PRÉFACE Je me suis demandé si je prenais bien mon temps pour parler comme je vais le faire. Une société profondément divisée en matière de religion comme en matière de politique, et en grande partie divisée politiquement parce qu'elle l'est religieusement, ne demande-t-elle pas un silence prudent plutôt qu'une discussion qui sera toujours trouvée trop acerbe par le parti qu'elle contredira? Et si l'on avait des griefs à faire entendre d'un parti d'ordre à un autre, le moment serait-il bien choisi quand un troisième, celui du désordre, est plutôt vaincu que soumis? Quand le feu est à la maison, est-ce le moment de se quereller en famille, et tout le monde ne doit-il pas courir à l'eau, sauf à s'enquérir ensuite de la manière dont l'incendie a commencé et par la faute de qui? Cette considération pourrait avoir sa valeur si quatre choses étaient vraies 1° si le feu était réellement à la maison; 2° si les incendiés n'étaient pour rien dans le crime des incendiaires; 3° s'ils avaient eux-mêmes la sagesse de se taire; 4° si enfin ce n'était pas précisément le |