Sayfadaki görseller
PDF
ePub

mêmes devoirs qu'eux. Les difficultés ne sont pas plus insurmontables aujourd'hui que de leur temps, et supposé même qu'elles le fussent, nous n'en aurions pas moins la même espérance, parce qu'il n'y a pas de difficultés devant Celui pour qui nous combattons, et que sa miséricordieuse toute-puissance se plaît à faire, pour ses élus, des choses humainement impossibles.

D'ailleurs, nous oserons le répéter, la position prise depuis deux ans par l'Episcopat, n'a pas été sans produire déjà quelque heureux effet. D'abord, elle a pour le moins contribué puissamment à faire retirer ce projet fatal de loi sur l'enseignement, qui, sans les réclamations des Evêques, serait certainement en vigueur aujourd'hui, pour le malheur de la Religion et de la société. Mais ce qui nous paraît bien plus important que ce résultat partiel, c'est que par là les peuples ont été forcés de se souvenir que l'Eglise a ses droits particuliers, distincts, inaliénables; droits qui ne préjudicient en rien à ceux de l'Etat, mais qui ne doivent pas, qui ne peuvent pas être absorbés par eux.

Nous sommes loin, pour cela, de prétendre que tous sont disposés à satisfaire à ces droits: s'il en était ainsi, le combat serait fini, et malheureusement il ne l'est pas. Mais nous disons que, par les dernières réclamations épiscopales, l'E

glise a fait acte solennel de présence, et que si précédemment on était généralement porté à croire que l'Eglise, comme puissance publique, ne devrait plus compter dans les affaires sociales, on ne peut plus le croire aujourd'hui. Et en effet on ne le croit plus ; et sans être aucunement initié aux projets,en rapport avec les choses de l'Eglise, qui s'élaborent dans les opérations de la bureaucratie ministérielle, ou dans les confidences mystérieuses du cabinet royal, nous sommes bien sûr qu'on s'y préoccupe du jugement de l'Episcopat, et que, pour toute proposition capable d'inquiéter la Religion, on prévoit des réclamations nouvelles. Il y a plus, c'est maintenant on les prévoit sans colère; on s'y résigne ; on commence même à comprendre que c'est un devoir pour nous; et il est certain qu'aujourd'hui, après tant de mandements, de mémoires, de brochures, etc., publiés par l'Episcopat contre les actes répréhensibles ou les projets dangereux du Pouvoir, il y a beaucoup moins d'irritation contre nous, même de la part de nos nombreux adversaires, qu'il n'y en avait il y a trois ans, quand nous nous bornions encore à des représentations confidentielles.

que

Ainsi, on voulait à toute force faire oublier l'Eglise, on ne le peut plus; on refusait de l'entendre, on y a été contraint; on prétendait

qu'elle n'avait pas de légitimes réclamations à faire, on n'ose plus le dire; on appelait son intervention publique une révolte, on reconnaît que c'est un droit. Est-ce que déjà ce ne sont pas là des succès ?

CINQUIÈME PROPOSITION.

La forme de notre Gouvernement constitutionnel exige, plus que jamais, que l'action des évêques par la parole soit publique.

Nous nous étendrons peu sur cette proposition, et parce que déjà plusieurs fois nous l'avons développée ailleurs, et parce qu'elle commence à être assez généralement comprise.

Sans aucun doute, il serait beaucoup plus agréable, plus facile, et moins dangereux pour nous de traiter des affaires de l'Eglise, uniquement avec la personne, ou du prince lui-même, ou de son ministre, et nous avouerons de nouveau que nous l'avons toujours fait d'abord. Mais il est évident que ce moyen, insuffisant à toutes les époques, le serait surtout aujourd'hui.

On a vu que les schismes se font surtout par l'altération des idées publiques, et que cette altération devient, avec le temps, incurable, quand la voix des Evêques ne corrige pas les

vices de l'opinion, en agissant directement sur les peuples.

D'où il suit que, dans la supposition même où nous serions en France sous un roi absolu, dont la volonté indépendante pourrait humainement prononcer sans appel sur les affaires de contact entre l'Eglise et l'Etat, alors encore les Evêques ne pourraient pas, s'ils voyaient dans les esprits et dans la marche des affaires quelques dispositions schismatiques, se dispenser d'en avertir les peuples, et de combattre, même aux risques de leur repos et de leur vie, et de leur vie, par tous les moyens de prédication, les erreurs dangereuses que l'ennemi des âmes aurait accréditées.

Mais cette obligation ne devient-elle pas pour eux beaucoup plus rigoureuse, et cette action de leur part beaucoup plus indispensable dans le système d'un gouvernement comme le nôtre, où la puissance exécutive et responsable du souverain dépend en très-grande partie de la députation, la députation du pouvoir électoral, et le pouvoir électoral de l'opinion; de telle sorte qu'en résumé, c'est l'opinion publique qui est aujourd'hui souveraine de droit et de fait ? Encore une fois, nous savons très-bien qu'il est peu agréable, peu facile et peu sûr pour l'Eglise d'avoir à traiter de ses graves intérêts spirituels avec cette puissance mobile, capricieuse, et

quelquefois aveugle, qu'on appelle l'opinion; mais il faut bien que l'Eglise s'y résigne, puisque, au fond, c'est cette puissance qui gouverne aujourd'hui.

Or, qu'est-ce que l'opinion des peuples, sinon le résultat des influences exercées et des idées mises en circulation? Aujourd'hui, les influences contraires à la liberté de l'Eglise sont immenses, les idées opposées à la vérité catholique circulent avec une effroyable activité; tous en conviennent. Il y a donc aujourd'hui dans le monde tout ce qu'il faut abondamment pour former une opinion publique qui, dans l'exercice de son irrésistible suprématie, détruirait en peu de temps la liberté de nos consciences et les enseignements de notre sainte Religion. Veut-on que nous regardions en silence s'opérer sous nos yeux cet horrible travail de dissolution? On n'oserait pas nous proposer de prendre ce honteux parti. Nous sommes donc obligés de résister au mal autant qu'il est en nous.

Or, à qui nous adresser pour résister à ce mal public? Au Gouvernement? Sans doute, ce moyen ne doit pas être négligé; car le Gouvernement a sur l'opinion publique sa large part d'influence; mais il s'en faut bien qu'il puisse tout sur elle, il s'en faut bien, d'ailleurs, qu'il veuille la braver ou la sacrifier pour nous. Nous

« ÖncekiDevam »