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lecture suggère à un esprit impartial, étranger à toutes les querelles, à l'abri de toutes les influences qui nuisent à la droiture. Ces objections sont des nuages qui dérobent la lumière aux intelligences. Fournir l'occasion de les résoudre, c'est donc servir les intérêts d'une Ecole qui se donne comme l'organe de la vérité ; c'est servir la science.

D'après ces vues, l'Examen des Doctrines Philosophiques en conflit au XIXe siècle s'adresse d'abord à MM. les professeurs qui ont adopté quelqu'une d'entre elles, ensuite aux étudiants qui veulent les approfondir, et généralement à tous ceux qui aspirent à des idées nettes et précises sur ces questions. Si les objections qu'il contient provoquaient une réfutation qui revêtît d'une pleine évidence quelqu'une des doctrines critiquées, cette réponse serait la plus douce récompense du travail aujourd'hui livré au public. Quel est en effet le but naturel et légitime de toute discussion, si ce n'est le triomphe de la vérité?

16 Août 1858.

EXAMEN

DES

DOCTRINES PHILOSOPHIQUES

EN CONFLIT AU XIX SIÈCLE.

L'homme ne vit pas seulement de pain. Outre la vie corporelle, qu'il conserve par la nourriture terrestre, il doit posséder une vie morale, que l'on désigne par les noms d'innocence et de vertu. C'est par cette dernière vie qu'il s'élève au-dessus des êtres qui l'entourent, et qu'il se montre le roi de la création. Cette vie morale est toute entière dans la direction de la volonté humaine, qui n'agit que d'après des connaissances acquises et des croyances adoptées; et dèslors, elle trouve son aliment dans les doctrines pures qui lui montrent la route à suivre pendant la courte durée de sa vie terrestre. Si l'erreur infecte ces doctrines, elles peuvent amener la perte de la vie morale, comme le poison

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mêlé aux aliments matériels procure la destruction de la vie corporelle. De là l'influence et la haute importance des doctrines morales qu'on livre au public elles sont une source de bien ou de mal, de salut ou de ruine, selon qu'elles contiennent la vérité ou l'erreur.

Ayant égard à la faiblesse de la raison humaine qui reçoit et apprécie ces doctrines, le Créateur a daigné faire luire dans le monde le grand flambleau de la Révélation. Grâce à ce secours divin, l'homme peut connaître avec certitude la véritable voie qui le conduit à sa fin. Mais pour profiter de cet avantage, il faut qu'il s'appuie sur des connaissances et des croyances antérieurement acquises; et si l'erreur les infecte, elle peut lui dérober la lumière céleste, et lui faire perdre une brillante destinée. Ces connaissances premières, qui décident ainsi du sort de l'homme, sont l'objet de cette étude qu'on appelle philosophie: de là l'influence des doctrines philosophiques.

La divergence de ces doctrines, l'opposition même de plusieurs qui se donnent le même nom, manifestent la nécessité de les bien apprécier avant que de les adopter; et c'est pour seconder les esprits droits dans cette appréciation qu'ont été publiées les réflexions suivantes. Elles ont pour objet les doctrines qui ont donné lieu à une polémique récente, et parmi lesquelles il faut distinguer celle qu'on a désignée sous le nom d'Eclectisme, parce qu'elle a dominé dans l'enseignement public de la France. Cet examen ne peut être éclairé qu'autant qu'on a bien déterminé l'objet de la philosophie.

CHAPITRE PREMIER.

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CHAPITRE PREMIER.

OBJET ET IMPORTANCE DE LA PHILOSOPHIE.

I: On ne peut apprécier exactement les opinions philosophiques si l'on ne connaît pas l'objet de la science. Et comme on n'est pas toujours satisfait des définitions que les livres donnent de la philosophie, il convient de déterminer son objet d'après les lumières du simple bon sens et en dehors de tout système.

Tous les hommes ont reçu de leur Créateur une raison ou des facultés qu'ils exercent dès l'âge le plus tendre; par ces facultés ils acquièrent des connaissances et adoptent des croyances communes, sans lesquelles ils ne pourraient pourvoir à leur conservation. De là ces connaissances et croyances que les hommes vivant en société ont possédées, dans tous les temps, sur leur propre nature, sur l'univers, sur la Divinité. Ils ont toujours reconnu en eux-mêmes des idées, des sentiments divers, des actes de l'esprit et de la volonté ; ils ont toujours distingué l'erreur de la vérité, le bien du mal. Ils ont toujours connu les corps dont ils étaient entourés, et ils ont cru à leur existence. L'idée d'un Dieu qui gouverne le monde et la croyance à son existence remontent au berceau de l'humanité. Ces connaissances et ces croyances usuelles et communes sur lesquelles repose l'ordre social sont le fruit de l'expérience de l'homme, dont la raison s'exerce d'abord d'une manière instinctive, et plus

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