Sayfadaki görseller
PDF
ePub

lorsque, il y a quelques mois à peine, il assuma sans hésiter, après la mort de son vieil ami le regretté M. Arthaud, la lourde charge de Président du Patronage Saint-Stanislas : c'était toujours la même ardeur juvénile, la même foi et la même générosité de dévouement, et c'est avec joie qu'il nous faisait part de ses démarches et de ses projets.

Son fidèle souvenir allait bien souvent au vieux clocher natal, et il avait voulu compter parmi les membres fondateurs de l'Association des Etudiants Méridionaux, aux réunions annuelles de laquelle il vint souvent se mêler avec sa bonhomie cordiale, aux côtés de son collègue, le D' Eustache, hélas, lui aussi disparu.

Le Docteur Henri Desplats était chevalier de l'Ordre de Saint-Grégoire-le-Grand et décoré de la médaille de Mentana.

D'une santé très robuste, à peine effleuré par les neiges de l'âge, il semblait qu'une longue carrière lui fût encore réservée. Quoique cependant, dans les derniers mois de l'année 1912, quelques symptômes de fatigue très passagère n'eussent pas échappé à ses proches et à ses amis, il continuait à assurer son service d'hôpital avec la ponctualité invariable qu'il y avait toujours apportée. Brusquement, au matin de Noël, nous apprenions qu'un mal soudain venait de le terrasser, et après quelques jours de douloureuses alternatives, malgré les soins les plus éclairés et les dévouements les plus attentifs, le Professeur Henri Desplats rendait le dernier soupir, le 31 décembre 1912, au seuil de l'année nouvelle, qui eût été sa soixantedixième. Sa fin fut infiniment douce, dans le calme. suprême du devoir toujours accompli, laissant aux siens et à tous le souvenir impérissable d'une vie d'une admirable unité chrétienne, où les plus belles vertus familiales s'unissaient aux plus rares qualités profes

sionnelles. Dans un suprême hommage et un dernier adieu au Maître cher et vénéré, j'écris ces dernières lignes avec l'émotion poignante d'un souvenir qui jamais ne saurait s'éteindre, mais avec l'espérance sereine que celui qui fut ici-bas notre Maître si parfait. de Science et de Charité, sera désormais là-haut notre puissant Protecteur.

Dr ADRIEN BESSON.

LES NOUVELLES EXPÉRIENCES

relatives à la démonstration mécanique

DE LA

ROTATION DE LA TERRE

Ce n'est pas la première fois que la REVUE DES QUESTIONS SCIENTIFIQUES publie une étude concernant les preuves mécaniques de la rotation de la Terre. Il y a trente ans environ, l'illustre Philippe Gilbert rédigea, pour la REVUE, un article magistral, décrivant les essais de ses devanciers et les brillants résultats de ses propres expériences (1). Mais, depuis 1882, on a proposé de nouvelles méthodes, on a tenté de nouveaux essais pour rendre sensible aux yeux autrement que par des observations astronomiques la rotation que possède notre globe vis-à-vis des étoiles

fixes.

[ocr errors]

La Direction de la REVUE nous a confié le soin de donner à ses lecteurs un bref aperçu de ces procédés et expériences la mission flatteuse dont elle nous a chargé nous contraint de braver les critiques des lecteurs quelque peu exigeants et de reprendre une succession que beaucoup d'hommes compétents jugeraient

écrasante.

(1) Ph. Gilbert, Les preuves mécaniques de la rotation de la Terre (REVUE DES QUESTIONS SCIENTIFIQUES, Bruxelles, t. XI, 1882, pp. 353-393).

III SÉRIE. T. XXIV.

2

La tâche nous est grandement facilitée par l'heureuse circonstance que nous nous trouvons en possession de deux excellents Ouvrages (1), qui ont paru tout récemment et qui résument admirablement ce qui a été réalisé et publié à ce sujet.

I

Nous nous proposons tout d'abord de dire à quel point de vue nous entendons nous placer, de préciser le sens que nous attachons aux mots « rotation de la Terre » et d'apprécier à sa juste valeur la qualité démonstrative d'une expérience mécanique. Toutefois nous ne parlerons pas du fameux procès de Galilée, ni des discussions philosophiques et physiques auxquelles il a donné lieu (2).

En premier lieu, quelques considérations générales. Parmi les sciences mathématiques appliquées dont l'ensemble peut être nommé Physique mathématique - la mieux connue de nos lecteurs est certes la Géométrie ou science de l'étendue. En Géométrie, on considère notamment des points qui, en se déplaçant, décrivent des lignes, des lignes qui, en se déplaçant, engendrent des surfaces, des surfaces qui, en se dépla

(1) Ph. Furtwängler, Die Mechanik der einfachsten physikalischen Apparate und Versuchsanordnungen (ENCYKLOPAEDIE DER MATHEMATISCHEN WISSENSCHAFTEN, Leipzig, t. IV, art. 7, mars 1904; spéc. ch. III, ss 33-44, pp. 49-61); et surtout la volumineuse publication de l'Institut astronomique du Vatican : J.-G. Hagen, S. J., La rotation de la Terre; ses preuves mécaniques anciennes et nouvelles, Rome, 1911 (trad. fr. de P. de Vrégille, S. J.), avec deux appendices: I. Les preuves de M. Kamerlingh-Onnes, par J. Stein, S. J., 1910, et II. Continuation des expériences, par J.-G. Hagen, S. J. (trad. fr. de P. de Vrégille, S. J.), 1912.

Une analyse de ce dernier ouvrage, par A. Blondel, a paru dans le BULLETIN ASTRONOMIQUE, Paris, t. XXX, avril 1913, pp. 221-224.

(2) Voyez l'article cité de Gilbert et, parmi les innombrables publications relatives à ce procès, tout spécialement l'article « Galilée » que P. de Vrégille, S. J., a rédigé dans le Dictionnaire apologétique de la Foi catholique, de A. d'Alès, Paris, fasc. VII, 1911, col. 147-192.

cant, balaient l'étendue de volumes, mais on ne s'occupe en aucune manière du temps dans lequel s'effectuent ces mouvements, se produisent ces générations de courbes, de surfaces, etc.

Si, en plus de la notion d'espace, on fait intervenir cette notion de temps, on obtient une science déjà plus complexe, nommée Cinématique (1); cette science étudie les propriétés spatiales des mouvements dans leurs rapports avec le temps, mais sans rechercher quelles sont les causes physiques de ces mouvements.

La résolution de ce dernier problème fait l'objet d'une troisième science, la Dynamique (2), dont l'étude suppose connue la Cinématique. A vrai dire, la Dynamique n'a pas pour objet une recherche qualitative de causes (3); il est impossible de découvrir les véritables causes des phénomènes physiques et, en particulier, des mouvements; on se contente de substituer aux causes réelles qui produisent les mouvements, d'autres causes fictives appelées forces (4), et, en Dynamique, on se borne à calculer la grandeur de ces forces.

Ainsi, lorsque nous disons que la distance de Liége à Bruxelles est de cent kilomètres, nous recourons uniquement à une notion géométrique. Quand nous écrivons qu'un express roule à une allure de quatrevingts kilomètres à l'heure ou encore qu'un train parti de Liége à deux heures arrive à Bruxelles à trois heures et demie, nous employons simplement des considérations cinématiques. Mais, si nous disons que,

(1) Cette branche n'est constituée en corps spécial de doctrine que depuis A.-M. Ampère.

(2) Cinetics des Anglais, Kinetik des Allemands.

(3) Que nos lecteurs métaphysiciens nous pardonnent ce langage si peu philosophique!

(4) Cf. P. Appell, Traité de Mécanique rationnelle, t. I, 2e éd., Paris, 1902: Introduction, pp. 1-2 (citation presque textuelle). La Dynamique étudie aussi le problème inverse.

« ÖncekiDevam »