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Il y a bien des années que nous conseillons aux dirigeants des Colonies d'employer leurs efforts à faire de l'indigène un paysan. Déjà en 1908, nous disions à propos du travail agricole « Le travail à effectuer le retiendra au village (l'indigène), l'attachera au sol, transformant le nomade vivant au jour le jour en un paysan attaché à son champ qui peut lui procurer les moyens de vivre avec sa famille, et lui permettra de satisfaire les besoins que le commerce avec le colon aura créés » (I).

Nous avons donc, comme M. Buell, comme bien des coloniaux en Angleterre, en France, dans les Indes Néerlandaises, conseillé aux administrations d'encourager, par toutes les mesures en leur pouvoir, le travail agricole des indigènes, la culture non seulement des produits vivriers, mais encore des produits d'exportation. Nous aurions voulu voir utiliser les capitaux dans les grandes cultures, dans les industries de transformation sur place des produits, pour le plus grand bénéfice des indigènes et de la métropole (2).

Le livre de M. Buell ne nous apprend à nous, sur le Congo, rien de nouveau, mais il envisage cependant parfois sous des angles divers des questions comme celles-ci : État Indépendant du Congo; Liquidation de l'État Indépendant; Administration actuelle; Police indigène; Contributions; Système économique actuel; Terres indigènes; Police du travail; Règlements du travail; Problèmes de la population; Missions; Enseignement; Kibangisme. Des annexes reproduisant quelques décrets et ordonnances donnent, malheureusement, une idée très incomplète de la législation créée pour améliorer la situation de l'indigène.

L'étude des autres colonies a été faite sur un plan sensiblement uniforme. Toutes ne trouvent pas devant l'auteur la même grâce que notre Congo; pour elles aussi nous pourrions signaler des conclusions un peu chargées. Mais il

Rapporis préliminaires, t. II, É. DE WILDEMAN. Extension intensive et rationnelle des cultures indigènes. Session de La Haye, 1927. Dans ce dernier volume, le texte anglais de ces thèses a été publić. (1) Cf. DE WILDEMAN, Sciences Biologiques et Colonisation. Bruxelles, 1909.

(2) DE WILDEMAN, loc. cit., thèse IV.

faut reconnaître que le Native Problem in Africa contient pour les coloniaux belges, comme pour nos hommes politiques, bien des données sur les colonies africaines que l'on sera heureux de trouver réunies; aussi dirons-nous que ce travail, malgré les appréciations très discutables qu'il contient, doit se trouver à notre portée ; il rendra de très grands services à tous ceux qui ont à cœur le développement économique des colonies africaines, par la collaboration étroite des races blanche et noire.

É. DE WILDEMAN.

REVUE

DES RECUEILS PERIODIQUES

GÉOGRAPHIE

Résultats de récentes explorations.

Depuis quel

ques années, de nombreuses expéditions scientifiques ont été organisées un peu partout. Le mouvement ne se ralentit guère et plusieurs expéditions russo-allemandes notamment sont en route, ou vont partir, vers l'Asie centrale. Il ne peut être question d'examiner ici tous les voyages individuels nous nous contenterons d'indiquer les résultats scientifiques ou les découvertes des principales expéditions, dont les rapports sont actuellement publiés.

ASIE.

1° Découverte d'une chaîne de montagnes en Sibérie.

En 1926, M. Sergei Obruchev (1), chargé de mission par la Commission de Géologie russe, était parti avec trois assistants et huit ouvriers, pour explorer les régions comprises entre la Lena et l'Indigirka, et entre la Lena et la mer: 3.000 km2 drainés par trois grandes rivières peu connues, la Yana, l'Indigirka et la Kolima, chacune d'une longueur de 1.500 à 2.000 km. La Vana et le cours supérieur de la Kolima étaient assez connus. L'Indigirka, par contre, était totalement inexplorée.

Voici comment on se figurait l'orographie du pays: un grand are montagneux, les monts Verkhoyansk, Kolima

(1) SERGEI OBRUCHEV, Discovery of a great range in North-East Siberia. Geogr. Journ., LXX, 1927, pp. 464-470.

et Anadir, bordaient la région à l'Ouest, au Sud et à l'Est; les monts Stanovoï le rejoignaient par le Sud; au Nord, trois chaînes rayonnaient du grand arc entre les trois fleuves Yana, Indigirka, Kolima. A l'Est de l'Indigirka il y avait une vaste contrée basse.

C'est dans cette région que M. Obruchev a découvert neuf chaînes alpines qui remplissent les intervalles entre les chaînes déjà connues et qui forment à l'intérieur du grand arc montagneux Verkhoyansk-Kolima un deuxième arc plus élevé, d'une altitude maximum de 3.300 m.

Pour bien marquer l'importance de la découverte, notons que la nouvelle chaîne a une longueur de 1.000 km, une largeur de 300 km et une surface plus étendue que celle du Caucase; elle comprend les plus hauts sommets de la Sibérie, exception faite des volcans du Kamtschatka. 20 Sven Hedin en Asie Centrale.

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Bien que les premiers rapports du voyage ne soient pas encore connus, nous ne pouvons omettre de signaler la très importante expédition de Sven Hedin en Asie Centrale (1). Elle durera trois ans jusqu'en 1930 et on peut en attendre d'importants résultats, puisque son chef connaît déjà fort bien la région qu'il parcourt actuellement. Sven Hedin a dû négocier longuement avec les autorités chinoises avant de pouvoir partir en fait, il a été obligé de conclure avec elles un véritable traité et d'admettre deux savants chinois dans sa petite troupe (2).

AFRIQUE.

1o Le désert de Libye.

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Le Nil ou une de ses branches a-t-il parcouru le désert jusqu'à la Méditerranée ? Telle est la question que voulait étudier M. Ball pendant son expédition en Libye (3).

(1) Voir Geogr. Zeitschr., t. XXXIV (1928), pp. 110, 235, 3€8. (2) Cf. W. STŐTZER, Die Verträge mit dem fremden Forschungsreisenden in China. Peterm. Mitt., t. 73 (1927), pp. 294-208.

(3) J. BALL, Problems of the Libyan desert. Geogr. Journ., t. LXX (1927), pp. 21-38; 105-129; 209-225. Voir aussi : W. J.

Après de minutieuses recherches, il est arrivé à la conclusion suivante : il est hors de doute qu'il y a eu une rivière dans les dépressions de Libye pendant l'éocène et l'oligocène ; c'est le seul moyen d'expliquer la présence de fossiles découverts en 1905 au Nord du Birket el Qarun. Mais il est certain que jamais cette rivière ne fut en connexion avec le Nil.

L'expédition de M. Ball est arrivée encore à d'autres résultats intéressants. Elle a prouvé: 1) que les dépressions locales qu'on trouve en assez grand nombre dans le désert, sont dues à l'érosion éolienne ; 2) qu'il est impossible d'utiliser la grande dépression de Qattara, située à 50 km du golfe d'Arabie et qu'on aurait voulu joindre à la mer par un canal; la conformation du sol empêche l'exécution de ce projet grandiose qui aurait transformé toute la région; 3) qu'il est très peu probable qu'on pourra augmenter le nombre des puits artésiens ou étendre les oasis. Il sera très difficile d'améliorer l'irrigation et les ressources en eau de la région : on n'y trouve l'eau que dans les sables nubiens et ceux-ci sont en beaucoup d'endroits trop profonds, surtout dans le Nord.

2o Le lac Tchad.

M. J. Tilho vient de consacrer un très important article à la question du Tchad (1), qu'il a exploré à plusieurs reprises. Grâce surtout à des observations faites sur place pendant de nombreuses années, il démontre nettement qu'il y a trois états du Tchad : le petit Tchad (profondeur moyenne au-dessous de 1,50 m aux basses eaux annuelles ; superficie submergée 12.000 à 13.000 km2); le Tchad normal (profondeur moyenne 2,50 à 2,75 m, superficie submergée 18.000 km2); le grand Tchad, observé par Barth et Vogel en 1654, par Rolfhs en 1866, par Nachtigal en 1870 (profondeur moyenne 4 m, superficie submergée 20.000 à 25.000 km2).

HARDING KING, Los toases of the Libyan desert, ibidem, t. I.XXII (1928), pp. 244-250 et J. BALL. Remarks on lost oases of the Libyan desert, ibidem, pp. 250-259.

(1) J. TILHO, Variations et disparition possible du Tchad. Ann. de Geogr., t. XXXVII (1928), pp. 238-260.

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