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temps que tu t'asseoies à ma table avec tes frères. Et alors saint Jean se leva, et notre Seigneur lui dit: Tu viendras dimanche me rejoindre. Et quand le dimanche vint, l'apôtre assembla tout le peuple dans l'église..., et il prêcha..., et après cela il fit faire une fosse... au pied de l'autel... Il se plaça aussitôt dans la fosse, les mains jointes, et il dit: Seigneur, invité à votre festin, je vous rends grâces de ce que je suis tel qu'il faut être pour partager une semblable nourriture, et vous savez que je le désirais de tout mon cœur. Et quand il eut fini sa prière, une si grande clarté l'environna que nul ne pouvait en soutenir la vue, et quand cette splendeur disparut la fosse fut trouvée toute pleine de manne, et encore aujourd'hui y trouve-t-on de la manne qui sort du fond de cette fosse. »>

III.

PROSE DU DIMANCHE DANS L'OCTAVE DE LA NATIVITÉ
DU SEIGNEUR.

Splendor Patris et figura Se conformans homini, Potestate non natura, Partum dedit virgini.

Adam vetus tandem lætus, Novum promat canticum. Fugitivus et captivus Prodeat in publicum.

Eva luctum vitæ fructum Virgo gaudens edidit.

Nec sigillum propter illum Castitatis perdidit.

Si crystallus sit humecta Atque soli sit objecta, Scintillat igniculum.

Nec crystallus rumpitur, Nec in partu solvitur Pudoris signaculum.

Super tali genitura Stupet usus et natura, Deficitque ratio.

Res est ineffabilis,
Tam pia, tam humilis
Christi generatio.

Frondem, florem, nucem, sicca
Virga profert: et pudica
Virgo Dei filium.

Fert cœlestem vellus rorem,
Creatura creatorem,
Creaturæ precium.

La splendeur du Père et sa figure Ayant pris la forme de l'homme,

Par sa puissance, et non par la nature,

A rendu mère une vierge.

Que le vieil Adam, enfin joyeux,
Chante un cantique nouveau.
Longtemps fugitif et captif,
Qu'il se produise au grand jour.

Eve enfanta le deuil; une vierge,
Dans l'allégresse, enfante le fruit de vie.
Et ce fruit n'a point lésé
Le sceau de la chasteté.

Si l'on mouille un cristal
Et qu'on l'expose au soleil,
Le rayon scintille au travers,

Et le cristal n'est point rompu. Ainsi n'est point brisé le sceau de pudeur

Dans l'enfantement de la Vierge.

A cette naissance

La coutume et la nature sont dans l'étonnement,

Et la raison est confondue.

C'est chose ineffable,

Cette tant miséricordieuse et si humble
Génération du Christ.

La feuille, la fleur et la noix
Sont sorties d'une branche aride:
Et une pudique vierge enfante le Fils
de Dieu.

La toison a porté la céleste rosée,
La créature le Créateur
Rédempteur de la créature.

Frondis, floris, nucis, roris, Pietati Salvatoris Congruunt mysteria.

Frons est Christus protegendo, Flos dulcore, nux pascendo, Ros cœlesti gratia.

Cur quod virgo peperit, Est Judæis scandalum? Cum virga produxerit Sicca sic amygdalum.

Contemplemur adhuc nucem; Nam prolata nux in lucem, Lucis est mysterium.

Trinam gerens unionem, Tria confert unctionem, Lumen, et edulium.

Nux est Christus, cortex nucis Circa carnem pœna crucis, Testa, corpus osseum.

Carne tecta deitas, Et Christi suavitas, Signatur per nucleum.

Lux est cæcis, et unguentum, Christus ægris, et fomentum Piis animalibus.

O quam dulce sacramentum, Fænum carnis in frumentum Convertit fidelibus.

Quos sub umbra sacramenti Jesu pascis in præsenti, Tuo vultu satia.

Splendor Patri coæterne, Nos hinc transfer ad paternæ Claritatis gaudia. Amen

La feuille, la fleur, la noix, la rosée, De la miséricorde du Sauveur Figurent les mystères.

La feuille, c'est la protection du
Christ;

La fleur qui embaume, la noix qui nourrit,

Sont la rosée de la céleste grâce.

Pourquoi l'enfantement de la Vierge Est-il aux Juifs un scandale, Puisque une branche desséchée Produit le fruit de l'amandier?

Contemplons encore la noix; Car la noix mise en lumière Offre un mystère de lumière.

Elle réunit trois choses, Elle présente trois bienfaits: onction, Lumière et aliment.

La noix c'est le Christ, l'écorce de
la noix

Est la croix dure à la chair,
L'enveloppe marque le corps.

La divinité couverte de chair
Et la suavité du Christ

Sont représentées par le fruit caché dans la coque de la noix.

Le Christ est la lumière des aveugles,

L'onction des infirmes

Et le baume des cœurs pieux.

Oh! quel doux mystère, que celui qui Change la chair, cette herbe fragile, En froment pour les fidèles!

Ceux qu'à l'ombre du sacrement, Jésus, tu nourris dans cette vie, Rassasie-les un jour de l'éclat de ta face.

Splendeur coéternelle au Père, Transporte-nous d'ici

IV.

Aux joies des clartés paternelles. Amen.

PROSE DE LA BIENHEUREUSE VIERGE,

PENDANT LES FÊTES DE PAQUES.

Virgini Mariæ laudes Intonent christiani.

Eva tristis abstulit, Sed Maria protulit

Natum, qui redemit peccatores.

A la vierge Marie,

Que les chrétiens entonnent un can tique.

Eve, malheureuse mère, nous perdit; Mais Marie nous a donné

Un Fils qui a racheté les pécheurs.

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La mort de Jésus-Christ a détruit la mort du péché qui pesait sur nous, et sa vie a réparé notre vie. Voilà ce que veut dire Adam de SaintVictor dans cette prose calquée avec bonheur sur la séquence Victimæ paschali laudes.

V.

PROSE DE LA RÉSURRECTION DU SEIGNEUR.

Mundi renovatio Nova parit gaudia; Resurgenti Domino Conresurgunt omnia; Elementa serviunt; Et authoris sentiunt Quanta sint solennia

Ignis volat mobilis,
Et aer volubilis;
Fluit aqua labilis;
Terra manet stabilis:
Alta petunt levia,
Centrum tenent gravia,
Renovantur omnia.

La rénovation du monde
Enfante de nouvelles joies;
Le Seigneur ressuscitant,
Tout ressuscite avec lui;

Les éléments sont ses esclaves,
Et semblent avoir le sentiment
De la grandeur de la fête de leur Créa-
teur.

Le feu mobile voltige çà et là,
L'air subtil s'agite dans l'espace,
L'eau fugitive coule à longs flots,
La terre demeure inébranlable;
Les corps légers sont portés dans les
airs,

Les corps pesants gardent leur centre
de gravité :
Tout est renouvelé.

Coelum fit serenius, Et mare tranquillius; Spirat aura levius. Vallis nostra floruit: Revirescunt arida; Recalescunt frigida Post quæ ver intepuit.

Gelu mortis solvitur;
Princeps mundi tollitur,
Et ejus destruitur
In nobis imperium,
Dum tenere voluit
In quo nihil habuit,
Jus amisit proprium.
Vita mortem superat,
Homo jam recuperat
(Quod prius amiserat)
Paradisi gaudium.

Viam præbet facilem
Cherubim versatilem
(Ut Deus promiserat)
Amovendo gladium.

Amen.

Le ciel devient plus serein,
Et la mer devient plus calme;
Le zéphir souffle plus doucement.
Notre vallée est tout en fleurs;
Ce qui était desséché reprend de la
sève,

La chaleur ranime ce qui était froid,
Et le printemps règne dans la nature.

La glace de la mort est fondue;
Le prince du monde est renversé;
Du milieu de nous
Disparaît son empire.

Satan, en voulant posséder
Ce qui ne lui appartenait pas,
A perdu ses propres droits.

La vie triomphe de la mort,
Et voici que l'homme recouvre
Ce qu'il avait perdu jadis :
La joie du paradis.

Le Chérubin nous ouvre une voie fa-
cile

En détournant de nous

Son épée flamboyante,

Comme Dieu nous l'avait promis.
Amen.

NOTE.

Cette belle séquence a été évidemment inspirée à Adam par la lecture du passage suivant d'un des sermons de saint Augustin sur la fête de Pâques: « Unde modo in germina erumpentis terræ tota hilarior facies, vario suorum fructuum ornatu omnem hactenus quasi mortuam rerum naturam resurgenti suo domino conresuscitat. Übi arborum et herbarum grata venustas, diverso quidem germinum munere, pari tamen gestu lætitiæ; singulari huic solennitati festiva occurrit. De cœli autem nunc usque quodam modo tristi, nunc autem læta facie : quid dicam? quæ aliquandiu jam densa caligine nubium adoperta, aerís hujus spatium omne turbavit. Et ecce repente quasi justitia de coelo in terram prospiciente, mira serenitas mundo arridet, et in unam lætitiam cœli et terræ vota concurrunt, ut Deum et hominem Christum communi exultatione excipiant, qui communem utrisque pacem afferre venerat, et medium parietem maceria solvens, fecit utraque unum. Hinc astrorum omnium fomes, splendor ille solaris suam frontem admodum rugatam jamjamque expurgat, et quasi rex conspicuus in diademate capitis sui in die desponsationis suæ et in die lætitiæ cordis sui, cæteris stellis velut comitibus suis largiora luminis sui dona impendit. Luna enim ab ipso ortus sui die, semper in quodam sui dispendio posita, ad paschalia gaudia pleno se lumine parat. Et ut cuncta breviter perstringain, sicut omne quod in rebus subsistit divina dispensatione hominis imperio servit : sic de salute humana omnibus una exultatio incumbit. Cum igitur pro homine, tantis indiciis omnis creatura sua gaudia monstret, consequens est ut ab hominibus ipsis testimonia tali lætitiæ non desint. >>

VI.

AUTRE PROSE DE LA RESURRECTION DU SEIGNEUR.

Zima vetus expurgetur, Ut syncære celebretur Nova resurrectio.

Hæc est dies nostræ spei, Hujus mira vis diei, Legis testimonio.

Hæc Ægyptum spoliavit, Et Hebræos liberavit De fornace ferrea.

His in arcto constitutis, Opus erat servitutis Lutum, later, palea.

Jam divinæ laus virtutis, Jam triumphi, jam salutis Vox erumpat libera.

Hæc est dies quam fecit Dominus, Dies nostri doloris terminus, Dies salutifera.

Lex est umbra futurorum Christus finis promissorum, Qui consummat omnia.

Christi sanguis igneam Hebetavit romphæam, Amota custodia.

Puer nostri forma risus, Pro quo vervex est occisus, Vitæ signat gaudium.

Joseph exit de cisterna; Christus redit ad superna, Post mortis supplicium.

Hic dracones Pharaonis Draco vorat: a draconis Immunis malitia.

Quos ignitus vulnerat, Hos serpentis liberat Enei præsentia.

Anguem forat in maxilla Christus, hamus et armilla, In cavernam reguli.

Que le vieux levain disparaisse, Afin qu'avec sincérité nous célébrions La résurrection nouvelle.

Voici le jour de notre espérance; La vertu merveilleuse de ce jour A été témoignée par la loi [antique]. Ce jour a dépouillé l'Egypte

Et délivré les Hébreux

Comme d'une fournaise de fer.

Placés dans une situation critique, Leur ouvrage était celui de l'esclave; Ils travaillaient l'argile, la brique et le chaume.

Maintenant faisons retentir les louanges

De la vertu de Dieu; que des chants de triomphe et de salut

Sortent librement de nos poitrines.

Voici le jour que le Seigneur a fait, Le jour qui met un terme à nos douleurs,

Le jour qui nous apporte le salut.

La loi est l'ombre des biens futurs ;
Le Christ est la fin des promesses
Et la consommation de tout.

Le sang du Christ a émoussé
Le glaive de feu [de l'ange],
Et l'a relevé de sa garde.

L'enfant Isaac, symbole et sujet de
notre joie,

A la place duquel un chevreau a été immolé,

Se montre tout joyeux de vivre.

Joseph sort de la citerne;

Le Christ retourne aux cieux, Après avoir enduré le supplice de la croix.

Il est le serpent qui dévore

Ceux de Pharaon; il est exempt de
La perfidie du serpent.

Ceux que blesse le serpent de feu,
Le serpent d'airain les délivre
Par sa présence.

Le Christ, qui est l'hameçon et l'an

neau, Perce à la mâchoire le serpent Dans la caverne du basilic.

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