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des deux cordons qui pendent et sont destinés à se nouer sous le menton. Le cappellone ne se porte point sur la tête. Il est confié au doyen des serviteurs du cardinal, qui se tient à ses côtés, et anciennement il l'était à son maître de chambre. Il est destiné à protéger contre les rayons du soleil dans les processions des canonisations, du jubilé, du corpus Domini et autres de ce genre.

Le petit chapeau rouge est de feutre et de la même forme que ceux des simples ecclésiastiques. Ses bords sont retenus par des cordonnets d'or. La bordure et le gland sont également d'or. La ganse rouge qui entoure la calotte est richement brodée en or. Les cardinaux le portent toutes les fois qu'ils prennent la soutane rouge ou violette. A la mort du pape, les cardinaux créés par lui s'empressent d'enlever la ganse, le gland, les cordonnets et la bordure d'or, et ils les remplacent par de la laine. C'est la manière, pour les créatures du pape défunt de porter son deuil. Le nouveau pape élu, ils reprennent l'or.

Le chapeau noir dont les cardinaux se servent avec l'habit court est de feutre noir et de la forme de celui des simples prêtres. Il s'en distingue par un ruhan rouge, brodé en or, autour de la calotte. Ce ruban est à lames d'or, et au côté gauche il forme un nœud avec des broderies en or d'une plus grande richesse. A la campagne on remplace souvent le ruban que nous venons de décrire par un cordon dont les extrémités portent un gland de soie rouge et d'or. A la mort du pape, les cardinaux de sa création font disparaître tout ce qu'il y a d'or au chapeau noir, comme nous l'avons expliqué pour le petit chapeau rouge.

Nous avons dit que le chapeau remis par le pape au nouveau cardinal dans le consistoire public était le chapeau pontifical. Voici comment on procède à cette cérémonie. Le cardinal se rend au palais apostolique, où doit se tenir le consistoire, avec trois voitures, et avec quatre s'il est prince. Les glaces des voitures sont à demifermées, et les chevaux ne portent pas la pourpre rouge. Arrivé dans la salle royale, le cardinal revêt la chape violette et prend la harrette rouge. Il se rend ensuite à la chapelle, où il prête le serment prescrit par les bulles pontificales de saint Pie V, de Sixte V, de Grégoire XV et de quelques autres papes, ainsi que le serment de fidélité au Souverain Pontife, ordonné par Jules II en l'année 1503. Ces serments sont prêtés en présence du premier cardinal de l'ordre des évêques, du premier de l'ordre des prêtres, du premier de l'ordre des diacres, du cardinal camerlingue de la sainte Église et du cardinal camerlingue du sacré collége.

Cependant le pape, en chape rouge et en mître de lames d'or, se rend dans la salle du consistoire. Aussitôt qu'il a pris place sur son trône et reçu l'obédience des cardinaux, les cardinaux diacres les plus anciens quittent la salle et se rendent à la chapelle pour y prendre les récipiendaires. Ceux-ci reviennent à la salle du consistoire en compagnie de leurs collègues, et ils s'avancent vers le trône en faisant au

Souverain Pontife trois inclinations profondes. S'étant mis à genoux sur les degrés du trône, ils baisent le pied et la main du pape, en reçoivent un double baiser qu'ils vont immédiatement communiquer à chacun des membres du sacré-collége, et ils prennent la place qui leur est assignée par l'ordre qu'ils occupent et par la date de leur promotion.

Chacun des nouveaux cardinaux retourne ensuite au trône pontifical, et reçoit à genoux le chapeau des mains du majordome; le Souverain Pontife le lui place sur la tête couverte du capuchon de la chape, en récitant la prière suivante : « A la gloire de Dieu tout« puissant, à l'honneur du Saint-Siége apostolique, recevez le cha«peau rouge, insigne singulier de la dignité du cardinalat, qui si«gnifie que vous devez vous montrer intrépide jusqu'à la mort et « jusqu'à l'effusion de votre sang, pour la propagation de la foi, « pour la paix et la tranquillité du peuple chrétien, pour l'exal<«<tation de la sainte Église romaine. Au nom du Père, du Fils et « du Saint-Esprit. » Le maître des cérémonies prend le chapeau sur la tête du cardinal et le remet au garde-robe de Sa Sainteté, et après avoir donné sa main à baiser à tous les nouveaux cardinaux, le pape se retire dans ses appartements.

Le soir du même jour, le garde-noble de Sa Sainteté, accompagné de deux bussolanti, dont l'un remplit les fonctions de sous-garderobe, se rend au palais du nouveau cardinal dans une voiture de la cour; six palefreniers du pape sont au service du garde-robe, qui remplit, en cette circonstance les fonctions d'ablégat apostolique. Un des palefreniers conduit la voiture, un autre la précède, et les quatre autres l'environnent. Deux portent des torches enflammées, le troisième se tient à la portière et le quatrième porte sur un bassin d'argent le chapeau pontifical, couvert d'un voile de soie rouge garni d'une dentelle d'or. Le garde-robe est reçu à la descente de voiture par le gentilhomme et chapelain du cardinal et par six serviteurs qui tiennent des torches allumées. Entouré de ce cortège d'honneur, le garde-robe, entre les deux bussolanti, dont le plus digne porte le chapeau cardinalice, s'avance jusqu'à la porte de l'antichambre, où le cardinal vient à sa rencontre en rochet et la barrette rouge à la main, et le conduit jusqu'à la salle d'audience. Le cardinal, debout sous le baldaquin, reçoit les félicitations du garde-robe et répond par des paroles flatteuses pour le Souverain Pontife et pour son ablégat. Après le discours du cardinal, le chapeau est placé sur une table couverte de damas, entre plusieurs cierges allumés, et il est couvert d'un voile de damas rouge garni d'une dentelle d'or. On invite alors l'assistance à se retirer par ces mots: Extrà omnes. Le cardinal, resté seul avec le garde-robe, le fait s'asseoir, s'entretient familièrement avec lui pendant quelques instants, lui fait le cadeau d'usage et le reconduit jusqu'à l'antichambre.

Le chapeau cardinalice se reçoit toujours des mains du pape

Aussi, les cardinaux créés hors de Rome sont-ils obligés de s'y rendre pour recevoir cet insigne de leur éminente dignité, et plusieurs, empêchés par la maladie ou par d'autres motifs sont-ils privés de cet ornement. Il y a toujours à chaque conclave quelques princes de l'Église qui n'ont reçu ni le chapeau ni le titre cardinalices. Le nouveau pape les leur confère, avec les mêmes cérémonies que nous avons décrites, dans le premier consistoire public qui a lieu après son installation. Autrefois, l'arrivée des cardinaux qui allaient à Rome recevoir le chapeau était accompagnée de fêtes splendides, et le matin du consistoire public, ces éminences partaient de l'église de Sainte-Marie-du-Peuple, auprès de la porte de ce nom, pour se rendre à la solennité, à cheval, suivis de tout le sacré collége et de toute la prélature, aussi à cheval. C'était une cavalcade magnifique, dont les gravures du temps nous ont conservé la curieuse et pittoresque ordonnance. Aujourd'hui les choses ne se font plus avec le même éclat; mais la remise du chapeau est toujours pour la ville de Rome l'occasion de fêtes et de joies publiques.

On cite de nombreux exemples des papes qui ont donné le chapeau hors de Rome. Les premiers furent donnés à Cluny, par le pape Innocent IV, ainsi que nous l'avons dit en commençant. Les derniers remis hors de Rome l'ont été à Paris par Pie VII, dans le consistoire public qu'il tint en cette ville à l'occasion de son voyage en France pour sacrer l'empereur Napoléon Ier.

Il arrive quelquefois, mais rarement, que le pape, dérogeant à l'usage de remettre toujours de sa propre main le chapeau, l'envoie par un prélat expressément délégué à cette fin. Il ne le fait du reste qu'après avoir pris l'avis du sacré-collége en consistoire secret, et seulement en faveur des cardinaux appartenant à une famille souveraine ou sur la demande de quelque prince. Les derniers exemples de cette rare faveur ont été donnés par le même pape Pie VII. Ayant créé cardinal Louis de Bourbon, infant d'Espagne, dans le consistoire du 20 octobre 1800, il lui envoya à Madrid la calotte, la barrette et le chapeau rouge, avec l'anneau et le titre de sainte Marie della Scala. Plus tard, en 1819, il en fit autant pour l'archiduc d'Autriche, Rodolphe-Jean-Joseph Rainier, frère de l'empereur François Ier, et archevêque d'Olmutz, qu'il avait fait cardinal dans le consistoire du 4 juin 1819.

On a souvent dit, dans ces dernières années, que le chapeau à trois cornes est le chapeau canonique des prêtres; c'est une erreur. Aucun canon, à ce que nous sachions, n'a jamais prescrit de forme particulière aux chapeaux des ecclésiastiques. Le chapeau à trois cornes était tout simplement le chapeau en usage sous les régnes de Louis XIV et de Louis XV. Sur la fin du siècle dernier, on changea la forme du chapeau. Mais au commencement de celui-ci, lorsque la paix fut rendue à l'Église, les membres du clergé qui avaient échappé à la persécution, reprirent l'ancienne forme de chapeau, ce qui a fait croire plus tard que le chapeau à trois cornes était le chapeau

canonique du clergé. Mais le clergé, dans tous les temps, s'est toujours coiffé comme tout le monde. Les canons n'ont jamais prescrit aux clercs que l'habit long ou soutane, et la modestie dans tout leur vètement. (Voyez HABIT.) Ils doivent éviter de se conformer aux modes du siècle et observer exactement ce qui leur est prescrit à cet égard dans les statuts synodaux de leurs diocèses respectifs.

Quoi qu'il en soit, le chapeau à trois cornes est celui que le clergé porte à Rome. Le chapeau dit romain n'y est point usité. Nous regardons donc le chapeau à trois cornes comme étant plus spécialement le chapeau ecclésiastique.

CHAPELAIN. ·

Chapelain, dérivé de chapelle, est un nom dont on étend beaucoup la signification dans l'usage; on l'applique aux prêtres habitués et desservants dans les chapitres, aux officiers ecclésiastiques de la maison du roi et des princes, aux aumôniers même employés à dire la messe dans des chapelles particulières, et enfin aux titulaires de chapelle et chapellenie. Nous ne parlerons ici des chapelains que dans la première acception, voyez pour les autres, aux mots CHAPELLE, AUMONIER et ci-dessous GRAND CHAPELAIN.

On appelle chapelains des chapitres les vicaires portionnaires, demi-chanoines, semi-prébendés, mensionnaires, habitués, bénéficiers et autres, sous d'autres noms, que les chanoines ont eu soin d'établir dans leurs églises pour être soulagés dans le chant et le service divin. Dans beaucoup d'églises, les chapelains avaient une autre origine; mais dans toutes ils ont été placés pour être les substituts et les coadjuteurs des chanoines. Le concile de Cologne, tenu en 1536, can. 11, témoigne aux chapelains qu'étant les vicaires des chanoines pour assister au chœur, quand leurs infirmités ou leurs occupations pressantes ne leur permettent pas de s'y trouver, ils doivent satisfaire à une obligation si expresse et en même temps si sainte, ou être privés, non seulement des distributions, mais même des gros fruits: Incipiant intelligere, cur vicarii dicantur, superpelliceis quoque utantur; cujus enim vices gerent, nisi canonicis adjutores accedant, horum nimirum, qui vel adversa valetudine detenti, vel negotiis necessariis avocati interesse non possunt, etc. Suspensionis pana etiam à fructibus, nedum quotidianis illis qui distribuuntur, seu à grossis quoque pro culpæ modo animadvertendum in non parentes. (Can. 11.)

Le concile de Cambrai, en 1565, cap. 15, voulut que ces vicaires destinés à chanter les heures canoniales, vicarii qui canonicas horas in choro canunt, fussent prêtres ou dans les ordres sacrés, ou au moins lecteurs, et, s'il se pouvait, liés à la continence.

Le père Thomassin dit (1) que les portionnaires des chapitres d'Espagne ont souvent prétendu avoir les mêmes avantages que les

(1) Discipline de l'Église, part. IV, liv. 1, ch. 47, 1, 16.

chanoines, surtout dans les cathédrales où ils ont entrée dans le chapitre, pour délibérer de certaines affaires où ils sont intéressés; mais la congrégation du concile a toujours répondu qu'ils ne sont nullement compris, ni dans les honneurs, ni dans les priviléges des chanoines, et qu'ils ne peuvent prétendre que ce que la coutume de chaque chapitre leur a accordé.

CHAPELAIN (GRAND).

C'est le même que l'archichancelier. Bouchel (1) parle de ces grands chapelains; il dit que l'abbé Valfride comparait autrefois les grands chapelains aux comtes du palais, et les petits à ceux qui, à la manière des Gaulois, étaient appelés vassi dominici : les uns et es autres, dit-on, ont pris leur nom de la chape de saint Martin. (Voyez ci-après CHAPELLE.)

CHAPELLE, CHAPELLENIE.

On donne ce nom à un petit oratoire ou à un petit temple situé à la campagne, à la ville, dans les maisons des grands ou dans les communautés religieuses. On donne encore ce nom aux divers autels qu'on érige dans les églises; ainsi l'on dit la chapelle de la sainte Vierge ou la chapelle de tel ou tel saint. Les chapelles sont publiques ou particulières. Les chapelles publiques sont celles dont l'entrée est ouverte à tous les fidèles. Les autres sont celles qui sont renfermées dans l'enceinte d'une maison et qui ne servent qu'à ceux qui l'habitent. On les appelle pour cette raison chapelles domestiques. Ce sont à proprement parler des oratoires.

Une chapelle publique une fois consacrée à Dieu, ne peut servir à des usages profanes. (Cap. 51, de Regulis juris in 6o.) Mais il n'en est pas de même d'une chapelle domestique qui aujourd'hui peut ètre un oratoire particulier, et demain devenir une chambre ordinaire, puisqu'elle n'est pas un lieu consacré à Dieu, cràs poterit fieri camera, cùm non sit locus Deo dicatus, dit Fagnan, in cap. Auctoritate 27, de Censibus, n. 6.

Grégoire de Tours, dit le Père Thomassin, et les auteurs qui l'ont précédé, n'ont jamais employé le terme de chapelle ou de chapelain. Marculphe est le premier qui ait donné le nom de chapelle à la châsse de saint Martin qu'on gardait dans le palais royal, et sur laquelle on faisait les serments solennels dans les causes qui se terminaient par serment: In palatio nostro super capellam domini Martini, ubi reliqua sacramenta percurrunt, debeant conjurare. (Lib. 1, cap. 38.) Quand les rois allaient à la guerre, ils faisaient porter cette châsse avec eux, c'est d'elle que l'oratoire des rois de France a été appelé chapelle, nom qui a passé depuis aux oratoires des particuliers et à ceux des églises, nom qui a été même donné dans le nouveau droit à des paroisses, à des églises collégiales, à des monastères, quoique

(1) Bibliothèque canonique, tom. 1, pag. 218.

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