoissent la bonne volonté que v. M. leur porte.

1 c. à. d. av, de terminer l'affaire.

p. 69. 1. 14. Dans l'affaire des Evêchés, j'ai écrit par la dernière oc casion, et plus on tarde à la terminer, plus les difficultés augmentent, parceque les adversaires gagnent du terrain, et par ce qu'on n'a rien en main pour leur résister. On peut faire peu de chose en faveur des dits Evêchés, si ce n'est répondre, dans les circonstances qui se présentent, aux soupçons qu'on sème pour donner de mauvaises impressions au peuple. Et que les bulles de Rome viennent ou non, je erois qu'en envoyant les lettres de v. M. de sa main propre pour le Prince d'Orange et pour le Comte d'Egmont, il sera nécessaire de les leur donner et de les informer en même temps plus particulièrement de tout ce qu'il y a. Et si les bulles venoient avant ce temps, de quoi j'ai jusqu'à présent peu d'espérance, voyant comment l'on prend la chose à Rome, ce seroit moins mal, et nous aurions soin de commencer l'affaire, pour voir qui voudroient ouvertement s'opposer, et sur quel fondement; tâchant que par de la persévérance, elle marche en avant, s'il est possible.

Le dit Prince d'Orange est retourné à sa maison, et il se propose de partir pour la Hollande, afin de se trouver à la réunion de ces Etats, et avoir soin du service de v. M., en lequel il se montre trèsprompt. Il m'a écrit ce que v. M. verra par la copie, d'où l'on voit clairement que le mariage est conclu : je ne sais si encore les Allemands lui susciteront des embarras en son absence, comme il arrive souvent; et d'autant plus, vû que le Landgrave Philippe a parlé en personne avec le Duc Auguste, s'étant opposé au dit mariage, à cause de la religion, comme v. M. l'a entendu; et il semble pouvoir faire avec plus de force cette opposition, puisqu'ils ont concerté ce qu'ils traitent à Naumbourg. Certes j'eusse beaucoup désiré que ce mariage ne se fût pas fait, pour beaucoup de motifs qu'on a considéré en cela dès le commencement; mais il seroit déjà trop tard pour y contredire, et j'espère encore de la bonté et vertu du dit Prince, que tout cela ne suffira pas pour le séparer de la vraie religion, quoique je regrette que, faisant mention de la religion en ce qu'il m'écrit, il parle de soi, et ne dit rien de la Dame.... 4 février, de Bruxelles.

p. 117. 7. l. 1. Aussi je suis obligé de dire comment, àcause de cette affaire des Eglises, tout va ici en confusion; et je crains pis encore, comme je l'ai écrit à v. S., et le tout causé par le délai....... En vérité

nous nous voyons en grande confusion et l'autorité du Roi souffre beaucoup.... Je ressens le tout en mon âme et plus peut-être que personne, parceque je vois plus le péril, et il tombera d'autant plus sur moi que s. M. m'a mis si avant en cela, de manière que je vois la haine des Etats se décharger sur moi, mais plût à Dieu qu'en me sacrifiant, le tout fut remédié: il est bien vrai que l'intérêt ne me meut point, puisque comme je ne tiens rien, mon successeur a déjà la possession, et quand même je l'eusse eu en mains, je perds en cela, en rentes et en redevances; tout cela n'est rien en comparaison du préjudice public, qui est si grand qu'on ne sauroit le croire. Que Dieu porte remède au tout, puisque les hommes ne le font point, et Dieu pardonne à ceux qui en sont coupables. Plût à Dieu que jamais on n'eût songé à ériger ces Eglises, Amen, Amen!

p. 126.1 20.....J'apprends qu'en Lorraine et parmi d'autres peuples il s'en publie d'autres, et contre les Evèchés, et contre la persécution qui a lieu envers les hérétiques, tâchant d'émouvoir le peuple; si l'on y parvenoit, il y auroit peu de remède, vù que le pouvoir manque, comme v. M. sait, et que quelques uns de ceux qui nous devroient aider, s'en retirent; bien que pour moi je suis d'opinion qu'ils courroient un danger égal ou plus grand, si ce jeu étoit joué sérieusement. Quand à Madame, j'estime qu'outre les peines continuelles qu'elle se donne, elle sent cela, et le péril dans lequel les affaires de v. M. pourroient tomber, plus qu'on ne pourroit imaginer, et elle se mourroit de penser que de son temps il pourroit arriver quelque chose de mal; et je m'apperçois aussi très-clairement en elle combien elle ressent que la résolution tarde encore sur les choses que le sécretaire du Duc son mari a été solliciter, il y a deux ans.

La possession de Namur a été prise, comme v. M. entendra, avec beaucoup de satisfaction du peuple, et vraiment je crois que, si les principaux Seigneurs eussent montré plus de bonne volonté, et déclaré ouvertement que ce que v. M. fait dans cette affaire des Evêchés leur semble bon, le tout se passeroit mieux ; et à la vérité je n'ai vu personne qui en cela ait donné un meilleur exemple que M. d'Egmont, qui toujours a dit qu'il lui sembloit bon qu'à Ypres et à Bruges, qui sont de son gouvernement, l'on envoyàt les Evêques, mais malgré tout

dans mes entrailles,

cela depuis quelques jours il paroît qu'il se refroidit; ' je ne sais si c'est pour se séparer des autres; et si M. d'Hornes avoit été ici ces joursci, je tâcherois, par le moyen de Madame, conformément à ce que v. M. lui a ordonné, qu'il retournȧt à faire son devoir', et encore se pourroit-il que, continuant v. M. à les exhorter par ses lettres, ils vinssent à se donner plus de peine en cette affaire, puisqu'ils voient que les Evèques à qui l'on a donné la possession, se conduisent bien. Et ce n'est pas sans raison que j'ai écrit à v. M. qu'il échappe par fois à ces Seigneurs des paroles d'où l'on voit qu'ils ont mille soupçons, et aussi de choses qui ne sont pas ainsi : et Assonville m'a dit, il y a trois jours, que M. d'Egmont lui avoit dit, pour me le dire (sans désirer qu'il déclarât que cela venoit de lui) que quelques uns de ces Seigneurs étoient mécontents de moi, quoiqu'ils ne me le disent point, parcequ'on leur donnoit avis d'Espagne que, par mes desseins et mes projets, je tachois que sa M. fût mal avec eux. Et, outre leurs [clients], je soupçonne qu'il a dû venir aussi des lettres de M. de la Chaux pour Renard, selon la grande correspondance et intelligence qu'ils ont entr'eux. Et plût à Dieu qu'ils se déterminassent tous à soutenir l'autorité de v. M., et à avancer ce qui convient au service de Dieu, à la sécurité de ces Etats; que je meure,, si au plus petit d'entr'eux je ne désire et ne tâche de faire tout le service possible. Et v. M. le sait mieux que personne si, quand ils font quelque chose pour le bien du service de v. M., je le tais; et ils le peuvent voir par les lettres que v. M. leur écrit, en les remerciant de ce qu'ils ont fait pour son service; mais enfin ils sont tels, et j'espère que cette bourrasque passeia, et que, si v. M. vient, tous feront de manière qu'ils lui donneront des motifs pour leur faire de grandes récompenses, ce que Dieu sait que seroit mon désir. Un discours ils m'ont fait, lequel, bien que je n'y donne pas de crédit, comme v. M, entendra ci-après, je ne crois pas pouvoir taire à v. M.; puisqu'il pourroit être que, comme on me l'a dit, de même quelques uns l'écrivissent, et je suis d'autant plus obligé de le dire, parceque cela quadre avec ce que d'autre part l'on m'a dit que à un de ces Seigneurs, je ne sais pas lequel, a échappé, qu'avant de consentir à ce que v. M. agit en Brabant dans cette affaire des Evêchés contre leurs privilèges, ils appelleroient 'se fait tiède. 2 office.

comme Seigneur quelqu'autre Prince du sang; ce qui pourroit être plutôt un propos léger que le résultat d'une détermination arrêtée. Et ce qu'ils m'ont dit, est que M. d'Egmont échange très-souvent des Lettres avec le Roi de Bohême, et qu'ils soupçonnent que ce pourroit être avec le dessein de le demander pour Seigneur dans ces Etats, et ils ajoutent, que pour exécuter la chose, le chemin seroit, ce qu'ils ont entendu, qu'il veut tâcher de se faire élire Roi des Romains, en disant que, s'ils ne le fout pas de bon gré, il le fera faire aux Electeurs par force, et que ceci pourroit être le prétexte sous lequel il réuniroit la nation pour attaquer ces Etats, et que ici il auroit des intelligences, et d'autant plus si les peuples se soulevoient, en leur lachant la bride dans le point de la religion. Pour moi je ne serois pas surpris, comme j'ai répondu, que le Roi de Bohême et M. d'Egmont s'écrivissent souvent, à cause de la grande familiarité qu'il y a eu entr'eux, lorsque vivoit sa Maj. Impér. de glorieuse mémoire, quand tous deux étoient en sa Cour, quoique même de ceci, qu'ils s'écrivent si souvent, je n'ai pas conjecture certaine. Qu'il désireroit réunir la nation pour se faire élire par force, seroit un discours très-peu sensé, et il pourroit lui coûter cher de le publier: ni lui, ni son père n'ont les forces nécessaires pour entreprendre une telle chose, qui seroit du vent et entièrement sans fondement; et v. M. sait très-bien. la nécessité dans laquelle se trouve le dit Roi, et les plaintes qu'il y a là-dessus. Réunir une armée pour attaquer ces Etats sans son père, il ne le pourroit faire, et je crois que sa M. I. préféreroit mourir que de faire une telle vilainie contre sa M. En outre ils se disposent maintenant à envoyer les enfants du dit Roi de Bohème en Espagne, et on fait pour cela les préparatifs, et il n'y a pas moyen, quand on donne de tels ôtages, de soupçonner une chose de cette nature; et plutôt, si l'on ne vexe pas davantage le peuple par de mauvais offices, je crois que nul d'entre les Grands n'a le pouvoir de disposer de ces Etats; et aussi ai-je réfuté ce discours et cet avis, comme une chose vaine, quoique l'on me disoit que cela étoit sorti de la maison même du dit Comte; parceque vraiment je le tiens pour un des plus francs, et en qui v. M. pourroit le mieux se confier, et en Berlaymont et Glajon, si les apparences ne me trompent point; et puisque je vois que d'Espagne on leur écrit tant de choses, par quelque voie et de

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