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Verbiest (1). Cette notice biographique a échappé à l'attention du P. Van Hée. Jusqu'à meilleure information, je la crois plutôt de la plume de Buglio que de celle de Verbiest.

IV. OUVRAGES RELIGIEUX. Nous tromperons-nous en disant que de tous les ouvrages de Verbiest, voilà ceux auxquels il attachait lui-même le plus de prix? Par leurs nombreuses rééditions, ce sont, en tous cas, ceux qui continuent à rendre encore aujourd'hui le nom du jésuite flamand cher aux chrétiens chinois. En voici les titres : 1. Précis méthodique de la Religion. A lui seul, il eût suffi à assurer la gloire de Verbiest, car il obtint le plus grand honneur auquel puisse atteindre un livre chinois, celui d'être reçu dans le Catalogue de la Bibliothèque impériale. Les rééditions du Précis ne se comptent plus. 2. De la Rétribution du bien et du mal; 3. La Confession expliquée ; 4. L'Eucharistie quelques réponses aux objections; 5. Preuves de la vraie Religion. Deux lettres chinois avaient écrit les Preuves de la Religion en ce beau style lapidaire, dont le chinois est resté un modèle inimitable ». Verbiest reprit l'ouvrage, le perfectionna et y ajouta une préface. C'est le Criterium verue Religionis, traduit et publié à Paris, par Couplet, en 1686; 6. Somme Philosophique. Je la cite pour mémoire. Elle se divisait en 60 livres. Après l'avoir écrite en s'aidant des travaux chinois composés sur le même sujet par les jésuites ses devanciers, Verbiest tâcha de faire imprimer la Somme aux frais du trésor impérial; mais les mandarins firent échouer son projet et le manuscrit resta inédit.

V. DOCUMENTS.-1. Pièces officielles relatives aux Européens, données sous Kang-Hi. Verbiest a réuni lui-même les documents ou pièces officielles relatifs aux Européens. C'est la source principale, sinon unique, des textes chinois relatifs à ce sujet. La Bibliothèque Nationale de Paris possède les pièces les plus importantes dans un recueil factice en trois volumes, contenant un pêle-mêle de fragments d'ouvrages incomplets (N. F. C. n's 2907 et 2908). Les pièces qui concernent la réforme du calendrier ont été rééditées, avec des traductions latine et française, par le P. Couvreur S. J., dans son Choix de Documents, Lettres officielles, Proclamations, Édits, Mémoriaux, Inscriptions (2). J'en ai énuméré le détail dans ma notice (3).

(1) T. I, p. 60, no 1024. Cote N. F. C., 2754.

(2) Texte chinois avec traduction française et latine. Ho-Kien-Fou, 3o édition. Imprimerie de la Mission catholique, 1901; pp. 87-107.

(3) Ho Kien Fou, 3e éd. 1901, pp. 375 et 376.

2. Supplique pour demander la liberté de la Religion. Cette pièce curieuse porte la date du 3 mai 1687. Le texte chinois existe-t-il encore? Ce n'est guère probable, mais la Compagnie de Jésus en possède une version latine manuscrite de l'époque : Copia libelli supplicis oblati die 3 maii 1687 Imperatori Sinarum a P. Ferdinando Verbiest. Je me propose de la publier dans la Correspondance de Verbiest.

VI. ROLE DE VERBIEST DANS LA COMPOSITION DE SES OUVRAGES CHINOIS. Voilà, sans doute, le chapitre le plus original du beau mémoire du P. Van Hée. Il rectifiera probablement des idées erronées chez la plupart des lecteurs.

Verbiest a-t-il écrit lui-même ses ouvrages chinois ? Répondons franchement avec le P. Van Hée : «Pas le moins du monde. Et pour être encore plus complet, avouons qu'à notre connaissance, ni Ricci parmi les anciens, ni Zottoli parmi les modernes, n'ont jamais réussi, malgré leur science sinologique, à composer un ouvrage chinois de longue haleine. Je fais cette restriction, car ils étaient capables, je crois, de rédiger des opuscules; encore ne l'ont-ils pas essayé, semble-t-il.

» La raison en est dans la difficulté du chinois littéraire et dans l'insuffisance des loisirs requis.

» Verbiest, comme Ricci, a été aidé par d'excellents lettrés. Ministres d'empire et académiciens ont pris un délicat plaisir à mettre en beau style ce que les jésuites leur expliquaient ou dictaient, touchant les sciences et la religion. Dans la plupart des livres conservés, on trouve très clairement indiqué ce double rôle. Les six premiers livres d'Euclide, par exemple, ont été expliqués et dictés par Ricci au premier ministre Zi (1), qui, grâce à de si savantes leçons et grâce à son mérite personnel, a fait de cette traduction un texte classique à l'usage des mathématiciens jaunes.

» Verbiest, avec sa franchise ordinaire, nous a laissé luimême l'explication de ces circonstances peu connues. Dans son attaque contre les savants européens, Yang Koang-Sien avait eu... disons le mot, la bêtise d'écrire cette boutade : « leurs livres sont mal expliqués, leur style est défectueux, aussi n'y comprend-on rien ».

>> Dans nos ouvrages scientifiques, telle fut la réponse, nous cherchons les faits et la vérité, sans nous occuper outre mesure des fleurs de rhétorique. Des lettres nous mettent en chinois ce que nous leur expliquons ».

(1) Plus connu sous le nom de Paul Siu.

Verbiest, on le voit, est explicite et clair. Mais il faut l'avouer, malgré l'importance du fait, cette collaboration des lettres chinois aux ouvrages écrits dans leur langue par les Européens, était chez nous chose ignorée. Le lecteur nous saura gré d'avoir transcrit en entier le passage où le P. Van Hée nous l'apprend. VII. TITRES de Verbiest d'APRÈS SES OUVRAGES CHINOIS. Sous la dynastie des Tsing, ou Tartares-Mandchous (1646-1912), les dignités se divisaient en neuf ordres à deux degrés chacun ; il y avait donc en tout dix-huit grades, le 18 étant le grade inférieur.

Par une coutume assez bizarre, afin de récompenser le zèle des mandarins, des degrés additionnels leur étaient concédés; espèces de bonnes notes qui n'augmentaient en rien leur dignité réelle.

Comme vice-président de l'Observatoire, charge qu'il occupa dès la XII année du règne de Kang-Hi, c'est-à-dire dès 1673, Verbiest débuta par un mandarinat du 5o ordre et du 2o degré. Mais il monta rapidement. A la fin de sa vie il était premier président de l'Observatoire; président à la Cour suprème des sacrifices impériaux, (titre singulier, mais purement honorifique, qui était toujours donné au Président du Tribunal des Mathématiques; plusieurs jésuites, pour éviter de choquer les personnes peu au courant des usages de la Chine, le traduisaient tout simplement par cette dernière expression ;) président de la Cour suprême pour la réception des communications adressées à l'Empereur; vice-président du Ministère des Travaux publics. Cette dernière dignité conférait au titulaire un mandarinat du 2o ordre et du premier degré. Verbiest était honoré par dessus le marché de deux degrés additionnels.

On peut suivre, par les titres donnés à Verbiest dans les en-têtes de ses ouvrages, l'ascension progressive du jésuite flamand dans les honneurs. Voici, à l'occasion de ces titres, une pièce curieuse, dont je dois la traduction à l'obligeance du P. Van Hée. C'est l'inscription (fig. 4) qui surmonte un portrait de Verbiest, peint peu de jours après la mort du missionnaire, d'après celui qui avait été fait en 1674 par ordre de Kang-Hi. Ce dernier est perdu, mais la copie du XVIIe siècle se conserve à l'Observatoire des Pères de la Compagnie de Jésus, à Zi-KaWei. J'en reproduis (fig. 5) un fac-similé moderne dessiné par un artiste chinois (1).

(1) Ce fac-similé a été rapporté de Chine par un ami du P. Van Hée, M. le comte du Monceau de Bergendael, à qui nous en devons la communication.

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D'après le portrait peint en 1674, par ordre de l'Empereur Kang-Hi, dont une copie se trouve chez les Pères de la Compagnie de Jésus, à l'Observatoire de Zi-Ka-Wei, près Shanghai.

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