LÉON-G. PÉLISSIER ANCIEN ELEVE DE L'ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE ANCIEN MEMBRE DE L'ÉCOLE FRANÇAISE DE ROME CHARGE DE COURS D'HISTOIRE A L'UNIVERSITÉ DE MONTPELLIER LIBRAIRE DES ÉCOLES FRANÇAISES D'ATHÈNES ET DE ROME AVANT-PROPOS L'histoire de la conquête du Milanais n'a guère été faite encore qu'avec de médiocres documents; presque tous ses narrateurs se sont bornés à suivre la tradition des chroniqueurs contemporains, souvent mal renseignés et inexacts. Or les éléments d'une connaissance plus précise, plus approfondie de cette histoire nous viennent de ceux-là mêmes, états et souverains, hommes de guerre, hommes d'état, diplomates, qui l'ont faite ou qui l'ont vu faire. Les archives italiennes du xvi siècle ont conservé les traces authentiques de leurs actes, les documents les plus sùrs et les plus précis sur leur vie, leur rôle politique et leur caractère. Elles fournissent, depuis le milieu du xve siècle jusqu'à la fin du xvre, à l'histoire de la diplomatie française et italienne, alors partie si importante de l'histoire générale, les matériaux les plus solides de ses constructions théoriques et de ses analyses, aussi nécessaires à qui voudrait systématiser les règles encore mal connues de la diplomatie que pour suivre dans la moindre négociation le plus humble secrétaire de la plus petite cour italienne. L'étude de ces documents doit, me semble-t-il, devenir l'objet primordial des historiens de la diplomatie franco-italienne: il faut en substituer les données aux assertions plus ou moins vérifiables des chroniqueurs et des annalistes, aux raisonnements trop souvent subtils et vagues des théoriciens politiques du Seicento. Aussi bien est-ce presque exclusivement avec l'aide de ces textes, édits ou lettres de souverains, délibérations de seigneuries ou arrêtés administratifs, et surtout avec les dépê |