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Les récentes Fouilles d'Égypte

Les recherches archéologiques du siècle dernier ont eu un double résultat d'une part, elles nous ont fait mieux connaître les civilisations des époques historiques et, d'autre part, elles ont fait entrer dans le cadre de l'histoire des époques bien plus anciennes, qui étaient reléguées dans le domaine du mythe et de la légende.

En effet, les fouilles entreprises dans le proche Orient et dans le bassin de la Méditerranée, ont fait revivre plusieurs dizaines de siècles au sujet desquels on ne savait presque rien. Les empires antiques de la Mésopotamie, de l'Égypte, de l'Asie-Mineure et de la mer Égée renaissent à nos yeux avec la netteté des époques modernes. N'a-t-on même pas osé entrevoir un moment la possibilité de découvrir en Europe des documents écrits remontant aux périodes préhistoriques ?

Mais gardons-nous de prononcer un jugement sur ce sujet brûlant, et portons notre attention sur les découvertes d'Égypte, où nous marchons sur un terrain plus sûr !

La plus antique civilisation égyptienne. - Les progrès réalisés en égyptologie, depuis cent ans, tiennent du prodige. Champollion, le premier, avait retrouvé, après quinze siècles d'oubli, la clef de l'écriture hiéroglyphique et avait permis à l'histoire de franchir d'un coup plusieurs millénaires. Pendant son voyage d'exploration en Égypte (1829), il découvrait des monuments qui datent le plus souvent du Nouvel Empire, mais soupçonnait déjà que la vallée du Nil recélait des trésors bien plus anciens.

Après lui les Lepsius, les Mariette et les Maspero IVe SÉRIE. T. XIV.

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retrouvèrent, à Saqqarah et à Gizeh, les sites des nécropoles de l'Ancien Empire (IVe-Ve dynastie), remontant, suivant les calculs les plus modérés, au commencement du IIIe millénaire avant notre ère. Les savants crurent un instant avoir atteint les débuts de la civilisation.

Mais, il y a une trentaine d'années, Amélineau et Petrie découvrirent les restes de la nécropole d'Abydos, en Haute-Égypte, où étaient ensevelis les pharaons des deux premières dynasties historiques. Les pièces ramenées au jour révélèrent une civilisation qui possédait tous les germes du développement des époques suivantes. Or, la Ire dynastie nous reporte au moins au IVe millénaire avant Jésus-Christ!

L'Égypte alors était déjà constituée en un vaste royaume unifié qui s'étendait depuis la première cataracte jusqu'aux embouchures du Nil, et les pharaons imposaient le respect aux populations nomades de la Libye et de la péninsule du Sinaï.

Toutes les provinces reconnaissaient l'autorité du pouvoir central, et les impôts, perçus régulièrement, venaient enrichir le trésor royal. Ces riches potentats couvrirent le pays de monuments : ils élevèrent des palais et des temples, mais ils eurent soin surtout de se construire des sépultures dignes de leur puissance.

Car, pour l'Égyptien, la sépulture a une importance capitale il continuera dans la tombe la vie d'ici-bas et son degré de bonheur dans la vie future dépend de la richesse de son tombeau. Aussi les Égyptiens appelaient

ils leur dernière demeure : « maison d'éternité ».

Ces tombes royales, nous les découvrons dès l'aurore des temps historiques, groupées dans un coin de la nécropole d'Abydos, sous la protection du dieu funéraire Khenti-Amenti « le chef de l'Occident », qui fut assimilé plus tard à Osiris (1).

(1) Voir surtout: F. PETRIE, Royal Tombs, vol. I-II, 1900-1901. (Twenty-first memoir of the Egypt Exploration Society).

Au fond d'une excavation centrale, s'ouvrait une chambre construite le plus souvent en briques, en bois, et, un peu plus tard, en pierres. Tout autour étaient réparties de petites chambres, magasins où l'on déposait, à l'intention du roi défunt, mobilier, objets de toilette et provisions. Par-dessus ces caveaux, l'on édifiait un grand massif rectangulaire dont le mur extérieur était parfois curieusement décoré de niches, peut-être a l'imitation d'un pavillon royal.

Sur les côtés de cette sépulture, s'alignaient les caveaux plus modestes des courtisans et des fonctionnaires, qui accompagneraient leur maître dans son grand voyage vers l'éternité.

Au début de la IIIe dynastie, un progrès immense est réalisé l'évolution des constructions funéraires prouve que les architectes sont arrivés à une complète maîtrise.

Par une curieuse coïncidence, deux champs de fouilles. en cours d'exploitation viennent nous fournir des renseignements sur ce stade important de la civilisation égyptienne jusqu'ici l'on était trop porté à rattacher la IIIe dynastie à la période archaïque; mais les monuments récemment découverts prouveront que l'art égyptien arrivait à ce moment à son parfait épanouissement.

Les nécropoles de Saqqarah et de Gizeh, dont nous parlerons ici, se groupent autour de Memphis, capitale de l'Égypte à l'époque de l'Ancien Empire (IIIe-IVe dynastie). Les rois semblent avoir rapproché le plus possible le lieu de leur repos du siège de leur puissance.

La « Pyramide à degrés » de Saqqarah. Quand on quitte le Caire et qu'on remonte le Nil, une des premières haltes se fait au village moderne de Bedréchein. Après avoir traversé les palmeraies de Mitrahineh qui recouvrent le site de l'antique Memphis, on aperçoit au delà des cultures, sur le versant du plateau libyque, les som

mets arrondis de quelques pyramides écroulées de la VIe dynastie; par-dessus se dresse un monument de forme singulière on dirait des massifs rectangulaires superposés en ordre décroissant. C'est la «< Pyramide à degrés » de Saqqarah. Ce monument attira à plusieurs reprises l'attention des égyptologues, et même le simple touriste garde de la visite des chambres intérieures un souvenir inoubliable.

On y pénètre du côté septentrional par des couloirs étroits et tortueux. Dès l'antiquité, des pilleurs de nécropoles se frayèrent cette route vers les trésors plus ou moins imaginaires du pharaon qui reposait là. Lorsqu'après une marche longue et pénible on arrive au centre de la pyramide, on est fortement impressionné de découvrir soudain dans l'obscurité mystérieuse une chambre immense. Elle mesure une vingtaine de mètres de haut et, à la lumière d'une chandelle, on parvient à peine à en deviner le plafond. On marche sur une accumulation de débris de blocs de granit et d'albâtre, seuls restes de la chambre funéraire, vidée et saccagée maintes fois par les chercheurs de trésors; mais un peu plus loin, en escaladant les blocs épars sur le sol, on pénètre dans deux petites chambres qui portent encore quelques traces de leur décoration primitive.

L'égyptologue allemand Richard Lepsius, qui y pénétra en 1841, après Minutoli (1821) et Vyse (1827), enleva. même tout un panneau orné d'une jolie décoration en carreaux émaillés d'un bleu verdâtre il transporta la pièce au Musée de Berlin, dont elle constitue actuellement un des joyaux.

Sur les montants et les linteaux des portes, on peut encore lire les noms et les titres du défunt dont le repos a été si indignement troublé.

Lorsqu'on tâche de pénétrer le mystère d'un monument antique, il arrive que les parties les plus connues ménagent encore d'agréables surprises.

Au début du mois de mars, Firth fit enlever les débris qui encombraient ces chambres. Il trouva l'entrée de nouvelles salles aux murs émaillés ; et, d'après les derniers renseignements reçus (1), un des murs portait en outre des stèles sculptées dans le calcaire, pareilles à celles que nous rencontrerons plus loin dans un autre hypogée du temple de Zeser.

Aux époques récentes de l'histoire égyptienne, la pyramide à degrés devait être visitée comme une curiosité, car les stèles portaient des traces de quadrillages. Il est probable qu'à l'époque saïte (vIe siècle avant J.-C.), les décorateurs égyptiens venaient s'inspirer de ces modèles d'art classique, et les reproduisaient le plus fidèlement possible dans leurs propres monuments.

Le premier grand Pharaon d'Égypte, Zeser, et son ministre, Imhotep. - Zeser, le constructeur de la pyramide à degrés, est un pharaon assez célèbre : son nom se rencontre sur différents monuments, et, bien des siècles plus tard, son souvenir s'est conservé dans la légende (2).

(1) Times, 5 mars 1928.

(2) En attendant que la publication systématique et complète des fouilles de Saqqarah ait été faite, nous devons nous contenter de citer dans cette brève bibliographie les principaux articles de revues où il a été question des nouvelles découvertes :

Le Times, de Londres, années 1925 et suivantes, passim (surtout les numéros du 16 janvier 192 et du 9 novembre 1927).

L'Illustrated London News, 28 février 1925; 30 janvier 1926 ; 12 novembre 1927; 7 janvier 1928.

L'Illustration de Paris: 7 janvier 1928 (article de l'architecte

Lauer).

Annales du Service des Antiquités d'Égypte, XXVI (1926); pp.97-101: C. M. FIRTH, Preliminary report on the excavations at Saqqara; pp. 177-202 B. GUNN, Inscriptions from the step pyramide site : XXVII (1927); pp. 105-111 : C. M. FIRTH ; ib. Excavations of the S. d. A at Saqqara ; pp. 112-133 : J. P. LAUER, Étude sur quelques monuments de la IIIe dynastie.

Zeitschrift für ägyptische Sprache und Altertumskunde, Leipzig, 1927, pp. 1 et suivantes : H. JUNKER, Von der ägyptischen Baukunst des Alten Reiches.

Sur Imhotep, voir surtout: K. SETHE, Imhotep, der Asklepios

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