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Des droits et devoirs des fonctionnaires publics en Prusse et en France; par M. N. de Berty, ancien magistrat, 810.

Convention entre S. M. l'empereur d'Autriche et S. M. le roi de Sardaigne, en faveur de la propriété et contre la contrefaçon des ouvrages scientifiques, littéraires ou artistiques, 834.

Des progrès et de l'état actuel de la législation et de la science du droit en matière de lettres de change; par M. Mittermaier, 849. Droits des princes médiatisés en Allemagne, particulièrement dans le grand-duché de Bade; par M. Bekk, vice-président de la cour suprême de justice de Bade, séant à Manheim, 870.

Législation des duchés de Schleswig et de Holstein, concernant l'inscription maritime; par M. Paulsen, professeur de droit à l'université de Kiel, 889.

Projet de loi sur la procédure à suivre et les peines à prononcer dans les cas d'appel comme d'abus et dans les cas de non-exécution des lois des concordats, go5.

De l'emploi de la langue latine dans les argumentations sur le droit romain, 917.

De l'influence de l'augmentation ou de la diminution dans la valeur des monnaies sur les obligations de l'emprunteur; par M. Duvergier, 929.

L'ascendant donateur peut-il, en vertu de l'art. 749 du Code civil, reprendre les choses par lui données, non-seulement dans la succession du donataire, mais encore dans celle des descendants de ce donataire, décédés eux-mêmes sans postérité? par M. Garabis, avocat à la cour royale de Rennes, 946.

Esquisse historique de la législation civile des provinces unies des Pays-Bas, durant l'époque de la République; par M. S.-J. Bergson, docteur en droit à Paris, 981.

Distribution des prix à l'École de droit de Paris, 997

ÉTRANGÈRE ET
ET FRANÇAISE

DE LÉGISLATION ET D'ÉCONOMIE POLITIQUES.

1. ECONOMIE POLITIQUE. Vie et morale d'Adam Smith '.

Par M. V. Cousin.

Adam Smith naquit en Écosse, à Kirkaldy, en 1723; ses biographes racontent qu'il montra de bonne heure du goût pour l'étude, et une force extraordinaire de mémoire. Il suivit les cours de l'université de Glasgow, de 1737 à 1740. Il y entendit les leçons de Hutcheson, qui exerça sur la direction de ses idées beaucoup d'influence, et dont il ne parlait jamais plus tard qu'avec une sincère admiration. De Glasgow il passa à Oxford, où il demeura sept ans ; en 1748, il alla se fixer à Edimbourg, et y donner des leçons publiques de rhétorique et de helles-lettres. On l'avait d'abord destiné à l'église; mais soit qu'il eût peu d'inclination pour cette carrière, soit que les études sérieuses auxquelles il s'était livré sur les langues, la littérature, la philosophie, l'histoire et les sciences naturelles, lui laissassent l'espérance de faire un chemin brillant dans le monde comme professeur et comme écrivain, il continua de s'adonner à l'enseignement; et bientôt on l'appela sur un théâtre digne de son mérite. En 1751, il obtint, dans l'université de Glasgow, la chaire de logique, et, l'année suivante, celle de philosophie morale, illustrée récemment par Hutche

1 Cet article est extrait d'un cours de M. Cousin, sur la philosophie morale du XVIII° siècle. L'illustre professeur a bien voulu permettre qu'on rédigeât ce cours d'aprés ses notes, et qu'on le publiât. (Note du directeur de la Revue.)

III. 2° série.

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son, et que Craigie, le successeur immédiat de cet homme célèbre, n'avait occupée que pendant peu d'années. J'aurai tout à l'heure occasion de parler des matières qui composèrent l'enseignement de Smith durant les treize ans qu'il professa la philosophie morale à Glasgow. Voici un passage, écrit par un de ses disciples, qui peut faire juger du succès qu'il eut dans sa chaire : « Les talents de M. Smith ne paraissaient nulle part avec autant d'avantage que dans l'exercice de ses fonctions de professeur.... Aussi sa réputation jeta le plus grand éclat, et attira à l'université une multitude d'étudiants animés uniquement du désir de l'entendre. Les objets d'enseignement dont il était chargé y devinrent des études à la mode, et ses opinions le sujet principal des discussions et des entretiens des cercles et des sociétés littéraires. Quelques particularités de prononciation, quelques petites nuances d'accent ou d'expression qui lui étaient propres, devinrent même souvent des objets d'imitation. » (V. la notice de D. Stewart sur Smith.) En 1763, il reçut l'invitation d'accompagner le duc de Buccleugh dans ses voyages. Il partit après s'être démis de sa place de Glasgow, fit à Paris un long séjour, et y vit le parti philosophique et les économistes, entre autres Turgot et Quesnay, avec lesquels il se lia d'amitié. De retour en Angleterre, il passa dix ans à Kirkaldy, achevant d'amasser et de coordonner les matériaux de son grand ouvrage d'économie politique, qu'il fit paraître en 1776. Les douze dernières années de sa vie s'écoulèrent à Edimbourg, où il avait été nommé commissaire des douanes. Il mourut en 1790.

Pour se faire une idée nette du cadre dans lequel on peut distribuer les diverses productions du génie de Smith, il faut connaître les divisions de son cours de phi

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losophie morale. Les objets les plus variés en formaient la matière. Une première partie comprenait la démonstration de l'existence et des attributs de Dieu, ainsi que la recherche des facultés de l'esprit humain, qui sont le principe des idées religieuses. Une seconde partie roulait sur la morale, une troisième sur l'examen des principes moraux qui se rapportent à la justice, et sur l'histoire des progrès de la jurisprudence; une quatrième sur l'économie politique. De ces quatre parties de l'enseignement de Smith, deux sont passées dans ses ouvrages; c'est la seconde et la quatrième, la morale et l'économie politique. Le grand ouvrage de morale de Smith est intitulé : « Théorie des sentiments moraux ou Essai analytique sur les principes des jugements que portent naturellement les hommes, d'abord sur les actions des autres, ensuite sur leurs propres actions. » Il fut publié en 1759, et traduit de l'anglais en français par madame de Condorcet, à la fin du siècle dernier. Son livre d'économie politique, qui a été traduit également en français, porte pour titre : « Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations. » Smith n'a rien laissé sur la première et la troisième partie de son cours, l'une relative à la théodicée, l'autre aux fondements de la justice et à l'histoire de la jurisprudence : on sait seulement par les récits de ses amis, et par luimême, qu'il avait toujours compté publier la troisième partie. Il en faisait la promesse au public en 1759, à la fin de sa Théorie des sentiments moraux, et, trente ans plus tard, il la renouvelait dans l'Avertissement de la dernière édition qu'il donna de ce livre. On peut présumer que la composition de sa théorie de la jurisprudence était assez avancée au moment de sa mort, et qu'elle remplissait une grande partie des manuscrits qu'il fit

brûler pendant sa dernière maladie, et dont on n'a jamais su exactement le contenu. L'impossibilité où fut Smith de terminer et de publier ce travail, qui convenait à la vocation particulière de son talent, peut être considérée comme un véritable malheur pour le monde savant. Quant à la théodicée, il y a beaucoup d'apparence qu'elle n'avait jamais attiré très-vivement son attention, et qu'elle n'était pas classée parmi ses projets de publications prochaines. L'esprit délicat et observateur de Smith n'était peut-être pas aussi bien fait pour les hautes spéculations de la théodicée que pour les observations pratiques dont son admirable sagacité a enrichi l'économie politique et la morale; outre que sa liaison intime avec Hume et son extrême admiration pour ce personnage pouvaient bien avoir introduit des germes de doute dans son intelligence; et ce n'est pas le doute qui fait les bons théologiens. Smith est aussi l'auteur de plusieurs opuscules sur le langage, sur l'histoire de l'astronomie, sur la nature de l'imitation à laquelle se livrent certains arts, et sur divers autres sujets; ces écrits ne sont certainement pas indignes de sa réputation; je ne sais cependant s'ils répondraient entièrement à l'opinion qu'on s'en ferait, après avoir lu la Théorie des sentiments moraux, et les Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations. C'est en définitive sur ces deux monuments que la gloire de Smith repose. Le renom qu'ils lui valurent de son vivant dut lui paraître le fruit le plus précieux d'une vie qu'il avait consacrée presque tout entière au travail, et ensevelie si longtemps dans la retraite.

La Théorie des sentiments moraux renferme à peu près toute la philosophie de Smith. Cette philosophie se réduit à un système de morale que je vais exposer et que

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