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Il fut le fondateur de la IIIe dynastie, et établit la suprématie de Memphis. Il entreprit des expéditions dans la péninsule du Sinaï et recula les frontières de l'Égypte au Sud d'Éléphantine. On savait aussi qu'il avait été un grand constructeur et on avait relevé son nom dans différents sites d'Égypte ainsi, au temple fameux d'Héliopolis, Schiaparelli découvrit des vestiges de son règne.

Mais la mémoire de son nom fut associée à celle de son vizir Imhotep. Au cours de toute l'histoire égyptienne, le souvenir de ce personnage resta bien vivace : on lui attribuait un recueil de proverbes, et les scribes l'invoquaient comme leur saint patron. Avant de se mettre au travail, ils avaient même coutume de lui offrir une libation. On en fit également un grand médecin, et à la basse époque il fut divinisé : les Grecs transcrivirent son nom Imouthès et l'assimilèrent à Asclépios (Esculape), le dieu de la médecine.

Enfin on se représenta toujours Imhotep comme le collaborateur et l'architecte de Zeser, dans les constructions fameuses dont il orna l'Égypte. Un écho de ces traditions nous est transmis par Manéthon, prêtre égyptien de l'époque ptolémaïque, qui écrivit en grec une histoire de l'Égypte (Ie siècle avant J.-C.).

Dans un des passages conservés, nous lisons : « Tosorthros (c'est-à-dire Zeser) régna vingt-neuf ans. (Sous son règne vécut Imouthès) (1), qui, à cause de son habileté médicale, passe pour Asklepios; il découvrit la manière de bâtir en pierres taillées, et s'occupa aussi de l'écriture ». Ces légendes devaient reposer sur un fond historique ; mais déjà quelques siècles plus tard, un poète du Moyender Ægypter, dans Untersuchungen zur Geschichte und Altertumskunde Ægyptens, II. Band, Leipzig, 1902.

Cfr. J. B. HURRY, Imhotep, the Vizier and Physician of King Zeser, Oxford, 1926.

(1) Dans le texte grec conservé, les mots entre parenthèses manquent, mais ils sont nécessaires au sens de la phrase.

Empire déplorait la disparition des monuments qui devaient éterniser la gloire du grand bâtisseur :

J'ai entendu les paroles d'Imhotep et de Dedefhor

Dont les paroles sont citées partout. Qu'est-il advenu de leurs tombeaux ? Leurs murs sont tombés en ruines. Leurs tombeaux n'existent plus

Comme s'ils n'avaient jamais été.

Nous verrons que notre poète était un peu trop porté au pessimisme et que le sage vizir Imhotep nous a laissé plus qu'un nom.

Les fouilles de M. Firth. En 1923, le Service des Antiquités d'Égypte chargeait M. Firth de pratiquer des fouilles dans la nécropole de Saqqarah, plus particulièrement dans les environs de la pyramide de Zeser.

L'examen des lieux permettait de supposer qu'on mettrait au jour les restes d'un temple funéraire, et les monticules de sable qui recouvraient apparemment l'enceinte de l'édifice, montraient que celui-ci s'étendait sur une aire de 450 m sur 250 m environ.

Ce n'était pas une petite entreprise de dégager les ruines d'un monument aussi vaste, et, depuis les quatre années que M. Firth y fait travailler de nombreuses équipes d'ouvriers, à peine une moitié du champ a été déblayée.

Grâce à ce travail méthodique, il est possible, dès à présent, de fixer dans ses grandes lignes le plan de ce temple, et de juger mieux de la perfection de l'art égyptien au début de la IIIe dynastie.

La partie principale du temple s'étendait sur la face Nord de la pyramide. Les chambres et les cours s'y succédaient suivant un plan assez compliqué. Mais les Arabes ont dû passer par là et exploiter cet édifice comme une

carrière; en effet, ils trouvaient ici à pied d'œuvre des blocs de calcaire bien taillés et prêts à entrer dans leurs propres constructions.

Cependant une chambre d'un intérêt particulier a échappé à la destruction: c'est le serdab royal, c'està-dire l'endroit où était conservée une statue destinée à servir de réceptacle à l'âme du défunt.

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PLAN DE LA PYRAMIDE A DEGRÉS

ET DU TEMPLE FUNÉRAIRE DE ZESER (1)

I. Chapelle funéraire de Zéser.

II et III. Tombes et chapelles des princesses.

IV. Chapelle du Heb-sed.

V. Chapelle.

VI. Propylées.

VII. Pyramide à degrés.

Contrairement aux statues qui se dressaient dans les parties plus accessibles du temple, celle-ci était enfermée dans un coffre en pierre, de façon à la mettre à l'abri des dangers de destruction. A hauteur des yeux, deux petits trous circulaires étaient pratiqués dans la paroi pour permettre à la « statue vivante » de suivre les cérémonies accomplies dans le sanctuaire.

(1) D'après STEINDORFF, Baedekers Ægypten, 1928, p. 151.

Au cas même où les autres effigies royales viendraient à disparaître, cette statue continuerait à assurer au défunt une survie heureuse. La prévision s'est pleinement réalisée alors qu'il ne reste que des débris des autres statues, celle-ci n'a pas subi de détériorations considérables depuis les cinq mille ans qu'elle repose dans son abri. Cependant elle l'a échappé belle : quelques jours à peine après que Firth l'eut retirée de son coffre pour la transporter au musée du Caire, où elle se trouve actuellement, un gros bloc, se détachant du flanc de la pyramide, est venu s'abattre sur le serdab. Sans doute aurait-il endommagé irrémédiablement ce spécimen presque unique de la statuaire royale sous la IIIe dynastie.

Des colonnes doriques

Les Tombes des Princesses. avant la lettre. - Suivant une coutume généralement suivie, le roi permettait aux membres de sa famille de construire leur demeure d'éternité à côté de la sienne : aussi les fouilleurs ne furent-ils pas surpris de découvrir au Nord-Est de la pyramide à degrés deux petites éminences, indiquant l'emplacement des pyramides de princesses.

Chacun de ces massifs était flanqué au Sud de chapelles funéraires qui exciteront encore longtemps l'admiration des archéologues et des artistes. Le revêtement des murs est construit en petits blocs de calcaire admirablement taillés ; leur surface est tellement lisse qu'à première vue toute la paroi semble formée d'une seule pièce. La façade de ces chapelles se développe sur une dizaine de mètres et se termine par deux piliers carrés. Mais l'élément le plus intéressant de la décoration est constitué par quatre légères colonnes cannelées, engagées dans le mur. Leur fût s'amincit vers le haut, et elles étaient couronnées d'un chapiteau singulier, ressemblant à deux grandes feuilles retournées. Ces colonnes, qui mesuraient huit mètres de haut, sont exécutées suivant un canon

d'une élégance sans égale dans l'architecture égyptienne. On connaissait des piliers polygonaux dans des monuments bien plus récents, entre autres dans des tombes du Moyen-Empire et dans le temple de la reine Hatshepsout à Deir-el-Bahari, qui datent du xxe et du XVIe siècle avant J.-C. Frappé par l'allure toute classique de ces supports architecturaux, Champollion leur avait donné le nom de piliers prodoriques, voulant marquer leur analogie avec l'ordre grec. Mais ici nous franchissons d'un coup un espace de près de deux mille ans et les exemples que nous trouvons à l'aube de l'histoire laissent loin derrière eux ces pâles imitations d'un art presque décadent.

D'ailleurs, les Égyptiens des époques postérieures ne se firent pas faute de visiter ces édifices dont l'antiquité et la magnificence devaient flatter leur orgueil national : de nombreux graffites nous ont laissé sur les murs des chapelles le témoignage de l'admiration de ces visiteurs : ils vont jusqu'à comparer la beauté de ces édifices à la splendeur des cieux ».

Parmi ces inscriptions, il en est qui datent du viire et du vire siècle, et il ne serait pas imprudent d'affirmer que les voyageurs et les commerçants grecs ont pu voir ces chefs-d'œuvre d'architecture et s'en inspirer dans les constructions qui font encore la gloire du génie hellénique.

Les « propylées » de Zeser. Les fouilleurs n'étaient pas arrivés à leur dernier émerveillement.

Au sud d'une série de chambres qui contenaient probablement des statues royales, ils dégagèrent un long vestibule qui partait du mur d'enceinte et conduisait vers le centre du temple.

Firth donna à cette partie de l'édifice le nom de « propylées », et il faut reconnaître que la construction mérite, tant par son style que par sa disposition, d'être

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