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« suffisante de ne point exiger à l'avenir son droit de gîte « immodéré, qu'un mandat papal avait renfermé dans de justes bornes, ils aient à ne point procéder à la susdite <«< information. » De ce moment, le comte et la comtesse n'étaient plus parents, et leur mariage était inattaquable. Voilà à quoi servait entre les mains du pape l'empêchement de parenté, étendu, comme il l'était, jusqu'au septième degré du droit canonique. Le pape Innocent III, de qui cette lettre est émanée, est un des plus grands pontifes qui aient occupé le siége de Rome; grand par son savoir, par ses talents, par son zèle, par son courage, et même par sa piété. Le sujet pour lequel il employait une arme si dangereuse n'était pas fort important. Qu'aurait fait un autre pape moins éclairé ou moins vertueux que lui, pour un objet de plus grande conséquence? »

Ainsi, aux degrés indifférents, un mariage était légitime ou incestueux, suivant que la cour romaine y trouvait un intérêt quelconque. Ce n'est pas tout. Aux degrés qui repoussent le mariage, qui le rendent véritablement incestueux, elle le permet si elle y rencontre de même un avantage, et en particulier si la dispense lui est bien payée. Otez la ligne directe, comme père et fille, fils et mère, grand-père et petite-fille, petit-fils et grand'mère, et, en ligne collatérale, le frère et la sœur, il n'est probablement aucune relation que cette cour n'ait livrée au vice. Je n'en cite point d'exemple, c'est trop connu, puisqu'elle le pratique encore. Peut-on se jouer plus criminellement de la première et de la plus respectable des unions sociales? Quelquefois par ignorance, ou par faiblesse, surtout dans les commencements, mais souvent par cupidité ou par despotisme, anéantissant, créant contre nature le lien conjugal, trafiquant du divorce, de l'adultère, de l'inceste, voilà comment les papes ont, en général, maintenu inébranlablement la sainteté des mariages, et combien Maistre a raison de dire que « jamais ils n'ont rendu de service plus signalé au monde. >>

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Toyons si c'est avec la néme efficacité quis aut conservé les lois eerlenasuņus et les meurs stcerivades, deuxième objet que Malstre assigne a leur nie. In pius scöre encore d'exemples, il se borne a un seni, la querelle des investitu res entre Grégoire VII et Tempereur d'Alemagne Henri IV. Danson a exposé nettement la question.

En fondant des benefices ecclesiastiques, les rois et les seignents s'étaient réservé le droc, dy nommer: nai ne poɑvait les posseder qu'agres en avoir ete investi par le donateur ou par ses heritiers. Ce n'etat la qu'une simple application da regime feodal aux domaines ecclesiastiques: mais la cour de Rome se plaignit des mauvais choix qu'amenaît ce systeme, et spécialement des marchés qui se pratiquaient entre les collateurs et les postulants. Il se vendat, sans contredit, un tres-grand nombre de bénéfices; mais ce commerce a subsisté sous tous les régimes; la question n'a jamais été que de savoir au profit de qui il se ferait. Hildebrand s'arma d'un saint zele contre ce scandale; pour l'éteindre, il osa dicter à Nicolas II (pape de nom, et lui, Hildebrand, pape de fait, quoique encore simple cardinal` un décret qui défendait de recevoir d'un laique aucun bénéfice ecclésiastique, même gratuitement *. Ce décret, prononcé en 1059 dans le même concile qui réservait aux cardinaux la désignation des papes, ne se présentait que comme un reglement particulier contre la simonie. On y fit d'abord peu d'attention, on ne l'exécuta presque point; mais nous

1. Baronius, Ann, eccles., ad ann. 1059, art. 32-34.

devons le remarquer ici comme le prélude de la querelle des investitures.

« Longtemps les rois et les seigneurs avaient investi les prélats en leur présentant une baguette ou un rameau, ainsi qu'il se pratiquait pour l'investiture des comtes et des chevaliers. Mais le clergé, dès le dixième siècle, s'était plus d'une fois avisé de frustrer de leurs droits les collateurs de bénéfices, en procédant, sans aucun délai, à l'élection et à la consécration d'un nouveau prélat. Il semblait convenu que la consécration rendait l'élection irrévocable; et, si le collateur laïque n'était averti ni de l'une ni de l'autre, il perdait l'occasion de donner ou de vendre une dignité. Pour échapper à ce stratagème, les princes avaient ordonné qu'aussitôt après la mort d'un prélat, on leur apporterait son anneau et sa crosse, qu'ils ne remettraient à son successeur qu'en l'investissant. Adam de Brème fait remonter au règne de Louis le Débonnaire cette forme d'investiture; il est infiniment plus probable qu'elle ne s'introduisit que sous Othon le Grand, après le milieu du dixième siècle; mais elle était généralement établie au onzième 2. Hildebrand se promit de l'abolir, d'abord parce qu'elle garantissait aux laïques leur droit de nomination ou de vente, et, de plus, parce qu'elle faisait passer par leurs mains profanes deux symboles de la puissance ecclésiastique 3. »

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Quel fut le succès? Je laisse parler le même auteur: « Henri IV venait de remporter une victoire sur les Saxons lorsqu'il fut abordé par deux légats qui lui signifièrent l'ordre de se rendre à Rome, pour y répondre aux accusations portées contre lui; il s'agissait des investitures qu'il avait données par la crosse et par l'anneau; il fallait obtenir le pardon de cette faute, ou subir une excommunication *.

1. Hist. eccles., t. I, c. 32.

2. Humbert, 1. III, contra Simoniacos, c. 7 et 11.

3. Essai sur la puiss. temp. des papes.

4. Lamb. Schafn., ad ann. 1074; Vita Greg. VII, ap. Boll., tom. XVII, p. 148.

dear, mogu i porsat ette Delace. * i propos ie ascifer in jede memes bars ans à vue le 3ome: me meate ruta; e ineoire VI it saisi, Tache. prsonne, Suconne. fet les naus Takeners ut 11⁄2‚eter de Unteret sur la personne iu pontife, le eyemunir contre une "engeance pius ertese. L perear, fans on oneile le Vorms. Leposa Gregoire, pui. Top sur le nefficacite 1' un “el fecret, y repondit par celui-ci : « De la part du Cien tout-guissant et le na piene autorite, je · defends a Henri, ils le Heart, le gouverner le zoyaume tentonique et „Italie: j'absous bus les thretiens des serments qu'ils lui ont its ou la front: 1 est interiit à toute personne de lui rendre can service comme à un roi '. .

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On ne voudrait pas le craire, mais 1 est avere que es paroles extra" igantes ravirent au prince le fruit de tous ses friomphes. La guerre civile se ranime en Allemagne: une arnée de confederes se rassemble pres de Spire, entoure Henri IV, lai oppose la sentence du pape, et lui fait prendre Tengagement d'interrompre l'exercice de son pouvoir jusqu'an jngement a prononcer entre lui et le pape, dans un concile d'Aug-bourg que le pape doit présider.

• Pour prévenir cet arret definitif, Henri se determine à demander pardon a H.debrand; il vient le trouver dans la forteresse de Canossa, on il était enfermé... Le prince se présente sans garde et sans suite: arrête dans la seconde enreinte, il se laisse dépouiller de ses vêtements et revètir d'un cilice. Les pieds nus, au mois de janvier 1077, il attend au milien des cours la réponse du très-saint père. La réponse

1. Concilior., tom. X, P. 336.

Voila, selon Othon de Frisingue, le premier exemple de la déposition d'un roi par un pape: Lego et relego Romanorum regum et imperatorum gesta, et nusquam invenio quemquam eorum ante hune a Romano pontifice excommunicatum vel regno privatum. Oth. Fris., Chron., I. VI, c. 55. Quanta autem mala, quot bella, bellorumque discrimina, inde subsecuta sunt! quotiés misere Roma obsessa, capta, vastata! Ibid., C. 36.

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fut qu'il jeûnerait trois jours avant d'être admis à baiser les pieds d'Hildebrand; et, au bout de ces trois jours, on voulut bien le recevoir et l'absoudre, sous la promesse d'une soumission parfaite au futur concile d'Augsbourg. Grégoire aurait pu prévoir que cet excès d'orgueil et de tyrannie révolterait les Italiens, dont il était déjà détesté. Sa puissance avait auprès d'eux le désavantage de n'être pas vue d'assez loin. La Lombardie s'arma pour Henri IV, que les Allemands abandonnaient; et, tandis que l'Allemagne élisait un autre empereur, l'Italie fit un autre pape '. ·

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Rodolphe, duc de Souabe, ayant donc été nommé empereur, Grégoire excommunia derechef Henri IV. Je lui ôte la couronne, dit-il, et je donne le royaume teutonique à Rodolphe. Il fit même présent à ce dernier d'une couronne autour de laquelle on lisait un mauvais vers latin, dont voici la traduction : La pierre a donné à Pierre, et Pierre donne à Rodolphe le diadème 2. En même temps Henri IV élevait à la papauté l'archevêque de Ravenne, Guibert, et rassemblait une armée contre Rodolphe. En vain Grégoire prophétisa que Henri serait vaincu, serait exterminé avant la SaintPierre ce fut Rodolphe qui succomba; il fut tué dans la mêlée par Godefroy de Bouillon, neveu de Mathilde. Henri marche sur la ville de Rome; après un long siége, il la prend d'assaut; et Grégoire, retranché dans le môle d'Adrien, excommunie encore le vainqueur.

<< Les agitations qui se prolongeaient en Allemagne obligeaient Henri IV à de fréquents voyages. Durant le siége de Rome, et après son entrée dans cette capitale, il s'en éloigna plus d'une fois. Robert Guiscard profita d'une de ces absences pour délivrer Grégoire, mais surtout pour ravager et piller la ville; il en brûla un quartier, qui, depuis, est resté presque désert (entre Saint-Jean de Latran et le Colisée), et réduisit en esclavage un grand nombre d'habitants. Ce fut là pour les Romains le résultat le plus mémorable et le plus

1. Fleury, Hist. ecclés., 1074-1080, 1. LXII et LXIII.
2. Petra dedit Petro, Petrus diadema Rodolpho.

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