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faisant alterner les périodes de compression et les périodes normales, il règle à sa guise le mode de division des cellules pendant les premières phases du développement; neanmoins tous les oeufs donnent finalement des individus absolument normaux.

Les embryons peuvent subir des traitement plus violents encore. La gastrula complètement formée de l'étoile de mer peut être coupée en deux suivant n'importe quel plan: chaque partie modifiera immédiatement son évolution de manière à donner un individu complet. (The Science and Philosophy of the Organism, t. I, p. 59 sq.).

Ces phénomènes ne sont pas exceptionnels. La faculté de changer la marche du développement suivant les obstacles qu'il rencontre, de réparer les brèches qui y sont produites, appartient au contraire dans une mesure variable à tous les embryons. Et lorsque le développement est achevé, la même tendance se manifeste dans les phénomènes de restitution des organes amputés.

Gustav Wolff enlève le cristallin à un triton. En quelques mois l'animal achève la régénération de cet organe. Cela s'accomplit au dépens de l'épithélium de l'iris dont les cellules fortement pigmentées vont fournir les cellules parfaitement transparentes du cristallin. Le procédé de restauration est donc totalement différent de celui qui a donné lieu à la première formation de l'organe (Beiträge zur Kritik der Darwin'schen Lehre, Leipzig, 1898, p. 68 sq.). Dirons nous que les ancêtres du triton se sont exercés à régénérer leurs cristallins, ouque la sélection naturelle a favorisé ceux qui possédaient ce pouvoir ? Il faudrait une foi robuste dans les théories de Lamarck ou de Darwin pour se contenter de pareilles explications. Nous constaterons donc que le triton se sert d'un moyen anormal et extraordinaire pour restaurer son type spécifique ; il se sert du moyen

qui a priori apparaît le plus simple dans les conditions où il se trouve.

On peut se servir de ces faits, comme le fait Driesch, pour prouver que les êtres vivants n'agissent pas comme des machines, que leur organisation physicochimique ne suffit pas pour rendre compte des phénomènes qui s'y observent. Nous les envisageons ici comme des manifestations de finalité. Nous voyons la nature aboutissant par des voies différentes à un résultat constant déterminé à l'avance. Des chemins différents conduisent en général à des termes différents. Ils peuvent converger au même endroit par hasard, mais si ces coïncidences sont trop précises et si elles se répètent, on considèrera que cette hypothèse n'a plus de vraisemblance et on conclura à une rencontre intentionnelle.

Cet argument, comme le précédent, considère donc un effet à certains égards constant, malgré la variété des causes apparentes. Quand cela se présente dans l'expérience, nous concluons sans hésiter qu'il y a un élément de causalité qui nous échappe et dont la constance détermine celle de l'effet. Dans les phénomènes que nous avons considérés, les causes efficientes mises en œuvre sont différentes d'après les circonstances : ce n'est pas en elles que nous trouverons l'élément constant correspondant à la constance de l'effet. C'est donc dans la cause finale qu'il faut le chercher.

Il pourrait sembler à première vue que dans l'évolution individuelle la forme spécifique réalisée chez les parents suffit pour expliquer la constance avec laquelle elle est produite dans les descendants. Il en serait ainsi si à chaque type correspondait un procès absolument uniforme d'évolution. Or nous avons vu que cette évolution varie suivant les circonstances.

Il n'y a rien d'absolument nécessaire à ce qu'un animal en produise un autre de la même forme ou con

serve pendant sa vie le type qu'il possédait à sa naissance. Le contraire serait plutôt probable, étant donnée la variété des circonstances qu'il traverse et qui provoquent de sa part des réactions également variées. Si cette variété conduit néanmoins toujours au même résultat, c'est qu'elle est dominée par une volonté qui poursuit ce résultat et qui l'y fait aboutir. Cette influence peut d'ailleurs s'exercer indirectement par l'intermédiaire de forces convenablement choisies et distribuées.

Il faut éviter de traiter comme tout-à-fait semblables des phénomènes qui n'ont entre eux qu'une vague analogie, quoique parfois les mêmes mots servent à les désigner. On peut à certains égards voir dans la forme adulte une situation d'équilibre stable vers laquelle tend le développement embryonnaire. Mais ce serait une singulière illusion que de considérer les phénomènes de croissance et de régénération comme les mouvements d'un corps qui étant dérangé de sa position d'équilibre, tend à y revenir. Si un triton auquel on a amputé une patte n'est plus en équilibre sur les trois qui lui restent, cela m'explique qu'il tombe sur le flanc, mais non pas que la quatrième patte repousse. Il est vrai que la rupture d'équilibre qu'on invoque n'est pas celle-là. Mais en quoi consiste-t-elle et pourquoi, comme le fait remarquer Gustav Wolff, la guérison de la blessure ne suffit-elle pas à le rétablir? Nous ne pouvons comprendre la régénération des membres que comme l'action de la nature qui répare son œuvre; et voyant qu'elle aboutit toujours plus ou moins parfaitement à ce résultat, quelles que soient les lésions, pourvu qu'elles ne la détruisent pas radicalement, nous concluons que c'est un but qu'elle poursuit.

Le but, nous l'avons dit, n'exerce sa causalité que par l'intermédiaire de l'intelligence. Car n'existant pas en lui-même il n'a d'action sur la réalité que par l'esprit

qui le conçoit et la volonté qui y tend. Concevoir la finalité comme liée à l'existence d'une cause psychologique ce n'est donc pas seulement, comme le dit Wolff, (Mechanismus und Vitalismus, Leipzig 1905, p. 14), proposer une hypothèse basée sur l'analogie avec notre propre activité, c'est une nécessité logique.

L'évolution s'accomplit donc aussi bien dans la succession des espèces que dans le développement des individus sous la direction d'un être qui, ayant conçu un but, le poursuit et le réalise. Mens agitat molem. Lorsque nous admirons la manière persévérante et complexe dont la nature réalise ses fins, nos hommages n'iront pas à «<l'intelligence des fleurs » mais nous nous inclinerons avec respect devant la Sagesse Infinie qui, en déployant devant notre esprit les splendeurs de la Création, soulève un coin du voile qui la recouvre.

JACQUES LAMINNE.

ARISTARQUE DE SAMOS

A PROPOS D'UN LIVRE RÉCENT (1)

I

La vie d'Aristarque de Samos nous est peu connue : nous savons seulement qu'elle s'écoula probablement de 310 à 230 environ, entre Euclide et Archimède son contemporain, mais plus jeune que lui de quelque vingt-cinq ans.

Un seul de ses ouvrages nous est parvenu; il a pour titre Des dimensions et des distances du Soleil et de la Lune. C'est une œuvre géométrique de valeur que les anciens ont estimée et accueillie dans leur collection appelée la Petite Astronomie, par opposition à la Grande Astronomie, la Syntaxe de Ptolémée.

Cette circonstance n'est pas étrangère à sa conser

vation.

Nous possédons trois éditions du texte grec de ce traité la première est due à Wallis (1688), la seconde à Fortia d'Urban (1810), la troisième, œuvre de seconde main, se base sur les deux précédentes. Les mérites de celles-ci ne rendent pas inutile une édition nouvelle bénéficiant d'une collation plus complète et

(1) Aristarchus of Samos, the ancient Copernicus. A History of Greek Astronomy to Aristarchus, together with Aristarchus's Treatise on the sizes and distances of the Sun and Moon, a new greek text with translation and notes. By sir Thomas Heath, K. C. B., Sc. D., F. R. S. Sometime Fellow of Trinity College, Cambridge. Oxford, at the Callendon Press, 1913.

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