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PRÉFACE

QUI SUIS-JE? QUE DOIS-JE DEVENIR?

Questions sérieuses, questions importantes que l'homme de oon sens ne traitera jamais avec légèreté, persuadé qu'une erreur en cette matière pourrait lui devenir funeste et avoir des suites irréparables !

L'idée de mon être est si étroitement liée avec celle de Dieu, que je ne saurais réfléchir sur la première sans être aussitôt frappé de la seconde. Rien n'existe que par celui qui est et qui est par lui-même ; c'est en lui que nous avons l'être, le mouvement, la vie, la raison. Il nous a créés par sa puissance, il nous conserve par sa bonté, et nous gouverne par sa providence. Il faut donc l'honorer! conséquence juste: son existence emporte son culte. Un Dieu, un homme raisonnable, une religion, l'un ne peut être sans l'autre. L'idée de la religion est aussi naturelle à l'homme que celle de Dieu même : l'enfant en reçoit l'impression avec docilité, le vieillard est presque toujours forcé d'y revenir. Que les passions se taisent, et tout homme se rangera sous les drapeaux de la Religion.

C'es poutǝ êtr utiles à tous que nous publions ce Nouveau Traité des Devoirs du chrétien envers Dieu, et des moyens de s'en acquitter. Chacun y trouvera les motifs de sa créance et de ses. destinées futures solidement établis, et il verra, par les exemples qui accompagnent l'explication des vérités de foi et des devoirs religieux, que rien n'est impossible à celui qui veut, à celui qui correspond à la grâce, aux secours que Dieu donne à la bonne volonté.

Loin de vouloir nous attribuer un honneur qui ne nous appartient pas, nous aimons à citer les ouvrages de MM. de La Salle d'Humbert et Lhomond, comme les vraies sources dans lesquelles nous avons puisé, ou plutôt tels sont les hommes respectables dont nous avons reproduit la doctrine dans ce Nouveau Traité.

AVANT-PROPOS.

NÉCESSITÉ D'UNE RELIGION, ET OBLIGATION DE L'ÉTUDIER.

1° Nécessité de la Religion.

L'EXISTENCE de l'univers et l'ordre qui y règne supposent nécessairement une cause puissante et sage. Cette cause est Dieu; c'est lui qui a créé toutes choses, et qui règle tout selon les lois éternelles de sa divine sagesse. Parmi les créatures que nous voyons, l'homme seul est doué d'intelligence et de liberté; il est seul capable de connaître, de vouloir et d'aimer; mais Dieu, étant la sagesse même, n'a pu donner ces facultés à l'homme qu'afin qu'il les employât à sa gloire.

Ces vérités, que personne ne peut révoquer en doute, prouvent invinciblement la nécessité d'une Religion, c'est-à-dire de ce rapport d'obéissance et d'amour de la créature intelligente envers son Créateur. Vainement dirait-on que Dieu est trop grand et trop élevé au-dessus de nous pour s'intéresser à l'honneur que nous lui rendons. Sans doute Dieu n'a pas besoin de

nos hommages'; mais il est juste, et ainsi il doit vouloir ce qui est conforme à la raison et à l'ordre: or il est dans l'ordre que la créature honore son Créateur, et qu'elle lui témoigne son amour et sa reconnaissance. Est-il au pouvoir d'un père de dispenser ses enfants de l'amour et du respect qu'ils lui doivent?

Dieu est notre père, nous devons l'aimer; il est infiniment bon, nous devons nous attacher à lui: il est justeet tout-puissant, nous devons le craindre et le respecter. C'est lui qui nous a créés, c'est lui qui nous conserve l'être et la vie; tous les avantages dont nous jouissons, nous les tenons de sa main libérale, et il nous prépare des biens infiniment plus précieux que ceux qu'il nous a déjà donnés: il veut nous rendre éternellement heureux; c'est donc avec raison qu'il exige de nous un culte religieux.

Ce culte doit être intérieur, et comprendre toutes les facultés de notre âme; il doit être extérieur afin que notre corps puisse concourir, en sa manière, à l'honneur que l'âme rend à Dieu; il doit aussi être public, parce que les hommes, étant destinés à vivre en société, doivent se réunir pour bénir et adorer ensemble (celui qui les a tous créés.

Sans un culte fixe et invariable la Religion ne pourrait subsister longtemps parmi les hommes: ils ont besoin de s'édifier mutuellement et de s'exciter les uns les autres à la pratique de leurs devoirs. Aussi, dès l'origine du monde, les hommes se sont-ils réunis pour rendre ensemble leurs hommages au Seigneur; partout on trouve un culte rendu à la Divinité au nom des peuples. La même lumière qui découvre à l'homme l'existence

d'un être de qui il dépend, lui fait aussi connaître l'ebligation de l'lionorer. Ce culte a été différent chez les divers peuples, mais il a toujours eu les mêmes principes, c'est-à-dire le besoin d'honorer une puissance suprême, un Dieu créateur et conservateur, une Providence qui règle tout. Tant il est vrai que l'homme entend sans cesse une voix intérieure qui crie: Hom mage au Maître de la vie !

2° Nécessité d'étudier la Religion.

Croire l'existence de Dieu, l'immortalité de l'âme, les récompenses et les châtiments de l'autre monde, ou du moins n'avoir rien de satisfaisant à opposer à ces grandes vérités, et vivre néanmoins comme si l'on était persuadé du contraire, est une inconséquence dont le principe ne peut se trouver que dans l'ignorance ou le libertinage.

Aussi la Religion n'a-t-elle pas d'ennemis plus à craiadre que l'aveuglement de l'esprit et la dépravation da cœur. Il y aurait moins d'incrédules si la Religion était mieux connue, et il n'y en aurait pas un seul si les hommes étaient sans passions. Mais ni la coupable négligence des uns, ni la corruption des autres, ne feront jamais que ce qui est ne soit pas. Or le consentement unanime des peuples, le sens intime de chaque homme, l'univers, et tout ce qu'il contient, sont autant de témoins qui attestent l'existence de Dieu. La pensée, lavolonté, l'intelligence de l'âme, sont autant de preuves de sa spiritualité, et par conséquent de son immortalité. Cela étant, comment expliquer la stupide indiffé

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rence de celui qui, sans précautions et sans crainte, ose s'avancer vers le terme fatal qui doit décider de son éternité? Je ne sais, dit-il, ce que je deviendrai un jour: tout ce que je puis dire, c'est que je mourrai, et qu'en sortant de ce monde je tomberai ou dans le néant comme la brute, ou entre les mains de Dieu pour être jugé. Je sais que, s'il y a un Dieu, il doit punir ceux qui comme moi ne se mettent nullement en peine de le servir: tout me dit que ce Dieu existe; mais, parce que cette croyance gênerait mes inclinations, je préfère ne rien croire jusqu'à ce que je le voie! Peut-être qu'il ne sera plus temps alors de se repentir; le témoignage de a foi, celui de l'univers et celui de ma propre conscience me l'assurent même; mais n'importe, et malgré l'évidence, j'espère qu'il n'en sera rien. Peut-on se rendre compte de l'aveuglement de celui qui se joue ainsi de son sort éternel? Car peut-il croire de bonne foi que le sórt de l'homme pervers puisse être le même que celu de l'homme vertueux? Le Dieu de toute justice regardera-t-il du même œil le vice et la vertu, l'impie qui le blasphème et le juste qui l'adore dans un sainttremblement?

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De toutes les connaissances, la Religion est donc la plus importante pour l'homme: c'est elle qui le modère dans la prospérité et le soutient dans l'adversité, lui apprenant que le temps n'est rien, mais que l'éternité est tout; c'est elle qui assure la tranquillité des États, en apprenant à obéir aux puissances établies de Dieu, nonseulement par la crainte du châtiment, mais par une obligation de conscience; c'est elle qui forme le prince clément et le sujet fidèle, le maître juste et le serviteur

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