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Je vous ordonne, messieurs, de vous séparer tout de suite, et de vous rendre demain matin chacun dans les chambres affectées à votre Ordre, pour y reprendre vos séances.

J'ordonne en conséquence au grand-maître des cérémonies de faire préparer les salles.

No IV.

Discours de M. La Fayette, le 20 février 1790.

Les troubles qui ont existé et qui existent encore dans les provinces, ont alarmé votre patriotisme, votre humanité, votre justice; vous avez senti que rien n'était plus contraire à la liberté que la licence; vous avez pensé qu'il fallait non seulement établir une nouvelle Constitution, mais qu'il fallait encore la faire aimer et respecter. D'après ce principe immuable, vous avez invité votre comité de Constitution à vous présenter un projet de loi qui fût propre à ramener le calme et la tranquillité dans le royaume. Ce projet nous a été présenté hier, et je me disposais à y faire quelques observations. Vous venez d'adopter un autre plan de travail. J'avoue qu'après n'en avoir entendu qu'une lecture, je ne puis parler ni des principes ni de la rédaction. J'observerai qu'il ́serait utile de décréter que, sans délai, votre comité féodal vous représenta ses vues relativement

aux propriétés incendiées; et comme la réflexion a apporté de grands changemens au projet qui vous a été présenté hier, je me borne à demander que tous ceux qui ont fait des projets de décret à ce sujet, les fassent parvenir à messieurs du comité de Constitution.

Voilà le discours tel que le donne le Moniteur; voici comment le rend le Journal de Paris:

Les troubles excités dans les provinces, a dit M. le marquis de La Fayette, ont alarmé votre patriostisme, votre justice, votre humanité. Je comptais parler sur le projet de loi qui vous est proposé; mais le comité de Constitution en présente un autre plusieurs modifications ont été proposées je me contenterai de dire que la révolution étant faite, il ne s'agit plus que d'établir la Constitution. Pour la révolution, il a fallu des désordres, car l'ordre ancien n'était que servitude, et dans ce cas l'insurrection est le plus saint des devoirs: mais pour la Constitution, il faut que l'ordre nouveau s'affermisse, que le calme renaisse, que les lois soient respectées, que les personnes soient en sûreté; il faut faire aimer la Constitution nouvelle; il faut que la puissance publique prenne de la force et de l'énergie. J'attends, a ajouté M. de La Fayette, la discussion de lundi, en espérant qu'elle sera la dernière; car le mal est pressant ; et je crois que tous les membres qui ont fait des projets doivent

les publier ou les faire connaître au comité de Cons titution.

Il paraît que de tout temps les journaux ont été inexacts dans le compte qu'ils rendent des séances.

No V.

Discours prononcé par Louis XVI, à l' Assemblée nationale, en novembre 1790.

Un simple billet du monarque avertit le président Bareau de Puzi que le prince allait se rendre à la séance, qui était déjà ouverte.

MESSIEURS

La gravité des circonstances où se trouve la France m'attire au milieu de vous. Le relâchement progressif de tous les liens de l'ordre et de la subordination, la suspension ou l'inactivité de la justice, les mécontentemens qui naissent des privations particulières, les oppositions, les baines malheureuses qui sont la suite inévitable des longues dissensions, la situation critique des finances et les incertitudes sur la fortune publique, enfin l'agitation générale des esprits, tout semble se réunir pour entretenir l'inquiétude des véritables amis de la prospérité et du bonheur du royaume.

Continuez vos travaux sans autre passion que celle du bien; fixez toujours votre première attention sur le sort du peuple et sur la liberté publique ; mais occupez-vous aussi d'adoucir, de calmer toutes les défiances, et mettez fin le plus tôt possible aux différentes inquiétudes qui éloignent de la France un si grand nombre de ses citoyens, et dont l'effet contraste avec les lois de sûreté et de liberté que vous voulez établir. La prospérité ne reviendra qu'avec le contentement général.... Il faut qu'un nouvel ordre de choses s'établisse avec calme et tranquillité, ou que le royaume soit exposé à toutes les calamités de l'anarchie.... Nous apercevons partout des espérances; soyons impatiens de voir aussi partout le bonheur....

Par quelle fatalité, lorsque le calme commençait à renaître, de nouvelles inquiétudes se sont-elles répandues dans les provinces! Par quelle fatalité s'y livre-t-on à de nouveaux excès!... Vous qui pouvez influer par tant de moyens sur la confiance publique, éclairez sur ses véritables intérêts le peuple qu'on égare, ce bon peuple qui m'ést si cher, et dont on m'assure que je suis aimé, quand on veut me consoler de mes peines. Ah! s'il savait à quel point je suis malheureux à la nouvelle d'un attentat contre les fortunes, ou d'un acte de violence contre les personnes, peut-être il m'épargnerait cette douloureuse amertume!

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Je crois le moment arrivé où il importe à l'intérêt

de l'Etat que je m'associe d'une manière encore plus expresse à l'exécution de tout ce que vous avez concerté pour l'avantage de la France.... Que partout on sache que le monarque et les représentans de la nation sont unis d'un même intérêt et d'un même vœu, afin que cette opinion, cette ferme croyance répandent dans les provinces un esprit de paix et de bonne volonté.............. Je défendrai donc, je maintiendrai la liberté constitutionnelle, dont le vœu général, d'accord avec le mien, a consacré les principes. Je ferai davantage; et de concert avec la reine, qui partage tous mes sentimens, je préparerai de bonne heure l'esprit et le cœur de mon fils au nouvel ordre de choses que les circonstances ont amené. Je l'habituerai dès ses premiers ans à être heureux du bonheur des Français, et à reconnaître toujours, malgré le langage des flatteurs, qu'une sage Constitution le préservera des dangers de l'inexpérience, et qu'une juste liberté ajoute un nouveau prix aux sentimens d'amour et de fidélité dont la nation, depuis tant de siècles, donne à ses rois des preuves si touchantes.... Puisse cette journée, où votre monarque vient s'unir à vous de la manière la plus franche et la plus intime, être une époque mémorable dans l'histoire de cet empire! Elle le sera, je l'espère, si mes vœux ardens, si mes instantes exhortations peuvent être un signal de paix et de rapprochement entre vous. Que ceux qui s'éloigneraient encore d'un esprit de concorde,

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