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en groupe dans un même endroit, ils furent suivis très vite par des colporteurs de toute espèce, qui finirent par accaparer un genre de commerce dans les pays d'immigration.

Ce fut alors que commença la réaction dans les Dominions contre l'immigration de gens de couleur. Les conférences impériales de 1917 et 1918 décidèrent que tous les Gouvernements de l'Empire britannique avaient le droit de jouir du contrôle complet de leur population par restriction de l'immigration. Les protestations indiennes, véhémentes jadis pour la suppression des indentured, le furent tout autant contre le nouveau système. Les Indiens veulent vivre sur un pied d'égalité dans l'Empire et ils prétendent que, puisqu'ils sont obligés de supporter les désavantages d'une occupation anglaise, ils devraient tout au moins pouvoir jouir des avantages que pourrait leur procurer leur qualité de membres de l'Empire. Bien que toute l'Inde soit unie pour obtenir une solution équitable de la question, il est peu probable qu'elle obtiendra satisfaction. Les décisions de 1917-1918 ont prouvé qu'il n'y a guère d'entente impériale quant à la politique à suivre et que chaque Dominion prétend conserver pleine liberté d'action les protestations indiennes ne changeront rien à cet état de choses.

Et pourtant, l'émigration est pour l'Inde une nécessité économique. L'étude des conditions de vie dans la Présidence de Madras le prouve à satiété. Cette province a vu partir de 1911 à 1921 un million d'émigrants (80 % des émigrants indiens); et il ne faut pas s'en étonner.

Tout d'abord l'irrégularité des récoltes, conséquence de l'irrégularité des pluies, y rend la vie économique très peu stable. Il suffit d'une sécheresse un peu prolongée pour que la récolte soit compromise et que la famine devienne aussitôt effroyable. Ensuite, l'introduction du machinisme occidental a amené le déclin des industries locales; les fabriques et les usines ont fait disparaître le filage et le tissage à domicile et les petites industries agricoles comme le décorticage du riz : l'ouvrier agricole et le fermier ont perdu ainsi une importante source de revenus, l'appoint qui leur permettait souvent de vivre pendant les années de mauvaise récolte. Enfin, il est certain que le régime des

terres est une des causes les plus sérieuses d'émigration. Dans certaines régions, la propriété est trop morcelée; le petit fermier doit s'engager alors comme ouvrier et son salaire doit l'aider à couvrir les frais de sa propre exploitation. En cas de mauvaise récolte, il est doublement atteint en tant que propriétaire et en tant qu'ouvrier. Ailleurs le morcellement des terres se combine avec le grand domaine l'Indien y devient souvent un véritable serf au service des personnes de haute caste.

Il n'est donc pas étonnant que l'Indien cherche à émigrer. Pourtant il n'aime pas de quitter son pays, par honte d'avouer sa misère et par crainte de conditions de vie nouvelles. Il trouve souvent dans les pays d'immigration de meilleures habitations, de meilleures conditions de salaire, la sécurité de vie et la stabilité de travail. Et pourtant, il regrette l'organisation de son pays; et c'est pourquoi, en général, il part avec un groupe de compatriotes placés sous l'autorité d'un recruteur qui fait office de chef de clan et qui ne cherche qu'à exploiter ses victimes. Dans beaucoup de cas, l'émigrant indien est réduit au bout d'un certain temps à la condition pitoyable des indentured aujourd'hui disparus.

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Christophe Colomb. 1o On n'a pas fini d'étudier la question colombienne. En fait, il semble que depuis la publication de la carte de Christophe Colomb, par M. de la Roncière, les ouvrages concernant le sujet soient devenus de plus en plus nombreux. Le travail de M. de la Roncière lui-même a donné naissance à des dizaines d'articles, dont plus de vingt articles critiques très importants (1). Son auteur a repris le sujet dans sa remarquable Découverte de l'Afrique au Moyen-Age (2). Il a apporté quelques nouveaux arguments pour étudier sa thèse, qui reste toujours très discutée; mais il est fort probable que, si la carte publiée n'a pas été dressée par Colomb, elle a du moins été utilisée

(1) Cf. l'ouvrage cité à la note suivante, p. 44, no 2 : l'auteur y énumère les principaux articles.

(2) CH. DE LA RONCIÈRE, La découverte de l'Afrique au MoyenAge. Cartographes et explorateurs, t. III, Le Caire, 1927, 130 pages in-4°. Les deux premiers volumes ont paru en 1924 et 1925.

par lui. Il est certain que Colomb a été au service des Centurione qui faisaient rechercher une route vers les Indes; et s'il est exagéré de dire que la carte publiée par M. de la Roncière révèle les vicissitudes de la vie du grand Génois, en revanche un petit texte qu'on peut y lire semble bien indiquer que son auteur ou son possesseur a utilisé l'exemplaire de l'Imago mundi qui appartenait à Colomb. La constatation est tout au moins troublante.

2° Depuis quelques années, plusieurs auteurs espagnols ont prétendu démontrer que Colomb était Espagnol et << un frisson d'allégresse... secoue... la Vieille et la Nouvelle Espagne» (1). En 1924, M. Garcia de la Riega a repris l'hypothèse qu'il avait déjà défendue en 1898 et d'après laquelle Colomb serait né en Galice (2). M. Ulloa (3) fait de Colomb un Catalan, sous prétexte que le véritable nom du découvreur est Colom et que cette forme est exclusivement catalane ! Il est incontestable aujourd'hui que Colomb était Génois; nous avons plusieurs documents d'archives qui le prouvent avec netteté (4) : les livres qui veulent faire de Colomb un Espagnol témoignent en général de graves défauts de méthode dont on ne trouve que trop d'exemples dans les travaux sur les questions colombiennes (5).

3o M. Sumien a fait un nouvel examen des fameuses lettres de Toscanelli (6). Se basant presque exclusivement sur des considérations philɔlogiques, l'auteur pense que la première lettre est authentique, la deuxième fausse. Il n'apporte aucun argument nouveau important et, comme le fait remarquer M. Gallois (7), si on admet l'authenticité de la première

(1) Op. cit., p. 36.

(2) GARCIA DE LA RIECA, Colon español. Su origin y su patrià. Madrid, 1924, in-8°.

(3) LUIS ULLOA, Christophe Colomb Catalan. I,a vraie genèse de la découverte de l'Amérique. Paris, Libr. Orient. et Amér., 1927, in-8o. (4) DE LA RONCIÈRE, op. cit., t. III, p. 44 sqq ; p. 36 sqq. l'auteur cite beaucoup de livres de la même tendance que celui de M. Ulloa. (5) Voir à ce sujet l'excellent article de M. L. GALLOIS, Histoire de la Géographie. Travaux récents. Ann. de Géogr., pp. 202 à 208. (6) N. SUMIEN, La correspondance du savant Florentin Paolo dal Pozzo Toscanelli avec Chr. Colomb. Paris, 1927; X-113 pages in-8°.

(7) Article cité pp. 207-208. Cf. A. M., L'autenticità delle lettere

lettre, on ne comprend pas pourquoi Colomb aurait inventé la seconde.

4o Cette question reste donc douteuse. Il en est de même de l'identification de l'île Guanahani où Colomb a débarqué lors de son premier voyage. M. Gould s'en est occupé tout récemment (1). Par l'étude des données de Colomb sur la navigation dans ces parages, par l'utilisation des cartes contemporaines et par la comparaison des descriptions de Colomb avec l'état actuel des îles, l'auteur croit pouvoir admettre que Guanahani est l'île Watling. Nous dirons avec lui qu'il est impossible d'arriver à une certitude, mais qu'il y a une forte présomption en faveur de l'identification qu'il préconise.

G. DEPT,

Chargé de cours à l'Université de Gand.

toscanelliane. Riv. Geogr. ital., t. XXXIV (1927), PP. 253-254, qui admet la thèse de M. Sumien.

(1) R. T. GOULD, The landfall of Colombus: an old problem restated. Geogr. Journ., LXIX (1927), PP. 403-430.

BIBLIOGRAPHIE

I. - LEÇONS SUR L'INTÉGRATION ET LA RECHerche des FONCTIONS PRIMITIVES, par HENRI LEBESGUE, membre de l'Institut, professeur au Collège de France (Ouvrage de la Collection Borel), 2e édition - Un vol. in-8o de 342 pages. Paris, Gauthier-Villars, 1928. Prix 60 francs.

Il n'est pas besoin d'insister sur la belle part prise par M. Lebesgue au développement de l'Analyse et notamment sur ses recherches de premier ordre, aujourd'hui classiques, relatives à la notion d'intégrale

Les leçons sur l'intégration que, alors encore en la période de ses débuts, il a données, pendant l'année scolaire 19021903, au Collège de France, comme chargé de cours de la Fondation Peccot, ont été réunies en 1904 dans un des premiers volumes de la Collection Borel, que nous avons analysé dans cette Revue (1). Cette nouvelle édition, suivant la première, à près d'un quart de siècle, en diffère naturellement de façon assez sensible, ne fût-ce même qu'en raison des nouveaux progrès dus à l'auteur lui-même.

En présence de la somme considérable de travaux publiés dans cet intervalle, l'auteur, pour ne pas donner à son livre plus de développement que n'en comportent les volumes de la collection, a dû faire un choix. Il déclare, dans sa nouvelle préface, qu'il a « écarté rigoureusement tout ce qui ne concourait pas à faire comprendre ». Il s'en est d'ailleurs tenu aux fonctions d'une seule variable, les lecteurs de la collection pouvant, pour les fonctions de plusieurs variables, recourir à l'excellent livre de M. de la Vallée Poussin.

(1) Livraison d'octobre 1904, P, 615.

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