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qui décidait que toute personné élevée dans un collége de jésuites, même hors de France, ne pourrait être appelée à aucune fonction publique. Tout Français qui remplit les conditions exigées par la loi de l'Université pour enseigner, a le droit de le faire, s'il est appelé par les autorités compétentes. Dans quelle inquisition nous entraînerait le système contraire! est-ce par l'espionnage, estce par des seriens exigés qu'on pourrait s'assurer que tel maître de pension, tel professeur qui à obtenu son diplome de l'Université, n'est pas jésuite? L'on prétend que nous vivons sous le gouvernement le plus libré, et l'on veut aller chercher des entraves dans les temps antérieurs! Je demanderai pour la seconde fois à ces amis de la liberté qui provoquent les poursuites contre les jésuites, de nous permettre d'être libres, et d'accorder aux jésuites cette liberté civile et religieuse qu'ils réclament pour tous les peuples.

Je terminerai ce chapitre en faisant rémarquer toutes les contradictions dans lesquelles on tombe au sujet des jésuites.

Ainsi les jésuites sont régicides, et professent des doctrines régicides; et leurs plus grands ennemis sont les amis de cette révo

lution qui a produit tant de scélérats méritant la même accusation.

Ainsi les jésuites veulent envahir le pouvoir des rois, les déposer, les assassiner : et partout ils ont été appelés et protégés par les rois.

Ainsi les jésuites empiètent sur les droits des évêques, et ne veulent pas se soumettre à l'ordinaire et ce sont les évêques qui ont demandé l'admission de la société en France, au seizième siècle, qui en ont demandé la conservation au dix-huitième, et qui empleient individuellement les jésuites au dixneuvième.

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Ainsi les Cours, héritières du zèle des parlemens à défendre le pouvoir royal contre les envahissemens du clergé, sont opposées aux jésuites, pour garantir de leurs attaques l'autorité royale : et les libéraux accusent les jésuites de vouloir détruire la Charte au profit de l'autorité royale.

Ainsi les jésuites sont amis du pouvoir absolu et cependant l'Autriche et la Russie ne veulent pas du jésuitisme, quoiqu'il y ait de la bonhomie à attendre desinstitutions là où influent des ambassadeurs d'Autriche et de Russie.

Ainsi, M. de Pradt dit, page 259: Sainte

Alliance et jésuitisme sont deux mots qui répu gnent entre eux; et M. de Pradt dit, page 299: Point d'ordre constitutionnel ou point de jésuitisme et cependant on se plaint que la SainteAlliance n'est point favorable à l'ordre constitutionnel: comment alors n'y aurait-il pas accord entre la Sainte-Alliance et les jésuites?

"En voilà beaucoup sur les jésuites; mais il était nécessaire d'éclairer les hommes de bonne foi, sur toutes les calomnies qui proviennent ou de vieilles passions, ou de la crainte qu'inspirent aux ennemis de la religion ceux qui peuvent la servir utilement. Il faut qu'on sache que l'éducation des jésuites a toujours été vantée et recherchée partout; et que d'ailleurs ceux qui l'aiment n'ont pas beaucoup à en espérer, ni ceux qui la redoutent beaucoup à en craindre, puisque sur près de onze cents maisons d'éducation qui existent en France, ils n'en dirigent que sept.

CHAPITRE IV.

Des ultramontains.

DEs diverses questions traitées si souvent depuis quelque temps à propos de la religion et de ses ministres, celle-ci est assurément la plus indifférente. Jamais sans doute on n'a été plus loin de voir les papes disposer du trône des rois. C'est aujourd'hui une question tout à fait oiseuse et spéculative, et il n'y aurait pas plus d'inconvénient à laisser appeler les papes souverains des rois, qu'il n'y en avait dans les dix-septième et dix-huitième siècles à laisser les rois d'Angleterre s'intituler rois de France. Du reste, quoique cette prétention des papes (si elle existe encore) n'eût aucune importance pour le fonds des choses, et quoique cela soit réduit à une affaire de pure courtoisie, je ne pense pas que cette prétention puisse être admise ni soutenue en France, et nos lois y ont suffisamment pourvu.

Mais l'assertion qu'il n'est pas permis d'être ultramontain en France, présente au pre

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mier coup-d'œil des résultats qui paraissent bien absurdés. Qu'autrefois, dans un pays qui ne reconnaissait que la religion catholique, une décision du clergé français fût déclarée loi de l'Etat, cela se conçoit : mais que, depuis la révolution, et surtout depuis la Charte, dans un pays où la liberté des cultes est proclamée, il soit défendu d'être ultramontain, voilà ce qui me paraît impossible à croire. Quoi, l'on peut être juif, mahométan, payen, déiste; quoi, l'on peut être arien, luthérien, calviniste, anglican, quaker, presbytérien, puritain, anabaptiste, spinosiste, janséniste, hussite, pyrrhonien, iconoclaste, socinien, quiétiste et de mille autres sectes en iste et en ien, l'on peut être schismatique grec, méthodiste, manichéen, tout enfin, excepté ultramontain. Toutes les religions, toutes les sectes qui peuvent être séparées par quelques nuances de notre religion, sont permises, et peuvent être discutées, à l'exception de la seule nuance qu'on désigne sous le nom d'ultramontains! qui peut le croire ?

Mais, dira quelqu'un, je conviens qu'il y a là quelque chose d'extraordinaire et même de ridicule mais vous voulez donc qu'on

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