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union est si étroite, que quand le corps est en bon état, une douce joie se répand dans l'âme, et dès que le corps s'altère, l'âme souffre de son côté. Qui a pu unir ainsi deux substances si différentes, et établir entre elles cette correspondance si admirable, si ce n'est Dieu?

:

Ces sentiments de joie et de douleur que nous éprouvons sont encore une nouvelle preuve qu'il y a un Dieu; car il ne dépend pas de nous de les avoir si nous pouvions nous les procurer ou nous y soustraire, nous serions toujours dans la joie, et jamais nous n'éprouverions la douleur.

Nous avons donc un Maître souverain et tout-puissant de qui nous dépendons, et qui dispose de nous à son gré. Ce Maître suprême, c'est Dieu; de là ce cri : Mon Dieu! qui nous échappe dans une douleur inopinée, dans un danger imprévu: cri indélibéré, qui n'est pas l'effet de la réflexion, mais le témoignage d'une âme naturellement chrétienne, selon l'expression de Tertullion.

Il est donc vrai que nous portons au dedans de nous l'impression de la Divinité, tracée en caractères ineffaçables aussi n'y a-t-il jamais eu de peuple si barbare et si sauvage qui n'ait reconnu une divinité. On trouve des nations qui n'ont aucune connaissance des arts et des sciences, mais on n'en trouve aucune qui n'ait point de dieu; plusieurs se sont trompées dans leur choix, mais elles ont toutes senti le besoin de ́reconnaître une divinité.

Ce consentement si universel entre les hommes de tous les pays et de tous les siècles, si différents d'ailleurs de génie et de moeurs, séparés par des intervalles immenses de temps et de lieux, ne peut être l'effet d'une convention arbitraire; il ne peut venir que d'une lumière qui éclaire tous les hommes, et que Dieu a mise dans notre âme en caractères si visibles, que les plus simples mêmes ne sauraient l'y méconnaître.

Les cieux annoncent la gloire de Dieu, et le firmament publie les merveilles de sa puissance. Quel autre, en effet, a pu dire au soleil : Sortez da néant, et présidez au jour? Quel autre a pu dire à la lune :

Paraissez et soyez le flambeau de la nuit? Toutes les créatures nous disent qu'elles ne se sont pas faites thes-mêmes, mais que c'est Dieu qui les a faites. Quel autre que Dieu pourrait faire germer les plantes dans le sein de la terre et leur donner l'accroissement, régler la succession des jours et des nuits, et fixer l'ordre invariable des saisons ? Tout nous annonce donc l'existence de Dieu.

HISTOIRE. Un impie, aussi léger dans ses raisennements que dans sa personne, se présenta un jour chez M. Oudin, savant et pieux ecclésiastique: Monsieur, lui dit il brusquement, je suis bien aise de vous apprendre que je suis un athée. A ces mots, l'homme de Dieu recule d'horreur; et, s'armant d'une lunette qu'il trouve sous sa main, il fixe les yeux sur le jeune fat: Que faitesvous là, Monsieur? lui dit celui-ci.-Je regarde cet être étrange qu'on appelle athée, et que je n'avais pas encore vu. Déconcerté par cette parole, le jeune impie disparut.

MERAULT.

ARTICLE IV.

Je crois en Dieu, etc., etc.

Unite de Dieu.

La foi et la raison, qui nous apprennent qu'il y a un Dieu, nous apprennent aussi qu'il n'y en a qu'un, et qu'il ne peut même y en avoir plusieurs, parce qu'il n'y a qu'un être qui puisse exister par lui-même et ne dépendre d'aucune cause. Et n'est-il pas évident qu'étant souverainement grand, il doit être unique, et que s'il avait un égal, il ne serait plus l'Etre suprême?

Toutes les perfections de Dieu prouvent aussi son unité il ne peut y avoir qu'un seul être immense, c'està-dire qui remplisse tout, et hors duquel il n'y ait plus rien.

11 ne peut y avoir qu'un seul être infiniment parfait, c'est-à-dire qui possède toutes les perfections, et hors duquel il n'y ait aucune perfection qui ne vienne de lui.

La Majesté divine ne peut avoir d'égale, parce qu'elle retforme en elle-même toute la plénitude de la grandeur. ›

Iya sans doute lieu de s'étonner qu'une vérité si claire aît été autrefois ignorée, et que des peuples d'ailleurs très-éclairés aient adoré un grand nombre de divinités. Cette erreur si grossière a été l'effet du péché. Lorsque Dieu créa l'homme, il se manifesta à lui; dès ce moment l'homme connut clairement qu'il n'y avait qu'un être suprême, créateur de toutes choses, et de qui toutes choses dépendent. L'homme transmit à sa postérité cette Religion sainte et pure, qui se conserva pendant quelque temps. Les premiers hommes n'avaient donc besoin que du témoignage de leurs pères pour connaître l'existence et l'unité de Dieu.

Cette tradition était d'ailleurs si conforme à la raison, qu'il semblait qu'elle ne pût jamais être oubliée ni obs'curcie. Mais la Religion demandait des sacrifices, et la corruption de la nature prenait chaque jour un nouvel empire; aussi, à mesure qu'on s'éloigna de l'origine des choses, la plupart des hommes brouillèrent les idées qu'ils avaient reçues de leurs ancêtres, et ils ne voulurent plus adorer que ce qu'ils pouvaient voir: l'idée de Dieu fut confondue avec celle de la créature.

Ainsi l'on adora tous les objets qui décelaient quelque puissance extraordinaire, ou de qui l'on pouvait espérer ou craindre quelque chose.

Les astres furent les premiers objets de cette adoration impie; les grands rois, les conquérants, les hommes savants reçurent bientôt après les honneurs divins.

Un si grand mal fit des progrès étranges: on en vint jusqu'à adorer des bêtes et des reptiles; enfin tout fut dieu parmi la plupart des peuples, excepté Dieu même.

Au milieu de tant de ténèbres, l'homme adora jusqu'à l'œuvre de ses mains; il crut pouvoir renfermer l'Esprit divin dans une statue, et il oublia si profondément que Dieu l'avait fait, qu'il crut à son tour pouvoir faire un dieu. Chaque peuple eut ses dieux particuliers, dont les uns présidaient au ciel, les autres à la mer et aux fleuves, d'autres aux enfers: on ne s'en tint pas

encore là, car bientôt les vices et les passions enrent des autels.

Ce n'étaient plus seulement des peuples grossiers et barbares qui se livraient à cet excès de folie et d'aveuglement, c'étaient les nations les plus policées et les plus éclairées à tout autre égard, telles que les Egyptiens, les Grecs et les Romains. Ces peuples surpassaient tous les autres par leurs Jumières et leurs connaissances; mais en matière de Religion ils n'étaient pas moirs aveugles.

On voyait chez eux de grands orateurs, des poëtes célèbres, d'excellents historiens, en un mot des génies rares en tout genre; et cependant ces peuples étaient dans la plus profonde ignorance sur la nature de la Divinité; et, ce que l'on aurait peine à croire si les faits ne le prouvaient, cette erreur sur ce point, quoique la plus absurde de toutes, ne fut pas seulement la plus universelle, mais encore la plus enracinée et la plus incorrigible. Si quelques sages, par la force de leurs méditations, sont parvenus à reconnaître l'unité de Dieu, ils n'ont jamais osé l'enseigner publiquement..

Les hommes ne seraient jamais sortis des ténèbres de l'idolâtrie, si une lumière surnaturelle ne fùt venue au secours de la raison, et si Dieu n'eût parlé lui-même à l'homme pour lui apprendre ce qu'il est, et comment il veut être honoré. Nous serions nous-mêmes plongés dans cet aveuglement, si le Seigneur n'avait daigné nous éclairer aussi; mais, grâce à sa bonté, les premières leçons qu'on nous a données dès notre enfance nous en ont plus appris que n'en ont jamais su les sages du paganisme.

HISTOIRE.-Epictète, à qui l'on demandait ce que c'est que Dieu, répondit : Si je pouvais dire ce qu'est Dieu, Dieu ne serait pas ce qu'il est, et je serais Dieu. Dieu seul peut dire ce qu'il est, et il ne peut le dire qu'à lui-même.

*49109 2010/826q 291 39

ARTICLE V.

Je crois en Dieu, etc., etc.

Perfections de Dieu.

. Dieu est si grand et notre esprit est si borné, qu'il nous est impossible de comprendre ce qu'il est. Nous ne le connaissons qu'imparfaitement, par la lumière de la foi et par celle de la raison.

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Cependant cette connaissance, tout imparfaite qu'elle est, suffit à l'homme dans cette vie. Rien ne nous donne une plus grande idée de Dieu que ce qu'il a dit lui-même : « Je suis celui qui est, » c'est-à-dire l'être par excellence et le principe de tout ce qui est et de qui tout dépend. De cette idée de Dieu il résulte qu'il possède toutes les perfections, et qu'il les a au suprême degré.

Dieu est esprit, c'est une pure intelligence; il n'a ni corps, ni figure, ni couleur.

Dieu ne ressemble à rien de tout ce qui nous environne et qui frappe nos sens. Tout ce que nous voyons, tout ce que nous touchons est matériel, et un être infiniment parfait n'est point mètière. Les Anges et nos âmes sont bien des intelligences, mais leurs connaissances sont bornées et imparfaites celles de Dieu embrassent toutes choses.

Dieu est éternel. Il était avant toutes choses, puisqu'il a tout fait; il était avant tous les temps; il n'a point eu de commencement, et il n'aura jamais de fin. Avant la naissance des siècles, Dieu était en luimême, et rien n'était que lui seul.

Dieu est tout-puissant. Il peut tout, il fait tout ce qu'il veut; par sa seule parole il a tiré du néant toutes les créatures, et il pourrait encore créer mille autres mondes, s'il le jugeait convenable.

Il appelle, dit le prophète, les choses qui ne sont pas comme si elles étaient, et elles obéissent à sa voix. Rien ne lui est done impossible, rien même ne lui est difficile. Les globes célestes sont suspendus dans l'espace sans autre appui que sa volonté; la mer respecte

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