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cutions affreuses. Il décrit lui-même ses sentiments à cet égard 1559. Quant à ceux qui avoient la connoissance de la Religion, je Août. confesse que je ne les ai jamais hais. Car puisque dès le berceau j'y avois esté nourri, Monsieur mon Père y avoit vécu, y estoit mort, ayant chassé de ses Seigneuries les abus de l'Eglise, qui west-ce qui trouvera estrange si cette doctrine estoit tellement engravée en mon coeur, et y avoit jeté telles racines, qu'en son temps elle est venue à apporter ses fruits? Car pour avoir #esté si longues années nourri en la Chambre de l'Empereur et estant en aage de porter les armes, aussitost enveloppé de grandes charges, j'avois lors plus à la teste les armes, la chasse, et Jautres exercices de jeunes seigneurs, que non pas ce qui estoit de mon salut: toutefois j'ay grande occasion de remercier Dieu, qui n'a point permis cette sainte semence s'estouffer, qu'il avoit semée luy-mesme en moy, et dis d'advantage que jamais ne m'ont >pleu ces cruelles exécutions de feux, de glaive, de submersions, qui estoient pour lors trop ordinaires à l'endroit de ceux de la Religion: » Apol. p. 392a.

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Les ordres qu'il recevoit du Roi, n'étoient pas de nature a diminuer ses appréhensions. Son Instruction portoit : Et pour estre l'affaire que la conservation de nostre sainte foy et religion Chrestienne la chose que sa M. a plus à coeur, sa M. ordonne au Prince bien expressément d'avoir bon et soigneulx regard de faire corriger et extirper les sectes réprouvées de nostre mère Ste. Eglise, suivant les placcarts et édicts cy-devant statués et publiez par sa M. imp., et depuis par sa M. royalle renouvellez sur le faict de la religion. Et que les juges.. les exécutent sans >infraction, altération, et modération, puisque l'on les ha constitué juges pour selon la loy juger et non pour la modérer et déclairer, ou pour disputer ét juger selle convient ou non: » art. 4. L'Instruction secrète avoit surtout rapport à la religion. « Wy ver>staen de executie der Edicten gedaen te wordene mit alle rigeur en zonder daerinne yemandt aen te zyen ofte respecteren, wye? 1zy: » art. 2. « Diversche, luttel achtende op die Lutheranen en >Sacramentarissen, doen alleenlyk cenich debvoir tegens die erdoo

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1559. pers. Waeromme en want die andere secten die poorten en Août. inganck zyn om van d'een quaet in arger te vallen, willen en Dordonneren wy dat die placcaten generalicken geobserveert zullen worden: » art. 6. Et a le Roy, quand il partit de Zeelande, lieu »dernier qu'il laissa en ce Pays, me commanda de faire mourir > plusieurs gens de bien, suspects de la Religion, ce que je ne >> voulus faire, et les en advertis eux-mesmes, sçachant bien que je ne le pouvois faire en saine conscience, et qu'il falloit plutost robéir à Dieu que non pas aux hommes: » Apol. p. 396b.

En outre il vit bientôt les commencements d'exécution du plan dont-il avoit découvert la trame. En France la mort de Henri II sembloit une délivrance pour les Réformés. «Ejus interitu, » écrit Languet en octobre, «impiorum putabamus repressos esse conatus omnes, futurumque ut piis aliquantum ad respirandum daretur otii: » Ep. secr. II. 4. Mais Dieu en avoit disposé tout autre* ment, voulant avoir l'honneur qui Luy appartient d'avoir redressé son Eglise par Son seul bras et effort, d'autant plus admirable »que la résistence des plus grands auroit esté plus forcenée. Ce fut doncques durant le règne de François II que la rage de Satan se » déborda à toute outrance: » Th. de Bèze, Hist. des Eglises Réformées (Anvers, 1580); I. p. 212. Déjà le 11 déc. on écrit à ce sujet de Wittemberg: «nunquam ita saevierunt Pontificii, nec antea fuit acerbior persequutio. Carceres sunt pleni miseris hominibus, De sylvae ac solitudines vix capiunt fugitivos: » Languet, Ep. secr. II. 30.

Le prompt départ du Roi (dont le Prince donna connoissance à son père le 2 sept., promettant d'envoyer sous peu le Comte Louis pour plus de détails) avoit sans doute la répression du Protestantisme en Espagne pour principal motif. «Philipp II hatte »mit Frankreich Frieden, und mit dem Papste einen Vertrag geschloszen..; nun begann das blutige Verfolgungswerk mit weiner Kraft und Consequenz, wie kein anderes Land etwas Aenhliches je erlebt hat: Evang. K. Zeitung, 1834, p. 381. Son retour fut célébré par des auto da-fés. l. l. «In Hispania est horribilis saevitia adversus eos qui nostrae sunt religioni addicti... » 2 Juni, 1561, » Languet, l. l. p. 117.

Les tentatives du Papisme se lioient, dans l'esprit du Prince, 1559. aux desseins des Espagnols, voulant soumettre le pays à la domiSeptembre. nation absolue d'un Roi dirigé par eux. Ainsi il étoit conduit à désirer l'affoiblissement du pouvoir royal par l'influence du Conseil d'Etat et des Etats-Généraux.

LETTRE XXIIb.

Le Prince d'Orange à la Duchesse de Parme. Il doit se rendre au sacre de François II (G.).

** «J'obtins congé (voyez p. 34) de revenir en ce Pays sur ma foy et avec promesse de retourner à Rheims pour le sacre du Roy >François II: » Apol., p. 392b. Il paroit que le Prince fit en effet un second voyage en France: Languet écrit, de Wittemberg, le 18 nov. : « Albanus et Rigomus de Sylva, qui erant obsides in Gal›liâ, iverunt ad regem Philippum, et eorum loco sunt in Galliâ >Princeps Orangiae et Comes Egmondanus: » Ep. secr., II. 21.

Madame. Comme ce matin j'ay receu par ung courrier lettres du Roy de France, par lesquelles il me mande de me trouver le 15 de ce mois à son sacre de Rems, et pour ce, Madame, que je me treuve bien empesché quelle responce je luy doibs rendre, à cause que, d'ung costel le Roy mon maistre et v. Alt. m'ont commandé d'effectuer l'aide dernièrement demandée en Hollande, dont les Estatz sont desjà assemblez, et que, de l'aultre costel, pour le service de sa M. et bien de la paix, j'ay promis au dict Seigneur Roy de France de me retrouver vers sa M., toutes et quantes fois icelle me manderoit, à laquelle promesse, pour mon honneur, je suis obligé ; qu'est cause que j'envoie à v. Alt. le double de la responce que j'es crips au dict S Roy, afin que, si icelle la trouve bonne, la face incontinent passer oultre, l'originalle du dict double,

1559. par ce courrier, afin de povoir avoir responce en temps Septembre, s'il me prolongue mon terme ou non, ou corriger la dicte lettre à vostre bon plaisir, et en dilligence m'envoier icelle pour d'icy despescher le dict courrier..... De Dordrecht, le 6 sept. 1559.

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Le Prince d'Orange à la Duchesse de Parme. Négociation avec les Etats de Hollande (G.).

Madame! suivant la charge qu'il a pleu au Roy et à v. Alt. me donner, je suis le 7 jour de ce mois... entré en communication avec les Estatz de Hollande, touchant les

pointz à eulx et aux autres Estatz du pays de par deçà de
la part de sa M. proposez en la ville de Gand, et premiè-
rement touchant la commutation des trois-cens mil florins
pour l'entretènement des trois-mil chevaulx pour résister
aux soubdaines invasions qui faire se pourroient par ci-
aprez par les ennemis contre ces pays, lesquelz, après
plusieurs remonstrances et persuasions par nous à eulx
faictes, et entre autres que ce touchoit leur propre def-
fence, garde, et tuïtion, qu'ils eussent à eulx conformer
à aucuns aultres particuliers Estatz, qni desjà avoient
déclairé avoir trouvé util et nécessaire le concept faict
par sa M. touchant ceste commutation, nous ont respon-
du que,
comme cecy estoit chose faicte et accordée par
tous les Estatz-Généraux, qu'il leur sembloit raisonnable
que la commutation et changement sur ce poinct se deb-
vroit faire avecq communication et consentement de tous

les aultres Estatz-Généraux, néantmoins se sont résoluz 1559. d'envoier leurs Députez vers v. Alt., le 17 ou 18 de ce Septembre. mois, ou bientost après, qu'ilz rapporteroient sur ce point telle responce qu'ilz espéroient v. Alt., au nom de sa M., en auroit contentement.... En la fin, comme nous les requismes que, en contemplation de la grande nécessité où le Roy se trouvoit présentement, et aussi pour leur propre bien et utilité, et pour le peu de moyen que sa M. avoit de se pouvoir aider des deniers de ses autres pays et royaulmes, à cause des grandes et excessives sommes qu'il avoit tiré d'iceulx pour la deffence et tuïtion de ces Bas Pays, et que c'estoit la première demande que leur avois proposé de la part de sa M., ils voulsissent condescendre en icelle, finablement ont demandé dilay, afin de pouvoir communiquer chascun en son endroit avecq leurs confrères. Sur ce les ay de rechieff prié qu'ilz eussent, chascun en son endroit, faire si bon rapport à leurs confrères qu'ilz pourroient rapporter à v. Alt. si favorable et fructueuse responce que icelle pourroit entendre qu'ilz se seroient, à ma contemplation, renduz moins difficilles d'entendre à ceste demande, ce qu'ilz m'ont promis de faire.

Madame, je me partiray, s'il plaist à Dieu, aujourd'hui après disner pour Utrecht, pour y semblablement faire mon extrême debvoir vers les Estatz dudit pays... ; mais, comme ma demeure eust peu beaucoup advancer l'affaire, je suis mary que pour maintenant je n'auray lė moien de faire mon debvoir d'aller en chascune ville, comme j'avois' proposé, pour leur persuader de faire l'office requis, saichant combien qu'il importe, pour le ser

je m'étois.

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