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du Nord (1) sont tout autres 1o Les prix des terres toujours en hausse et nombre de dépenses improductives; 2o Le bon marché de la main-d'œuvre, qui découle de la surpopulation et du « standard of living » très bas, et qui rend désavantageux l'emploi des machines ; 3° L'absence d'une industrie indigène pouvant fournir des machines. et des engrais (synthétiques), appropriés aux conditions spécifiques du pays.

Soulever la crainte que le rendement devienne moins que proportionnel, c'est « crier famine sur un tas de blé » et détourner les yeux des vrais obstacles.

Le traditionnalisme cette affection chronique de l'économie chinoise nécessite un traitement rationnel et immédiat et tout d'abord des « injections » financières.

L'afflux de capitaux n'amènera pas seulement le perfectionnement de l'outillage agricole; en augmentant le rendement des récoltes, il contribuera d'abord à l'accroissement de la population, puis à l'augmentation de ses besoins et de son bien-être.

La création d'un nouveau débouché s'ensuivra pour l'industrie européenne qui, en échange de ses produits finis, y trouvera un fret de retour dans les produits agricoles, aussi bien que dans les matières minérales abondantes en Mandchourie du Nord.

Moïse MOISSEEV,

Licencié en Sciences commerciales et financières.

(1) DOUBOVSKY, op cit.

VARIÉTÉS

LE PROBLÈME INDIGÈNE EN AFRIQUE

On s'est vivement préoccupé dans certains milieux coloniaux belges, de la nouvelle que M. Raymond Leslie Buell, ancien professeur à l'Université Harvard, préparait la publication d'une étude sur les colonies africaines. L'auteur avait recueilli ses documents partie en Afrique et dans les métropoles européennes durant un voyage de quinze mois, juin 1925 à septembre 1926, partie dans les publications officielles et privées.

Le travail de M. R. L. Buell vient de paraître; mais déjà l'an dernier, avant son apparition, de nombreuses critiques s'étaient fait jour. Beaucoup trouvaient étrange qu'un Américain vînt discuter les méthodes de civilisation que les Anglais, les Belges, les Français emploient dans leurs colonies africaines, vu que les Américains sur leur propre continent, pour mettre en valeur économique des régions amenées sous leur domination, n'ont pas toujours employé des méthodes à l'abri de toute critique. L'argument nous paraît de bien faible valeur contre une étude de sociologie. Les deux volumes que M. R. L. Buell consacre au très grave problème indigène en Afrique, relatent une opinion basée sur des observations personnelles comme sur l'étude des textes. L'opinion de M. R. L. Buell n'entraîne pas celles de tous les Américains du Nord, ni du Gouvernement des États-Unis, pas même du « Bureau of International Research », qui l'aida dans son travail et qui proclame très nettement n'assumer la responsabilité d'aucune affirmation de faits, ni d'aucune proposition d'idées (1).

(1) R. L. BUELL, The native problem in Africa, 2 vol., 1045 et 1101 pages, avec 12 cartes hors texte. New-York, The Macmillan Company, 1928.

Ctte enquête devait porter sur de nombreux objets. Il s'agissait notamment de voir pourquoi certaines régions cherchent à s'affranchir de la tutelle de la métropole, de dégager les effets de la maladie du sommeil et du travail forcé sur la population et sur l'organisation sociale des Noirs. Somme toute, l'auteur se proposait d'étudier les résultats économiques, politiques et sociaux de l'introduction rapide, en plein cœur de l'Afrique, d'une civilisation européenne. Il faut reconnaître qu'il s'y mit sans trop grand parti-pris. Son enquête personnelle porta sur la situation actuelle du Sud africain, de l'Uganda, de la Nigérie, de la Côte d'Or, du Sierra-Leone, de l'Afrique Occidentale Française, du Togo et du Cameroun sous mandat français, du Congo Belge, de la République de Libéria.

Au cours des exposés détaillés qu'il fait du problème indigène dans ces divers pays, M. Buell s'étend, parfois très longuement, sur des considérations relatives à leur histoire passée. L'importance de ces considérations pour la situation actuelle n'apparaît pas clairement; aussi ne se résument-elles pas toujours en conclusions nettes, susceptibles de constituer les bases d'une saine politique nouvelle. Il reconnaît d'ailleurs, et signale sans hésiter, les efforts faits par tous les Gouvernements pour améliorer le bien-être économique et moral des indigènes.

On a fait à M. Buell un autre reproche il se serait trop préoccupé de certains écrits et ne se serait pas suffisamment rendu compte par lui-même des problèmes qu'il étudie, à cause de l'excessive brièveté de son séjour aux Colonies.

Cette seconde objection nous paraît également bien faible. Une question aussi complexe se prête fort bien à l'examen sur données imprimées. La discussion des textes, en particulier des textes officiels, donne généralement plus de largeur dans les appréciations que ne pourrait en avoir un observateur séjournant longtemps sur place.

Ne nous illusionnons pas, tout n'est pas parfait dans notre action aux Colonies, et nous ne devons pas trouver mauvais que de temps en temps on nous le rappelle. Reconnaissons loyalement que nos procédés doivent encore être améliorés, qu'il nous faut tenir compte davantage des aspirations des indigènes, ainsi que nous l'avons souvent

fait ressortir déjà, non seulement dans un but humanitaire, mais pour notre intérêt économique, les deux s'alliant, plus fortement que beaucoup ne l'admettent, dans l'œuvre de la colonisation.

L'importance du problème indigène fixe d'ailleurs l'attention de tous les pays qui possèdent des colonies; tous cherchent de plus en plus à protéger l'indigène, qui est un agent indispensable de la mise en valeur rationnelle des territoires.

Les deux volumes de M. Buell nous semblent être utiles à ce point de vue. Une fois de plus ils remettent sur le tapis ce problème si embrouillé, très délicat, à la solution duquel tous ceux qui s'intéressent aux colonies devraient coopérer.

Certes il y aura des divergences de vues entre coloniaux de diverses nations, Anglais, Français et Belges, et entre ceux d'un même pays commerçants, industriels, agriculteurs, missionnaires de diverses confessions, mais il est permis de comparer ces opinions entre elles, de les scruter. Une discussion courtoise a toujours donné d'utiles résultats. Celle qu'entreprit M. Buell fera ressortir quelques faits précis dont il faudra tenir compte. On verra d'ailleurs que l'auteur américain n'a pas été toujours le premier à les faire ressortir.

L'auteur aurait peut-être pu fouiller davantage les ouvrages existants non seulement pour le Congo Belge, mais aussi pour les autres colonies; on regrettera que pour des colonies françaises et anglaises il n'ait pas cité des livres dont les conclusions corroborent en grande partie ses propres idées. M. Buell aurait vu dans ces textes que si parfois en Afrique, dans les colonies, protectorats, et pays sous mandat, on employa des méthodes qu'il réprouve, partout aussi dans les métropoles, comme dans les colonies, des hommes ont dénoncé les abus et cherché à ramener les dirigeants dans une voie meilleure que celle où ils s'étaient engagés, souvent par la force des choses et à contre-cœur. L'auteur aurait dû peut-être aussi pour bien des colonies africaines tenir compte davantage du facteur « temps ».

M. Buell reconnaît, comme nous l'avons dit, la bonne volonté des dirigeants, et nous Belges n'avons pas trop à nous plaindre des conclusions qu'il émet. Faisant ressortir

que notre Gouvernement actuel, encore embarrassé par certains engagements antérieurs, marche courageusement dans la voie de l'exécution pour sauvegarder la vie et les intérêts de la population, il ajoute : « dans la poursuite » de ce but, la Belgique a montré une justesse de vues qui » mérite d'être prise en exemple par d'autres Gouverne» ments en Afrique ; dans la réalisation de sa conception, » la Belgique mérite la sympathie du monde entier ».

M. Jaspar, Premier Ministre et Ministre des Colonies de Belgique, a d'ailleurs lors de la dernière conférence tenue à Paris, entre les Ministres des Colonies de France, de Hollande et de Belgique, déclaré très nettement que plus que jamais il entend suivre résolument le chemin qu'il s'est tracé.

Nous ne pourrions certes, en quelques pages, donner une idée des nombreux documents intéressants contenus dans le travail de M. Buell. Fruit de longues et patientes recherches, il forme une synthèse sinon complète, du moins appréciable.

Sans trop pousser à fond l'analyse, nous voudrions insister sur une thèse défendue par nous depuis des années, avant même qu'elle fût partiellement préconisée en 1919 par la Commission pour la protection des Noirs.

M. Buell admet, comme nous ne cessons de le redire, que le bien-être économique, et nous ajouterions social, des indigènes dépend avant tout de l'agriculture. Nous avons été amené à résumer ce principe, comme suit, dans la première des thèses que nous avons soumises aux discussions de l'Institut international colonial en 1923: « Le développement des cultures faites par et pour l'indigène, a une action très nette sur la formation d'une main-d'œuvre à meilleur rendement, sur la stabilisation de la famille indigène, sur la santé de l'indigène et par suite sur l'augmentation de la population. Ce développement est donc nécessaire non seulement au point de vue indigène, mais même à celui plus étroit et plus personnel de certains groupements d'exploitations coloniales » (1). Cette thèse est actuellement admise par la plupart des coloniaux.

(1) Institut colonial international. Session de Bruxelles, 1923.

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