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c'est que l'on ne recueille que ce que l'on a semé; c'est <que la mort est l'écho de la vie. Ce qui est certain en-core, c'est que la destinée du mourant est immuable; que la mort décide de tout; que si l'on meurt en état de grâce on est heureux éternellement; et que si f'on meurt en péché mortel on est malheureux pour *toujours.

Puisque la mort est inévitable et qu'elle doit déci-, der de notre sort éternel, nous devons nous y préparer et profiter du temps qui nous reste. Il s'agit ici de notre plus grand intérêt, ou plutôt de notre unique ¿ìntérêt, car, dit Jésus-Christ, que servirait à l'homme de gagner tout le monde s'il perdait son âme? Et, en effet, sera-t-on bien consolé dans les brasiers éternels par le souvenir qu'on a été grand, riche, puissant, ou que Fon a fait fortune en ce monde? Ah! on concevra bien alors que l'on a été dans l'erreur, et qu'il n'y avait pas d'autre fortune que la vertu. «J'ai possédé le plus grand empire de l'univers, disait Septime-Sévère en mou• rant ; j'ai été tout ce que peut être un mortel, et il ne m'en reste rien qui puisse me servir dans l'état où je suis. Un héraut, portant le drap destiné à ensevelir Saladin, criait, par ordre de ce prince: Voilà tout ce que le grand Saladin emportera de tous les mpires qu'il a conquis!

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Les petites affaires s'expédient sans beaucoup d'application, mais les grandes demandent beaucoup de soin et d'étude. Comme c'est la marque d'un esprit faible de s'occuper beaucoup d'une bagatelle, aussi est-ce le propre d'un esprit bien fait de penser beaucoup à ce qui est important. Il faut proportionner les soins aux affaires, et quelle plus grande affaire que de bien mourir? Est-ce trop de la vie pour se préparer à la mort? Est-ce trop de quelques années pour se préparer à l'éternité?

Un homme condamné à mort estime-t-il beaucoup les biens et les honneurs de ce monde? Telles doivent être nos dispositions: la mort nous poursuit, et infailliblement elle nous frappera peut-être au moment où nous y penserons le moins. Préparons-nous done chaque jour, puisque chaque jour peut être le terme

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de notre vie. Ne nous y trompons pas, ne nous faisons pas illusion sur un point aussi important; n'attendens pas le dernier moment, peut-être ne serait-il plus temps. Celui, dit saint Augustin, qui a promis le pardon an pécheur qui se convertira, ne lui a pas promis le lendemain pour se convertir. C'est donc une témérité, c'est même un crime d'attendre à une dernière maladie pour se préparer à la mort. Quoi, dans ce moment où l'on n'est pas même capable de s'occuper des affaires des plus ordinaires, on penserait peuvoir accomplir l'oeuvre la plus difficile, la plus importante, celle qui demande les plus grands soins! Comment recevoir les Sacrements avec fruit lorsqu'on sait à peine ce que l'on fait ? Comment débrouiller une conscience pleine d'iniquités lorsque toutes les facultés de l'âme sont absorbées par les douleurs et les horreurs de la mort? Comment prouver à Dieu qu'on déteste le péché, l'ayant aimé, et s'y étant livré aussi longtemps qu'on a pu se procurer sa jouissance? Ce n'est plus alors le pécheur qui quitte le péché, c'est le péché au contraire qui quitte le pécheur. Pour l'ordinaire, Dieu laisse mourir en impénitents ceux qui ont vécu dans l'impénitence. Quand il arrive autrement, c'est un miracle: Dieu peut faire ce miracle, mais c'est une funeste et damnable présomption que de l'attendre en vivant mal.

HISTOIRE. Un jeune officier français, forcé de quitter sa patrie, se retira en Espagne, et touché de la grâce, il résolut de consacrer le reste de sa vie à se préparer à la mort. Plein de cette pensée, il se présenta à une maison religieuse qui faisait profession de mener une vie très-austère, et obtint, à force d'instances, d'y être admis. Pendant son noviciat il écrivit à sa sœur en ces termes : " Il n'y a pas de mendiant en Espagne qui soit plus mal nourri que nous, et qui ne soit mieux en tout ce qui regarde les besoins du corps ! Cependant aucun d'entre nous ne voudrait changer son sort contre un empire, sachant bien que la mort ne tardera pas à confondre les empereurs avec le dernier de leurs sujets ! Chacun

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s'en va n'emportant que ses œuvres; alors l'on est bien aise d'avoir semé au milieu des larmes : le mal est passé, et la joie succède pour l'éternité. Cinq mois après sa profession, le religieux fut attaqué d'une hydropisie, qui au bout de quatre mois de souffrances le conduisit au tombeau. Couché sur la cendre et la paille, il prenait la main du père abbé avec une expression de reconnaissance qui attendrissait toute la communauté. « Que mon bonheur est grand! disait-il; vous m'avez ouvert les portes du ciel en m'ouvrant celles de cette maison! Oh! que je suis heureux de m'être préparé à la mort! qu'il est doux de mourir quand on espère fermement passer de la terre au ciel! O! que bienheureux soat ceux qui comprennent bien ces paroles: Que sert à l'homme de gagner tout le monde, s'il vient à perdre son âme! »

Que pourrait regretter le juste à la mort ? Les biens de la terre? son cœur en a toujours été détaché; ses parents, ses amis? mais il sait qu'il ne les quitte point pour toujours. Nous nous reverrons, disait à ses parents désolés une jeune demoiselle de Lyon depuis longtemps en proie aux plus cruelles douleurs, nous nous reverrons. Elle mourut en prononçant ces paroles. On lui a élevé un superbe mausolée où elle eșt représentée assise et écrivant sur une colonne ces mots : Nous nous reverrons!

Un enfant n'ayant plus que peu d'instants à vivre, et voyant couler les larines de sa mère, lui dit : « Ne m'aviez-vous pas appris que pour voir Dieu il fallait mourir? » et il avait à peine sept ans !...

ARTICLE II.

Du Jugement.

Il est arrêté, dit saint Paul, que tout homme mourra et qu'après sa mort il sera jugé.

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L'immortalité de l'àme suppose nécessairement un

jugement qui décide de son éternité, car le juste et l'impiene peuvent obtenir le même sort. La foi nous apprend même qu'il y aura deux sortes de jugements, le particulier et le général. Le jugement particulier est celui que chaque homme subit immédiatement après sa mort, sur le mal qu'il a fait et le bien qu'il a omis de faire. Par ce jugement son sort sera fixé pour l'éternité. Aussitôt après ce jugement particulier, les âmes coupables de fautes légères vont en purgatoire pour les expier avant d'aller en paradis; celles qui sont exemptes de tout péché sont immédiatement introduites dans la gloire; mais celles qui sont coupables de quelque péché mortel sont précipitées en enfer, en attendant la résurrection générale qui aura lieu à la fin du monde.

C'est alors que se fera le jugement général, où sera confirmée et manifestée la sentence déjà prononcée dans le jugement particulier. Le jugement général sera précédé de signes effrayants. Notre-Seigneur lui-même nous en a tracé la peinture dans l'Evangile. Il y aura des guerres, des famines, des pestes et des tremblements de terre; le soleil et la lune seront obscurcis ; les étoiles sembleront tomber du ciel; la mer fera un bruit épouvantable par l'agitation de ses flots, et les hommes sècheront de frayeur dans l'attente de ce qui doit arriver à l'univers. Alors, en un moment, en un clin d'œil, au son de la dernière trompette, tous les morts ressusciteront. Le signe du Fils de l'homme, c'est-à-dire une eroix lumineuse, brillera dans les airs, et Jésus-Christ descendra visiblement du ciel, avec une grande puissance et une grande majesté, pour rendre à chacun selon ses œuvres. Il sera accompagné de ses Anges, qui sépareront les bons d'avec les méchants. Que cette séparation sera terrible, et que le sort des uns et des autres sera différent ! Les justes seront placés à la droite du souverain Juge, les méchants à sa gauche. Alors toutes les consciences seront manifestées aux yeux de l'univers; ce qu'il y a maintenant de plus caché et de plus secret sera connu et exposé à la lumière.

Le juste, qu'on avait méprisé sur la terre, paraîtra orné des bonnes œuvres qu'il avait cachées avec soin; et le pécheur sera couvert de honte à la vue des cri

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mes qu'il avait dérobés à la connaissance des hommes. Alors le vice paraîtra tel qu'il est, avec la difformité et l'infamie qui lui appartiennent. Quelle joie ne sentira pas alors un jeune homme vertueux, qui aura méprisé les discours des méchants et résisté à la contagion de leurs mauvais exemples! Qu'il sera bien dédommagé des combats qu'il aura eus à soutenir, des railleries dont il aura été l'objet ! Mais quel désespoir dans le cœur d'un jeune libertin en voyant exposés au grand jour, à la face du ciel et de la terre, les crimes qu'il avait commis dans les ténèbres, en voyant celui qu'il avait tourné en ridicule placé au nombre des Saints et parmi les enfants de Dieu! Quelle horreur n'aura-t-il pas pour le vice, qui lui paraît maintenant si doux et si séduisant!

Ce n'est encore là que l'appareil et le prélude du jugement: quelle impression fera donc sur nos esprits la sentence même du souverain Juge! Tous les hommes étant dans un profond silence, le Fils de Dieu dira à ceux qui seront à sa droite ces consolantes paroles: «Venez, vous qui êtes les bénis de mon Père, possédez le royaume qui vous a été préparé dès le commencement du monde. » Il adressera ensuite aux réprouvés cette sentence foudroyante : « Retirez-vous de moi, maudits! allez au feu éternel.» Aussitôt que l'arrêt aura été prononcé, les justes iront régner avec Dieu pendant toute l'éternité; et les méchants seront précipités dans l'enfer pour y brùler éternellement, sans pouvoir jamais réparer une si grande perte qu'ils auront faite par leur faute. Prévenons ce jugement terrible; profitons de l'avis que Notre-Seigneur nous donne dans l'Evangile: Prenez garde à vous, dit-il, de peur que vos cœurs ne s'appesantissent, et que ce jour ne vienne tout d'un coup vous surprendre; car il enveloppera, comme un filet, tous ceux qui habitent sur la surface de la terre Veillez donc, et priez en tout temps, afin que vous soyez trouvés dignes d'éviter tous ces maux qui arriveront, et de paraître avec confiance devant le Fils de l'homme.

HISTOIRE. Un libertin, adonné à tous les vices, avait eu, dès sa tendre jeunesse, des principes religieux. Une mère vertueuse n'avait rien négligé pour les enra

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