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LETTRE V.

1552. Le Prince à la Princesse d' Orange. Succès du Roi de France.

Juin.

Ma femme. A ce instant ay receu deux de vos lettres, l'ung du xv et l'autre du xvi du présent, par où porrés veoir comme je n'ay pas mocqué touchant que vous avois escript qu'il l'i avoit si long temps sans qui je avois eu novelles de vous, et ausi me ay bien aperceu que vous aviés faict vostre debvoir, et que tout nostre desbat et venu de aultre chose que de la mavèse diligence que les messagieres ont faict. Et touchant des novelles, vous adverti comme le Roy de France prospère en tout chose qu'i comence, jusques à maintenant, mais espère que Dieu n'orrat pas de tout' oblié nous aultres, et peuttettre, quan nous penserons que nous serrons en la plus gran nécessité, que pour ung coup nous serons relevé. Je croy ausi qui je ne feray asthore3 plus long séjour, et qui je me porrois bien tost aller au camp, car je pense que mon régiment se commensera à ressambler". De Avesnes, le 29 de juing.

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Vostre bien bon mari,

Guillaume de Nassau.

A Madame la Princesse d'Oranges,

**

*

LETTRE VI.

Le Prince à la Princesse d'Orange. Même sujet.

On peut juger par cette lettre de la frayeur que l'invasion subite des François avoit causée.

I n'est. a entièrement. 3 à cette heure. 4 rassembler.

y

Ma femme, ceste sera pour vous advertir comme il 1552. at troi jours que je suis venu au camp avecq sept de mes Juillet. enseignes, où nous faisons gran chier; seulement qu'i faict

froit dormir ou' tentes..... Je pense que

pour

oum peu
nous partirons demain pour plus aprocher les inemis,
affin qu'in ne viente ou pais de Brabant: car je pense
bien que erés la craint, comme les aultres, et que les
auftres qui s'enfuite des Bruselles ou de aultre part, vous
orons mi la peur, mais j'espère qu'i ne veront3 si avant.....
Ma femme, je vouldrois bien estre le vii du présent après
de vous, pour fair le [recrossement'] des nopce. Du
camp de Chastelineau, le 6 de juillet.

Vostre bien bon mari,

GUILLAUME DE NASSAU,

A Madame la Princesse d'Oranges.

LETTRE VII.

Le Prince à la Princesse d'Orange. La Reine lui confie la défense de la ville de Quesnoi.

Ma femme, ceste sera pour vous advertir comme la Royne me amvoiots hier mander au camp, marchant avec l'avangarde pour venir dever elle, et estant arrivé à Marimon, me dict qu'el voloit amvoyer ma compagni à Quennoye pour garder la ville, mès qu'el estoit empéché pour trouvé ung chief; sur quøy je luy respondi que, en cas qu'el me volis commander de aller au dit Quennoy, que je ferois mon mieulx pour le garder. Sur quoy elle me I aux. 2 viennent. 3 aurcz. 4 s'enfuient. 5 verrent, viendront (?).

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1552. remerciat bien fort de la bone affection que je avois de Juillet. fair service à l'Empereur, et qu'el se fiat bien à moy que

je ferois mon debvoir, mès que pour ce fois el n'estoit pas ancore délibéré de me là amvoier, et qu'el me commanderoit aultre chose où je porrois fair autant de service à l'Empereur, més pour cest heur ne sçai encore où el me vouldroyt emploier. Je vous advertis comme le Roy a faict samblance de assiégé Avesnes et qu'il ont eu grant escarmouche devant, mais comme je peus entendre, il se at retiré aujourdhui de là, mè' l'on ne sçait qué chemin qu'i vouldrat prendre: l'on crain bien fort qu'i viens devan Landerchy, qui est que troi lieu près de Quennoy, où mon régiment est déans, mais j'esper qu'in ne ferat rien et que nous prendrons coraige, car la ville est assés forte et mounie. Je vous asseur bien que le Roy de France at prosperé jusques à maintenant pour les villes qu'il at pri au pais de Luxembourg, mais j'espère que Dieu nous dorra la grâce de mieulx garder les plasses de ce cousté. L'on ast aussi advertance comme lé chevaulcheurs du Roy son fort abastu et fort hallé, et que les piétons ne sont pas si gran chose comme l'on dict, car il y at grande maladie entre eulx, si bien comme yl commence entre les nostres, car y commencen fort à venir malades.... De Mons, ung demi-lieu près du camp, le 10 de juillet. Vostre bien bon mari,

A Madame la Princesse d'Oranges.

GUILLAUME DE NASSAU,

mais.

2

fatigué par la chaleur.

LETTRE VIII.

Lé Prince à la Princesse d'Orange. Préparatifs de l'Em- 1552.

pereur.

Ma femme, jé receu oujourdui deux de vous lettres, vous asseurant que ne me seroit' venir chose plus agréable que avoir novelles de vous et estre advertir de vostre sancté; mès touchant les novelles que la Royne a receu ouiourdui, n'ay pas voulu délesser' d'en vous advertir; et est comme les gallères sont arrivé avecque gran nombre de deniers et aussi bon nombre de souldars Espaniols, environ neuf mil et environ deux million d'or, parquoi espère que le coraige des Allemans et des Fransoi serat abastu, comme l'on ast déjà partout advertance, et que l'appointement qui debvoit avoir esté faict entre l'Empereur et le Duc Moris serat rumpu, lequel nous serat beaucoup plus provitable pour nostre cause de Catsenelenbogen: car j'espèr que l'Empereur errast souvenance de nous aultres, en cas qu'i prospére, comme jé' l'espoir que Dieu lui dorra Sa gràce et aussi selon la bone apparence qui je en voi, car il ast déjà resamblé soissante et cinq enseignes de piétons Allemans, qui sont déjà après de l'ung l'aultre après de Ulm, et attent ancores quarante aultres, sans les Espaniols qui sont arrivé avec les gallères. Parquoi vous prie que veulliés avoir bone couraige, et espère que nous vinderons à nostre enterprise et que nous leur ferons abasser leur cacquet.... De Mons, le 11 du juillet. Vostre bien bon mari,

A Madame la Princesse d'Oranges.

I sauroit.

GUILLAUME de Nassau.

2 omettre, négliger. 3 jai.

Juillet.

1552.

Les espérances du Prince furent déçues. Le 23 juillet on conJuillet. clut le Traité de Passau. «Comme en plaine assemblée de l'Empire, par advis des Electeurs, l'Empereur eslevé en son throsne et Siége Impérial nous eust adjugé et par arrest, le Comté de Catzenellenbogen, avec plus de deux millions de Florins d'arrérages, »il fit toutesfois sa Paix à nos despens, remettant par l'Accord de » Passau nos Parties en possession, sans aucune récompense: »> Apologie, p 388b.

LETTRE IX.

Le Prince à la Princesse d'Orange. Retraite du Roi de
France.

Ma femme, Nous sommes hier arrivé en ce lieu avecq
tout nostre chevallerie et avecq mon régiment seul, pour
regarder si nous puissimes fair quelque embus' au Roy
de France, lequel n'estoit gers' long de nous aultres, et
estoit de vers Terllon' et Chimay; et avons esté tout ce mat-
tin à cheval, pour attendre si il y eus eu accuns qui se
eusent descarté, pour rué sur eus,
mais à la fin avons
entendu qu'i se retiroit et qu'il avoit faict démollier le dit
Terllon et Chimmay, et est le bruit qu'i se veult retiré en
son Royaulm. Je ne sçay si se veult reposer um peu avecq
sé gens, tant de pié que de cheval, car entendons qu'i
sont fort foullé et fort deshallé, tant pour le mauvé temps,
comme pour le mauvé chemin, car il n'est croiable la
paine qu'il ont de passer leur artillerie par chemin; et,
en cas que cé novelles continute qu'i se veult retiré en
son roiaulm, com il y at grande apparence, car il at déjà
campé de ce jourdui en son Royaulm, et tout qui porrat

embuche, embuscade.

Chimay

2

guères.

3 chateau entre Avesnes et 4 ruer.

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