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Pour n'en citer qu'une, la distillerie de L. Meeus, de Wyneghem, la plus grande du pays, qui s'est toujours tenue au courant du progrès, doit à votre concours éclairé de très importants perfectionnements.

De pareilles coopérations, à elles seules, mettent bien en lumière la compétence de vos conseils, l'activité soutenue de vos recherches, votre autorité incontestée, en matière d'industrie chimique tout particulièrement. Mais ce n'est là qu'une des faces de votre vie si féconde et si noblement remplie.

Votre œuvre didactique, votre contribution recherchée aux travaux des sociétés savantes et des organismes supérieurs du pays en sont une autre.

De 1877 à 1912, nous avons vu paraître, à l'usage surtout de vos élèves, des Exercices de Chimie Pratique, un Manuel de Chimie Opératoire, un Manuel de Manipulations, qui furent fondus en un seul volume sous le titre de Manuel de Manipulations Chimiques et de Chimie Opératoire, dont la sixième édition a paru en 1912, puis le Recueil de Lois et Arrêtés à l'usage des Élèves du cours de Droit Administratif.

Citons aussi des Tableaux Synoptiques pour la recherche des Bases et des Acides, dont la deuxième édition a paru en 1908 et, enfin, des Albums des figures des Cours de Chimie Industrielle, parus en 1910 et 1911.

Dès la création de la Société scientifique de Bruxelles, vous faites partie de son Conseil et nous trouvons dans ses ANNALES une vingtaine de notes se rapportant surtout à des communications que vous avez faites à la deuxième section de cette Société.

Et puis, dans combien d'occasions le gouvernement ne fit-il pas appel à votre collaboration éclairée ?

Je me borne à en rappeler quelques-unes.

En 1896, lorsque s'élaborait l'importante loi sur la fabrication des alcools, vous fites partie de la Commission des Distilleries, chargée de l'étude de questions

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délicates réclamant unc science et une pratique toutes spéciales à ce genre d'industrie fiscale.

A deux reprises, vous fûtes membre de la Commission des Poudres, d'abord en 1886, pour l'examen des modifications à apporter à la loi sur les matières explosives; ensuite en 1902, lorsque, sous votre présidence, la Commission de tir eut à étudier et à expérimenter les pressions développées par les poudres vives du commerce avec les charges réglementaires pour l'usage des tireurs. C'est depuis cette même année que vous êtes membre du Conseil supérieur d'hygiène de Belgique, au sein duquel vous occupez une place si distinguée.

Tout récemment encore, en 1912, vous étiez appelé à faire partie de la Commission d'étude des questions intéressant notre station balnéaire de Spa.

Ces quelques exemples montrent bien, cher président d'honneur, dont notre Union a le droit d'être fière, que vos hautes qualités d'homme de science et de juste appréciateur sont reconnues depuis longtemps, et dans le monde savant, et dans le monde industriel, par nos divers gouvernements et par les gouvernements étrangers.

Il n'est pas un seul d'entre nous, depuis les plus anciens jusqu'aux plus jeunes.qui n'ait contracté envers vous une dette de reconnaissance et il n'en est pas un seul non plus à qui il ne soit bien doux de s'en acquitter. Car, mon cher Monsieur De Walque, on connaît votre trop grande modestie, vous avez trouvé le droit chemin de nos cœurs par cette bonté, reflet de la bonté de Dieu, qui est la plus noble trace qu'il soit donné à l'homme de laisser en cette vie.

Après le discours de M. Bonnevie, fréquemment souligné d'applaudissements, M. De Walque prit la parole. Dans l'impossibilité de reproduire tout son discours, nous devons, à regret, nous borner à en reproduire quelques passages.

Bien souvent depuis ces derniers temps je me suis rappelé cette maxime du philosophe grec γνώθι σεαυτόν et je me suis appliqué à me connaître moi-même. Aussi, après examen soigné de ma vie, suis-je tout à fait confus de l'excès d'honneur dont vous me comblez aujourd'hui.

Quand, en 1866, j'eus l'honneur d'être appelé par Mgr Laforêt à donner le premier cours de chimie industrielle aux Écoles Spéciales, qui venaient d'être créées, je prêtais serment entre ses mains, de tout faire pour le plus grand bien de l'Université et de la Religion.

Or, le plus grand bien pour nos Ecoles était sûrement de former de bons ingénieurs; aussi le but de toute ma vie universitaire a été d'accomplir, au mieux de mes forces, ce que j'avais promis. Jour par jour, j'ai trouvé ma récompense dans cette réconfortante pensée, que je n'agissais que pour le progrès de nos Ecoles et de l'Université Catholique.

La Société scientifique de Bruxelles s'est fait représenter à cette fête par deux de ses membres les plus distingués. Combien j'en suis flatté!

M. Lagasse de Locht, vice-président, qui a plusieurs fois présidé cette Société, en est un des membres fondateurs et a toujours fait partie de son Conseil de Direction, au sein duquel il nous a fait bénéficier de l'étendue et de la grande variété de ses connaissances.

Il a toujours été un des membres les plus assidus et les plus influents de la Société scientifique. Aux assemblées générales, il nous a donné diverses conférences très remarquées et ses travaux dans les Sections ont été fort nombreux et intéressants.

Ce m'est un vrai plaisir de lui dire combien je me sens touché de la participation qu'il a prise à cette manifestation et de lui adresser mes meilleurs remerciements pour l'honneur qu'il me fait.

Près de lui j'aperçois le R. P. Thirion. Tout le monde connaît la brillante participation prise par le savant religieux aux travaux de la Société scientifique de Bruxelles. Il en est le secrétaire de fait. C'est lui qui assure en plus la régularité des publications de la Société le BULLETIN et la REVUE DES QUESTIONS SCIENTIFIQUES, où très souvent il a inséré des articles très remarqués.

Voilà près de quarante ans que j'assiste aux séances du Conseil et aux assemblées de cette Société, et j'ai pu constater la valeur et le dévouement du P. Thirion. Que mes remerciements soient en rapport avec tout le bien qu'il a réalisé.

Je termine. Souvent on m'a dit que l'éméritat, cet otium cum dignitate, amène une phase de tristesse spéciale, que l'on éprouve en cherchant autour de soi ses anciens compagnons de route qui, rappelés par Dieu, vous laissent de plus en plus isolé dans le chemin de la vie. Grâce à vous, Messieurs, votre président d'honneur n'en est guère là, et le contact fréquent et affectueux avec vous tous m'a procuré un renouveau de jeunesse qui me soutient et ne me laisse pas trop penser à l'âge qui s'avance!

Près de vous, chers amis, je me sens revivre ; et c'est une raison de plus de vous vouer une reconnaissance toute particulière pour la manifestation de ce jour.

Merci, encore merci !

Le vénéré professeur, chaleureusement acclamé par ses amis, est entouré par eux avec un affectueux empressement, qui révèle, mieux qu'aucun discours, l'estime, la reconnaissance et la sympathie dont jouit l'éminent professeur de l'Université de Louvain.

LA REDACTION.

LE CONFLIT

SUR LA VALEUR DES THEORIES PHYSIQUES

(Suite)

L'homme ne se résigne pas aisément à avouer son impuissance; il est au contraire enclin à s'exagérer la portée de son action.

Imbus de la conception de l'harmonie de l'Univers, les physiciens d'autrefois ne croyaient pas pécher par présomption en se proposant d'expliquer le Monde ; d'autre part, exaltés par les succès obtenus, ils pensaient qu'à force d'interroger la Nature, ils arriveraient à lui ravir ses secrets. Un horloger, entendu dans son métier, est autorisé à espérer qu'il lui sera possible de comprendre n'importe quel chronomètre, s'il lui est donné d'en ouvrir le boîtier, d'en examiner et d'en démonter les rouages.

On était d'autant plus porté aux grands espoirs que l'on croyait davantage à la simplicité des lois de la création et à leur généralité. « Il suffit que Gay-Lussac touche à un sujet pour trouver une loi», s'écriait non sans quelque jalousie Dulong en 1825 (1). C'était l'époque où ces Messieurs du Muséum n'allaient pas déjeuner avant d'avoir découvert quelque chose dans leur matinée.

Mais, plus la science progressait, plus grande appa

(1) De la Rive, Notice sur M. Verdet; préface aux Notes et mémoires de Verdet (Paris, Imprimerie nationale, 1872); p. 35.

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