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devenu si nécessaire, me fassent le sacrifice de tous les souvenirs qui les affligent; je les paierai par ma reconnaissance et mon affection. Ne professons tous, à compter de ce jour, ne professons tous, je vous en donne l'exemple, qu'une seule opinion, qu'un seul intérêt, qu'une seule volonté, l'attachement à la Constitution nouvelle, et le désir ardent de la paix, du bonheur et de la prospérité de la France (1).

No VI.

Déclaration faite à Pilnitz, en septembre 1791, par l'empereur d'Autriche et le roi de

Prusse.

Sa Majesté l'empereur et Sa Majeté le roi de Prusse ayant entendu les désirs et représentations de MONSIEUR et de M. le comte d'Artois, déclarent conjointement qu'elles regardent la situation où se trouve actuellement le roi de France, comme un objet d'un intérêt commun à tous les Souverains de l'Europe; elles espèrent que cet intérêt ne peut

(1) Ce discours fit le plus grand effet; les mémoires du temps disent que l'on crut pendant quelque temps que nos discordes civiles étaient finies; elles l'auraient été si on avait su profiter de l'enthousiasme qu'avaient fait naître les paroles augustes du monarque.

manquer d'être reconnu par les puissances dont le secours est réclamé, et qu'en conséquence elles ne refuseront pas d'employer, conjointement avec leurs dites Majestés, les moyens les plus efficaces, relativement à leurs forces, pour mettre le roi de France en état d'affermir dans la plus parfaite liberté les bases d'un gouvernement monarchique également convenable aux droits des Souverains et au bien-être de la nation française; alors et dans ce cas, leurs dites Majestés, l'empereur et le roi de Prusse, sont résolues d'agir promptement, d'un mutuel accord, avec les forces nécessaires, pour obtenir le but proposé et commun. En attendant, elles donneront à leurs troupes les ordres convenables pour qu'elles soient à portée de se mettre en activité. (Moniteur du 18 septembre 1791.)

No VII.

Séance du 30 décembre 1792. (Le procès de Louis XVI était commencé depuis vingt jours.)

Des citoyens de Paris se disant les députés de dix-huit sections, se présentent à la Convention: ils ont au milieu d'eux quelques blessés du 10 août. L'orateur s'exprime ainsi ;

LÉGISLATEUBS,

Vous voyez devant vous des veuves, des orphelins, des patriotes mutilés et couverts de blessures, qui viennent vous demander vengeance; ce sont les victimes échappées à la mort à laquelle Louis le tyran les avait dévouées.

N'entendez-vous pas du ciel cette voix terrible qui vous crie: Quicon que a répandu le sang de ses semblables doit périr à son tour !........ Les larmes de ces veuves, le cris de ces orphelins, les mânes des hommes immolés vous répètent par mon organe ce commandement de la nature. Ecoutez-les, vous dire : Louis fut un traître, un parjure, un assassin, et vous discutez longuement la question de savoir s'il doit subir la peine de ses forfaits. Toutes les lois humaines demandent la mort des assassins. Louis la mérite mille fois; il faut qu'il meure. Voilà l'arrêt que prononcent la morale publique et la justice des peuples. A des hommes ordinaires nous parlerions des remords qu'ils auraient à éprouver à la vue du carnage, du bouleversement général qui pourrait être la suite d'une fausse clémence, de la perspective désolante d'un peuple qui, se voyant trahi, perdrait le fruit de quatre années de sacrifices et de travaux, exposerait la république en l'attaquant dans son berceau; mais à vous, législateurs, à vous, image vivante de la patrie et de la

liberté, nous vous dirons : Le salut public est la loi suprême. Telles sont les observations qu'ont cru devoir vous soumettre des citoyens patriotes, des pères de famille qui s'enorgueillissent d'avoir vu le flambeau de l'univers dans la Convention nationale des Français.

Quel épouvantable délire!!!

N° VIII.

Discours prononcé par M. Lanjuinais, dans le procès de Louis XVI, avant l'appel nominal fait sur cette question: Quelle peine doit-on infliger à Louis? (L'appel avait été déjà écarté.)

Je me fais un plaisir et un devoir de rappeler ici le discours courageux de M. Lanjuinais, dont je ne partage pas du reste les opinions politiques.

CITOYENS,

Il ne s'agit pas ici de craindre; vous devez craindre de violer la justice et la raison. La première violation des principes fait toujours marcher de violation en violation; je pourais même vous en donner plusieurs exemples dans cette affaire même; mais du moins, soyez conséquens dans cette vio

lation de principes, soyez au moins d'accord avec vous-mêmes. Vous invoquez sans cesse le Code pénal; vous dites sans cesse : Nous sommes jurés. Eh bien, c'est le Code pénal que j'invoquerai, ce sont les formes de jury que je demande et auxquelles je vous supplie de ne pas faire d'exception.

Mais vous dites aussi que les lois se font à la majorité plus une; eh bien, vous faites donc un acte mixte et qui participe de vos deux fonctions. Vous avez rejeté toutes les formes que peut-être la justice et certainement l'humanité réclament, la récusation et la forme silencieuse du scrutin, qui seules peuvent garantir les suffrages. On paraît délibérer ici dans une Convention libre, mais c'est sous les poignards et les canons des factieux. (Violens murmures.) Je le pense, je le dis. Daignez, citoyens, peser toutes ces considérations. C'est pour obtenir l'exécution de la loi que je les présente; c'est en faveur de la justice et de l'humanité que je demande, aux termes de la loi, qu'il faille les trois quarts des suffrages.

Dans l'appel nominal, M. Lanjuinais vota le bannissement.

N° IX.

Manuel s'était montré un des ennemis les plus acharnés de la famille royale; il contribua

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