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La liberté, la victoire et la paix replaceront la république au rang qu'elle occupait en Europe, et que l'ineptie ou la trahison a pu seule faire perdre.

No XVI.

Discours de Buonaparte au Conseil des Anciens.

CITOYENS REPRÉSENTANS,

La république périssait, vous l'avez su, et votre décret vient de la sauver. Malheur à ceux qui voudraient le trouble et le désordre! je les arrêterai, aidé du général Lefèvre, du général Berthier, et de tous mes compagnons d'armes.

Qu'on ne cherche pas dans le passé des exemples qui pourraient retarder votre marche. Rien ne ressemble dans l'histoire à la fin du 18° siècle, rien dans la fin du 18° siècle ne ressemble au moment actuel.

Votre sagesse a rendu ce décret, notre courage saura l'exécuter. Nous voulons une république fondée sur la vraie liberté, sur la liberté civile, sur la représentation nationale; nous l'aurons..... je le jure, en mon nom et en celui de mes compagnons

d'armes.

N° XVII.

Singulière déclaration du ministre de la police générale, au 18 brumaire.

Le ministre de la police-générale prévient ses concitoyens que les conseils étaient réunis à SaintCloud pour délibérer sur les intérêts de la république et de la liberté, lorsque le général Buonaparte étant entré au Conseil des Cinq-Cents pour dénoncer des manœuvres contre-révolutionnaires, a failli périr victime d'un assassinat. Le génie de la république a sauvé ce général : il revient à Paris avec son escorte. Le Corps législatif a pris toutes les mesures qui peuvent assurer le triomphe et la gloire de la république.

No XVIII.

Buonaparte avait écrit à S. M. Louis XVIII pour lui proposer d'abdiquer. Le monarque lui répondit de Varsovie, le 2 février 1805:

Je ne confonds pas M. Buonaparte avec ceux qui l'ont précédé ; j'estime sa valeur, ses talens militaires je lui sais gré de plusieurs actes d'administration; car le bien que l'on fera à mon peuple

me sera toujours cher. Mais il se trompe, s'il croit m'engager à transiger sur mes droits. Loin de là, il les établirait lui-même, s'ils pouvaient être litigieux, par la démarche qu'il fait en ce moment. J'ignore quels sont les desseins de Dieu sur ma race et sur moi. Mais je connais les obligations qu'il m'a imposées par le rang où il lui a plu de me faire naître. Chrétien, je remplirai ces obligations jusqu'à mon dernier soupir; fils de saint Louis, je saurai, à son exemple, me respecter jusque dans les fers; successeur de François Ier, je veux du moins pouvoir dire comme lui: Nous avons tout perdu, fors l'honneur.

N° XX.

Discours du tribun Curée. (Moniteur du 1er mai 1804.)

CITOYENS COLLÈGUES,

Je me présente à cette tribune pour appeler votre attention sur des objets graves et éminemment nationaux. Dans une matière aussi importante, j'ai besoin que vous m'accordiez une attention suivie et une indulgence que la pureté de mon patriotisme me donne lieu d'espérer.

Citoyens tribuns, le succès et la durée de tout système politique dépendent de la stabilité du gouvernement, qui y forme comme le point central auquel tout vient aboutir. Ce principe est incon

testable pour tous les temps, pour toutes les circonstances; mais son application devient d'une nécessité encore plus incontestable, lorsque de grandes mutations dans l'Etat ayant amené, ayant développé un ordre de choses qui fixe sous des rapports nouveaux la destinée des peuples, on peut démontrer avec évidence que c'est sanctionner pour les siècles ces mutations politiques, et assurer à jamais le maintien des grands résultats qu'elles ont laissés après elles, que de ramener et de rétablir dans un cours de successions certain, authentique, héréditaire, le gouvernement qui est incorporé à ces grands résultats, et qui s'y trouve lié d'une manière aussi intime que le tronc d'un arbre l'est à sa racine.

Pour mieux concevoir cette idée, veuillez, mes collègues, vous reporter un moment, par le souvenir, à cette époque mémorable de notre révolution, où trente millions de Français, par ún mouvement spontané, par une volonté unanime et d'une voix qui fut aussi puissante que celle du créateur au premier jour de l'univers, s'écrièrent : Que l'égalité s'établisse, que les priviléges disparaissent, et que la nation soit tout ce qu'elle doit être !

En vain les factions, nées au milieu des Ordres privilégiés, vinrent s'opposer aux destins du peuple. La raison et la liberté triomphèrent, et tous les obstacles furent surmontés par la force et l'union nationales.

Charlemagne avait gouverné la France en homme qui était supérieur de beaucoup à son siècle; au milieu de l'ignorance universelle, il avait montré un génie universel; tout à la fois profond législateur, grand homme d'Etat et conquérant infatigable. Quelque temps après cette époque glorieuse, une des familles les plus puissantes dans le régime féodal fut appelée à la souveraineté. Cet odieux système couvrit la France d'abus, en bannit toute liberté nationale, et sembla anéantir sans retour jusqu'au principe de ces idées libérales que l'histoire admire encore dans les institutions de Charlemagne.

Les nobles mouvemens dont le peuple français fut animé en 1789, se dirigeaient principalement contre les institutions de tout genre où la féodalité s'était attachée; et cependant on commit la faute grave de laisser le pouvoir suprême entre les mains d'une famille essentiellement féodale. Dans cette /fausse position, la défiance universelle qu'inspirait le pouvoir chargé de maintenir la Constitution de 91, ne fit qu'accroître la haine de ce pouvoir contre la nation, et n'en corrigea pas les vices. Roi de France, Louis XVI ne voulut jamais être roi des Français; né souverain, il ne put consentir de bonne foi à devenir magistrat. Votre Charte fut violée aussitôt que proclamée, et l'anarchie, au milieu de l'embrasement d'une guerre générale, succéda à la chute effrayante du trône.

S'il est vrai que l'Assemblée Constituante commit

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