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qui arrivera de la venue de M. d'Egmont. Ce qui n'est ni trop doux, ni trop rigoureux je ne tiens pas cela pour le véritable remède, mais pour un palliatif; mais dans des affaires si difficultueuses et où l'on ne peut venir au remède véritable, v. M. croira qu'il faudra prendre d'autres chemins pour y rémédier, et qu'on ne peut appliquer que des remèdes très-foibles, et en doutant de l'effet qu'ils pourront avoir. Quant à ce que Madame leur a dit qu'elle avoit ordre de v. M. de ne pas réunir les Etats, j'eusse beaucoup désiré qu'elle se fut simplement excusée, tàchant seulement de faire d'une bonne manière ce que v. M. lui a ordonné, plutôt que de leur faire entendre que cet ordre est de v. M.; car, pour autant que je sais, voyant cela et leurs intentions, il ne peut sembler bon, comme aussi il ne me semble pas bon, que ce qu'ils prétendent se fût fait, avant que d'autres choses eussent précédé, par lesquelles on auroit des garanties contre ce que de leur malice pourroit arriver. Retirer de là le Cardinal, comme ils le prétendent et comme ils ont eu l'impudence d'en écrire à v. M., je tiendrois cela pour un grand inconvénient, à cause de ce qui en suivroit; vû que la réunion des Etats-Généraux se feroit bientôt, en quoi ils doivent mettre le fondement de leurs desseins. Et si l'on voit que déjà, sans avoir remarqué en v. M. de la douceur, ils se sont enhardis jusqu'à l'impudence qu'ils ont euc, voyant la chose aussi grave, comme il seroit de faire ce qu'eux demandent de v. M. en de si mauvais termes, il est très-facile de comprendre que la chose dont ils feroient leur point de départ pour aller par ce chemin, me semble peu convenable.

Le châtiment, comme je l'ai dit, seroit la chose la plus juste; mais, comme on ne peut le faire pour le moment, il me semble que ce qui reste au milieu de ces circonstances, c'est de tâcher, par tous moyens, de les séparer, et pour cela me sembleroit la meilleure voie celle que v. M. a commencé à suivre avec M. d'Egmont; et puis qu'elle dise dans ses lettres qu'elle viendra, et il me paroit qu'elle devroit lui montrer beaucoup de bonne volonté, et dire que, s'il sert v. M., elle montrera aussi promptement

qu'il sera possible, et lui faire des caresses, pour le retirer et le séparer de la ligue; et lorsqu'il sera séparé, alors il sera temps de mon

trer de la défaveur à quelques uns des autres, et de faire du bien et du régal à celui ou à ceux qu'il aura pu retirer avec lui: ils ne pourroient en aucune manière au monde avoir d'eux-mêmes de la défiance et de la crainte quant aux intentions de v. M.: le levain de toutes ces altérations c'est Renard; et si v. M. ne lui ordonne de se retirer de là, je tiens pour certain que chaque jour cette affaire et beaucoup d'autres iront plus mal.

p. 197. l. 15. Ces Seigneurs, avec la compagnie dont j'ai écrit à v. M., n'ont pas été plus de deux jours à Anvers, et le Prince a été à Bréda, et Egmont y est retourné, et je n'ai pas appris qu'on y ait traité d'autre chose que de faire bonne chère, et je ne sais point s'il aura parlé quelque chose à part avec Strale. Je reviens à dire qu'il eût été fort bon qu'on eût agi' avec le dit Seigneur d'Egmont différemment qu'avec les autres, le traitant avec toute amitié; par ce que, comme j'ai toujours écrit, je crois que son intention est fort bonne, et qu'il est très-bien disposé2; mais ils l'ont trompé.

p. 203. 1. 16. Je dis à v. M. que, quand aux mauvaises humeurs que nous avons chez nous, elles vont encore de mal en pis; et chaque jour de nouvelles et pernicieuses opinions trouvent accès dans l'esprit de ce peuple; vù qu'on leur donne à entendre mille choses auxquelles jamais n'a été songé, forgées, à ce que je crois, par Renard; comme ce que dit publiquement le Prince d'Orange à tous ceux qu'il rencontre et à une table publique que j'ai dit qu'il a commis crime de lèzemajesté, et que, en lui coupant la tête, tout seroit fini: si j'ai dit cela, j'ai dû le dire à quelqu'un, et il seroit bon qu'il l'eût nommé. Ils pourront dire que (je l'ai dit) à Madame, et son Alt. sait que jamais je n'ai dit chose pareille; au contraire, je dis que jamais cela ne m'est venu dans la pensée, et v. M. sait mieux que personne si jamais directement ou indirectement j'ai écrit chose qui fut de cette nature; mais je crois que l'on cherchoit une cause et que ne la trouvant point, on l'a fabriquée et enfin il est nécessaire de souffrir, afin de ne gâter rien, et avoir patience, bien que ce soit chose dure, puisqu'ils n'admettent ni justification, ni éclaircissement; mais ils veulent le croire ainsi, ou montrer qu'ils le croyent, afin que d'autres le croyent

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et d'où il me paroit qu'il convient que je dise avec modération ce que je puis, afin que la vérité vienne au jour.

p. 382. 1. 25. Plût à Dieu que bientôt nous apprenions que ces visites se sont terminées, et que l'on soit délivré de ce qui semble devoir en résulter; et qu'elles ayent profité, si cela se peut, pour animer la Reinemère à ce qu'elle applique sérieusement le remède de la religion, ainsi qu'il conviendroit; et elle pourroit fort bien le faire, si elle n'étoit persuadée qu'en tenant les deux partis en discorde, elle peut agrandir ses affaires et établir son autorité; son fils avance en âge, et, si Dieu veut qu'il demeure Catholique, la Reine pourra se voir embarrassée avec lui, lorsqu'il connoitra le dommage que son pays a reçu, parcequ'on a traité cette affaire de la manière que nous voyons.

p. 383. 1. 7. M. d'Egmont, à ce qu'on me dit, retourne fort content de v. M., et montrant souhaiter beaucoup de chercher en tout à suivre les saints et justes désirs de v. M., spécialement dans l'affaire de la religion.

p. 439. 1. 26. Je me réjouis d'entendre, par ce que v. M. m'écrit, qu'il n'y a pas de fondement à ce qui se dit des changements qui devroient se faire; parceque, à la vérité, ainsi que je l'ai déjà écrit d'autres fois, tout changement d'importance, durant l'absence de v. M., pourroit amener un très-grand et notable préjudice, et je crains fort que ceux qui mettent en avant des changements pareils, ne doivent pas avoir tous les intentions bonnes, et je ne crois pas qu'il puisse y avoir une meilleure forme de conseils et de traiter les affaires pour le gouvernement de ces provinces que celle qui y est établie depuis le temps des Ducs de Bourgogne, et tout le mal qu'il y a résulte de la faute qu'il y a dans l'observation des instructions et ordonnances, et du peu d'autorité qu'on donne à v. M et à la justice.

PROLEGOMÈNES.

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