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LETTRE CIX.

1565. Le Prince d'Orange au Comte Louis de Nassau. Relative Juin. à la Princesse.

Durant les premières années de son mariage le Prince fait très-rarement mention de son épouse: dans notre Recueil seulement p. 199, l. 10, avec une extrême froideur. Sa conduite étoit déjà tout au moins singulière (p 257) Le 25 avril Bordey écrit de Bruxelles au Cardinal: «.....Le Prince d'Orange partit le mercredy »sainct pour aller faire ses pasques à Bréda; et estoit deux ou trois jours devant jà partie la Prince sa femme, laquelle, à ce que l'on » [m'asseure], tout le temps qu'elle a esté en ceste ville depuis son retour, ne [ba] jamais sorti de sa chambre ny pas pour diner ny souper, et qui est bien estrange, ne prenoit aultre lumière en sa chambre que de la chandelle, tenant par tout le jour ses fenestres »fermées...» (MS. B. GR. XVII. p. 233). C'étoit chose connue que le désaccord entre les époux (voyez la Lettre 114).

Mon frère, pour autant que serons tout ce mattin et après-diné empêché et que ne porrai parler au gentilhomme du Duc de Saxe, me semble que feriés bien le faire appeller et lui dire que, oire que ma femme luy a asseuré de se conduire doresnavant en toutte obéissance et que du passé elle a faict le semblable, que néanmoins, affin qu'il ne samble que tout ce que je luy ay dict et vous aussi seriont choses contruvées, que je désirerois qu'i prins information des maistres d'ostelx, de van der Eike, et tout aultres qu'i vaulderat et mesme de sa femme de chambre, la petite Allemande, comme elle se conduit et avecque quel manière, affin que, aiant le tout entendu, il puisse tant mieulx penser en quelque remède; car ce que ma

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I voudra.

femme luy a dict, elle m'en a dict le semblable cent fois et 1565. à plusieurs aultres, pourquoy je crainderois bien que si Juin tost qu'il serat parti, que serat le mesme, et en cas qu'il ne se puisse présentement trouver quelque remède, que sessi serviroit pour monsieur l'Electeur, affin qu'il puisse penser tant mieulx à quelque remède et en escrire tant mieulx à ma femme: et sur ce vous dis le bonjour.

Vostre bien bon frère à vous faire service,

GUILLAUME DE NASSAU.

'Bruxellis 22 Junij a.o 1565, cum Hans

Looser Marscallus Ducis Saxoniae adesset.

LETTRE CX.

P. de Varich au Comte Louis de Nassau. Affaires de la
Principauté d'Orange.

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** P. de Varich, Seigneur de Grypestein, étoit arrivé à Orange le 6 mars 1564 avec Paul van Heyst, Docteur en droit, en qualité de Commissaires du Prince. Ils trouvèrent la Ville « la pluspart »bruslée (1), n'ayant rue qui ent forme de rue et qui ne fut plus haute que les maisons pour les démolitions d'icelles, de façon qu'on ne les pouvoit discerner, et les maisons tellement démollies »que ne leur demeuroit aucune forme, mesme les meilleures... »Aussi une infinité de vefves et enfans orphelins pour les inhuma>nités et cruaultés qui furent exercées en la prinse et saccagement de la ville en juin 1562. ›

1)

(1) bruslée Cette description est faite par de Varich lui-même: nous l'extrayons de son ample Verbal, dont de la Pise a eu connoissance (voyez l. l., p. 330) et aura souvent fait usage. Ce journal commence le 31 janvier 1564 et finit le 16 mars 1565. II est probable que de Varich se rendit alors momentanément dans les Pays-Bas, et que là il avoit pris congé du Comte Louis.

1 Ces mots sont écrits d'une autre main.

1565. Il y eut de nouveau et sans cesse des différends avec le Comtat Juillet. d'Avignon. Le Maréchal de Damville étoit favorable au Prince.

Déjà auparavant il avoit répondu aux plaintes des Catholiques que la Principauté n'estoit de son gouvernement» (de la Pise, p. 317): disant aussi à Sommerive, ennemi du Prince, « je m'esbahis fort que vous ayés si mal traité Orange: car, après les Rois de France et d'Espagne, je craindrois plus de faire desplaisir au >Prince d'Orange qu'à nul autre : 1. 1. Maintenant encore il ordonna aux Catholiques de se retirer à leurs maisons et d'obéyr aux Edicts de leur Prince sans plus le venir fàcher: » l. l. p. 321. Mais la Cour de France n'étoit pas dans les dispositions du Maréchal. Les affaires d'Orange se ressentirent de la modification que venoit d'éprouver la politique de Cathérine de Médicis (p. 270). Après bien des tracasseries il fallut enfin accepter une paix moins avantageuse que celle de 1563 (p. 184).

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De Varich devint Gouverneur. Van Heyst étoit mort déjà le 22 août 1564, et le Prince aura peut-être voulu complaire au Pape en donnant un successeur à St. Auban, Son choix fut heureux. De Varich étoit un homme propre à tenir tête aux périls. Ennemis dehors, ennemis dedans, hors de l'abri et de la protection de rson Prince, non seulement éloigné d'une très-grande distance, » mais occupé à de très-grandes affaires; certes l'Etat avoit besoin d'un tel bomme qui ne fut susceptible de corruption dans les mauvais temps qu'il y a passé. Et l'histoire luy doibt ceste louange, de n'avoir point esté surmonté en probité par aucun autre qui »l'ait devancé en ceste charge et qui luy ait succédé depuis: ny en constance et fermeté de coeur, au soustien de l'authorité et de la grandeur souveraine (1) de son maistre: ayans tousjours esté les deux principales barrières, qu'il a opposées à ses ennemis. Bien »que finalement il fut contraint de céder (2) à une plus grande ›force: » de la Pise, p. 331.

Monseigneur, ayant prins congié de vostre Srie pour (1) souveraine. Voyez T. II. p 48.

(2) céder. En 1568: disgracié par le Prince, il mourut de regret: de la Pise, p. 361.

mon retourt d'Oranges et y prins mon chemin passant 1565. par Paris, les choses se comportent en bonne paix et ne Juillet. s'i disoit chose qui méritat l'escripre.

Passant à Montargi, j'entendis de madame la Duchesse de Ferrare (1) que le Cardinal de Loraine avoit si bien practiqué avec le Duc de Montpensier et aultres ses confédérés, par trois ou quatre fois avoit quasi remis les troubles au Royaulme de France, à quoy le Roy a promptement remédié. Car il a faict déclaration par escript comme il veult et entend entretenir et maintenir ses édicts de paciffication de paix, et iceulx faire garder et observer inviolablement, déclarant ennemy sien et de la Couronne toute personne qui vouldra entreprendre et se esmouvoir contre la theneur d'iceulx, séditieulx, perturbateur du repos publique, et comme tel qu'il l'esterminera, et laquelle déclaration il a signé et a faict signer à tous les princes et grands seigneurs de son Royaulme; toutefois quand il baille aux Ss de Montpensier, de Guisse, de

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(1) Duchesse de Ferrare. Renée, fille de Louis XII, depuis 1558 veuve de Hercule II, Duc de Ferrare; belle-mère du Duc de Guise. Elle montroit sa foi en confessant la doctrine et protégeant les amis de la Réforme. Calvin, peu avant de mourir, lui écrit: Je sçay bien qu'une princesse ne regardant que le monde auroit honte et prendroit quasi à injure qu'on appellât son chasteau un hostel Dieu, mais je ne Vous sçaurois faire plus grant honneur » que de parler ainsy, pour eslever et recongnoistre l'humanité de » laquelle Vous avez usé envers les enfans de Dieu qui ont eu leur »refuge à Vous: » Henry, das Leben Calvins, I. p. 159. En 1564 elle promit à de Varich d'employer tout son pouvoir pour les affaires du Prince, et se fit donner des instructions pour en pouvoir parler à tous, au Roy et aux Princes du sang: » de la Pise, p. 325.

1565. Bordillon, de Dampville et autres confédérés du dit S Juillet. Cardinal, le reffusoient signer; dequoy irrité sa Maté

déclara que tout homme de son Royaulme qui refuseroit à signer la susdite déclaration, qu'il l'estimoit et tenoit son ennemy et de la Couronne, et comme tels qu'il les chastieroit, tellement qu'en après les susnommés vindrent librement signer les dits articles, sans entendre' d'en estre autrement repries. Elle me dict aussi, qu'on estoit après pour mestre paix entre Mes de Guisse, de Montmorency, et de Chastillon.

Arrivant à Lion le 17 juing n'ay peu recepvoir l'argent de la lettre de cambie', pour ce que le payement ne se debvoit payer en trois sepmaines après: quand les soldats sont arrivés à Lion le 23 de juing, avoient vescu en chemin à l'almande, ne pensant avoir receu l'argent à la franchoise, dont fus contraint bailler un nouveau paye.

ment.

Et arrivant à Orange le 2 de juillet ay trouvé que le S' de Sam'lay, en mespris de la justice, accompaigné de huict chevaulx, tant de Courtheson et Jonquieres que Oranges, est venue le 23me de juing, chacun sa pistolle bandé et le cocq' dessus dessoubs leur raistres. Et trouvant le cappitaine Chabbert en la rue près de la porte, accompaigné de trois, le dit de Samllay luy donna une desmentie, pour ce que Chabbert l'avoit faict appeller en justice pour huit cents escus, que Samllay luy debvoit avoir desroubbé. Après fist signe aus aultres de tirer, de quoy Chabbert receust deux coups de pistolle, l'une à la poictrine et l'autre au bras, un aultre qu'on dict estre gentilhomme une pistolettade au travers du corps, qui

attendre. change, 3 chien du fusil: Holl de haan. 4 justaucorps (rais).

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