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la convention de l'an IX est aujourd'hui violé, bravé et presque anéanti par les empiétements de l'Etat. Au contraire, nous défions les hommes les plus prévenus de trouver ici rien qui décèle ou qui fasse soupçonner un seul empiétement de l'Église.

CONCLUSION.

Il s'en faut bien que nous ayons tout dit, et cependant nous éprouvous le besoin de nous arrêter pour cette fois, et peut-être le lecteur chrétien l'éprouvera comme nous, tant l'âme est oppressée à la vue de la position contrainte, précaire et périlleuse que l'on a faite en France à l'Église de Dieu notre mère et ce qui met le comble à notre douleur, c'est que beaucoup ne croient pas à ce que cette position a de cruel et d'injuste; c'est qu'au contraire on pense que parmi nous aujourd'hui l'Eglise est heureuse et favorisée. Quoi nous dirat-on, on vous bâtit des églises, des séminaires, des palais ; on vous laisse en paix chanter vos offices, confesser vos pénitents et presque enterrer vos morts que vous manque-t-il donc ?

Ce qui nous manque ! nous voyons sous nos

4 Nous recevrons peut-être plus que tout autre le reproche d'ingratitude, à raison des sommes assez considérables accordées depuis sept ans par le ministère pour la construction des bâtiments destinés au grand séminaire de Langres. On dira peut-être aussi que nous nous exposons par nos écrits à voir différer l'exécution du projet qui doit procurer à l'Evêque de Langres une

yeux, sous nos mains, l'Eglise catholique dont les Évêques ne peuvent légalement ni recevoir les communications de leur chef visible, ni communiquer ensemble, ni transmettre à leur gré l'instruction à leurs ouailles; nous voyons l'Église qui n'a plus à elle-même ni temples pour son culte, ni demeure pour ses ministres, ni terres pour ses défunts; nous voyons l'Église qui n'a plus le droit ni d'élever selon ses principes la jeunesse qui lui appartient, ni de recevoir les dons qu'on veut lui faire, ni de distribuer à ses pauvres les aumônes publiques, ni enfin de se gouverner d'après ses lois : et vous demandez ce qui lui manque? Il lui manque le plus cher de ses biens, le plus précieux de ses droits, la liberté; oui, la liberté sur des points où elle lui est indispensable. Qu'importent les riches vêtements dont vous pouvez la couvrir, si ce manteau de pourpre que vous lui prêtez ne fait que cacher et ses plaies et ses chaînes? Q'importe que vous bâtissiez des temples où vous lui faites arbitrairement

habitation convenable, dont en effet aucun de ses collègues n'est plus dépourvu que lui. Mais nous répéterons ici ce que nous avons dit dès le commencement : nous sommes sur le terrain des principes, et tout en attaquant les principes, nous pouvons accorder respect et reconnaissance aux personnes. Nous avons fait voir et nous maintenons que le système suivi par le Gouvernement français envers l'Eglise, est une continuité toujours croissante d'usurpations injustes; mais nous n'en sommes pas moins très-reconnaissant envers les chefs de l'Etat qui, dans l'ordre que ce système leur trace, secondent les œuvres ecclésiastiques dont la divine Providence nous a chargé. Le bien qu'ils nous font nous rend beaucoup plus pénible l'obligation que nous fait notre conscience de combattre et de blâmer leurs actes.

la grâce de la recevoir, si en même temps vous ruinez sa constitution et tarissez en elle les sources de la vie? L'Église peut se passer de tout, excepté de son propre gouvernement. Pendant trois cents ans elle n'eut que cela, et avec cela seul elle a régénéré le monde. Tant qu'elle n'est persécutée qu'au dehors comme sous les Néron et les Maximien, ni sa force ni sa beauté n'en souffrent, parce que le principe de sa vie est en elle-même. Ses ennemis les plus à craindre sont ceux qui veulent toucher à son intérieur, qui tentent de changer les conditions essentielles de son existence, qui pour cela cherchent à corrompre, par des règlements tout humains, les lois invariables et divines qui la constituent.

Rien ne peut remplacer pour l'Église la sainte autorité de ses canons. Dès qu'on les méconnaît, dit un ancien auteur, toute sa discipline s'énerve et tout l'éclat de son sacerdoce se flétrit 1. Alors, dit saint Bernard, malgré toutes les faveurs dont on veut l'enivrer, elle pousse ces gémissements douloureux et ces plaintes déchirantes dont nous ne sommes en ce moment que le faible écho; elle dit qu'on lui brise les membres et qu'on lui déchire les entrailles. Murmur loquor et querimoniam Ec

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Traité de l'autorité de l'Eglise contre les entreprises des Magistrats. M. S. S. du 17. siècle de la bibliothèque de MoyenMouthier en Lorraine. On voit dans cet ouvrage comment ont commencé, il y a plus de 300 ans, les premiers empiétements de l'Etat sur l'Eglise.

clesiarum: truncari se clamitant et demembrari.

C'est donc en son nom que nous avons élevé la voix. Ce sont ses plaintes que nous venons de faire entendre. Plusieurs les trouveront indiscrètes, exagérées, injustes même; car nous avons, comme aux jours de saint Hilaire, à combattre des persécuteurs qui trompent et des ennemis qui flattent. Mais nous avons aussi cette confiance que, comme le grand Évêque de Poitiers, nous combattons pour J.-C. seul. Nunc mihi non alia ad dicendum causa quam Christi est... pugnamus contra persecutorem fallacem, contra hostem blandientem 2.

Puisse ce simple exposé des rapports de l'Église et de l'État en France calmer un peu la fureur de ceux qui nous dénigrent comme des envahisseurs, alors qu'évidemment c'est nous que l'on dépouille de plus en plus. Puisse-t-il éveiller l'attention-des catholiques et la surveillance des pasteurs sur ces injustices, qu'il importe de signaler hautement et de repousser vigoureusement partout où le pouvoir civil se les permet.

Puisse-t-il même être digne de fixer un instant les regards de ce Pontife auguste qui préside avec tant de lumières, de zèle et d'amour aux intérêts de l'Église universelle, afin que sa haute sagesse apprécie la position du Clergé de France, et qu'au besoin sa main paternelle puisse remédier à nos

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