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été quelquefois altérée; en collationnant le manuscrit original déposé à la bibliothèque de la Chambre des députés, nous avons acquis la certitude de ne rien imprimer que de conforme au texte.

Enfin cette édition contient une addition importante. Les Mémoires de Bailly ont été tirés in-folio. A cette édition, connue sous le titre d'Avant-Moniteur, se trouve jointe une continuation, publiée, sous le voile de l'anonyme, par un membre de l'Assemblée constituante. Ce morceau instructif n'avait pas été joint à la première édition in-8° il paraîtra dans celle-ci, à la suite des Mémoires.

Nous devions compte aux lecteurs du résultat de nos recherches et de nos soins: heureux si nous pouvions ajouter par-là quelque chose à l'estime, aux regrets qu'excitent les vertus, les malheurs et la mort de Bailly!

P.-S. Au moment où nous achevons d'imprimer cette livraison, nous recevons, sur la personne de Bailly, des renseignemens que le frère de cet homme célèbre M. Bailly de Saint-Paulin, a bien voulu nous transmettre. Nous ne pouvons les joindre à ce volume dont l'impression est trop avancée en ce moment pour qu'il soit possible de l'interrompre; mais nous en ferons usage dans celui qui doit le suivre. Du reste, nous avons vu avec plaisir que ces renseignemens s'accordent parfaitement avec ceux que nous avions déjà recueillis.

NOTICE

SUR

LA VIE DE BAILLY.

UN noble et touchant tableau à présenter à la postérité, est celui d'un homme quí, déjà célèbre dans les sciences, recommandable par toutes les vertus privées, se trouve, presque à son insu, porté par l'estime publique à des fonctions éminentes; conserve sa modestie. au sein des plus hautes dignités, sa modération au sein des plus violentes dissensions' politiques; traverse une révolution orageuse sans se laisser entraîner par elle; s'associe à toutes ses gloires, en restant pur de tous ses excès; défend la liberté contre le pouvoir et le pouvoir contre la licence, et couronne la vie d'un sage par la mort d'un héros. Tel fut Sylvain Bailly, premier député de Paris aux états-généraux, premier président de l'Assemblée constituante, premier maire de Paris.

Jean-Sylvain BAILLY naquit, le 15 septembre 1736, aux galeries du Louvre. La place de garde des tableaux. du roi semblait héréditaire dans sa famille: son père, Jacques Bailly', espérant que son fils pourrait aussi lui succéder un jour dans cet emploi, dirigea son éducation vers la peinture. Le jeune Bailly, chéri de ses parens dont il méritait la tendresse par la douceur et la docilité

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de son caractère, fut élevé dans la maison paternelle. On ne lui enseigna point le latin qu'il n'apprit que dans un âge plus avancé, et qu'il ne connut jamais qu'imparfaitement ses premières études se bornèrent au dessin dont son père lui donnait des leçons. Mais la nature, souvent plus forte que l'éducation, l'appelait vers une autre carrière. Bailly apprit, à la vérité, à juger avec goût des tableaux et des objets d'arts; mais ses progrès dans le dessin furent médiocres.

Bientôt un hasard heureux développa ses dispositions pour les sciences. Un mathématicien, M. de Moncarville, offrit au père de Bailly d'instruire son fils dans la science des calculs, en échange des leçons que le sien recevrait dans l'art du dessin. Bailly avança rapidement dans cette nouvelle étude. En peu de temps il fut digne d'avoir des maîtres plus célèbres; Clairault et l'abbé Lacaille devinrent successivement ses instituteurs.

Cependant l'amour des lettres se manifestait chez leur élève en même temps que l'amour des sciences. Bailly essaya sa muse adolescente en composant deux tragédies : l'une, intitulée Clotaire, renferme, par un hasard remarquable, le tableau d'un maire de Paris massacré par le peuple; triste et singulier rapport entre les premiers sujets de ses travaux littéraires et le sort qui l'attendait dans sa carrière politique! l'autre tragédie. avait pour titre Iphigénie en Tauride: c'était le sujet que Guymond de la Touche a traité depuis avec plus de bonheur.

Le jeune poëte consulta, sur ces premiers essais, le comédien Lanoue, homme estimable, connu par quelques succès dramatiques, et bon juge des ouvrages de littérature. Lanoue trouva dans l'une et l'autre pièce

une conduite sage, des conceptions plus raisonnables qu'originales, un style plus correct que brillant. Il engagea l'auteur à quitter la carrière du théâtre pour celle des sciences. Un tel conseil fait honneur au jugement de Lanoue. Bailly s'y montra docile. Il cessa d'écrire pour la scène ; mais, entraîné par son goût vers les études littéraires, il partagea ses travaux entre les lettres et les sciences, et, cherchant un genre plus accessible à son talent, il s'exerça dans les concours académiques, où ses efforts furent couronnés de quelques succès.

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En 1767, l'Académie française mit au concours l'éloge de Charles V : Laharpe obtint le prix; Bailly mérita l'accessit: l'année suivante, il obtint également à l'Académie de Rouen l'accessit de l'éloge de Corneille. Bientôt l'éloge de Molière lui valut un troisième accessit à l'Académie française; la palme fut décernée au discours brillant et spirituel de Chamfort. Cependant ces premiers essais portaient encore les traces de l'inexpérience le style, toujours grave et noble, n'était pas exempt de roideur et d'enflure. Un progrès sensible se manifesta dans l'éloge de Leibnitz, couronné en 1769 par l'Académie de Berlin; l'élève de Clairault était d'ailleurs ici sur son terrain; des notes pleines d'érudition ajoutèrent au mérite de cet éloge, auquel succédèrent ceux de Cook, de Gresset et de l'abbé Lacaille. Aucun de ces derniers écrits n'avait été composé pour les concours des Académies; peut-être n'en valurent-ils que mieux : l'auteur, plus libre dans sa composition, mit plus d'abandon dans son style; les dé fauts reprochés à ses premiers ouvrages commencèrent à s'effacer le dernier de ces éloges surtout réunit tous les suffrages; c'était un tribut payé à la mémoire d'un

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maître chéri, et la reconnaissance inspira le talent.

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Mais déjà ces travaux n'étaient plus qu'un délassement à des travaux plus sérieux. Les leçons de l'abbé Lacaille avaient développé les dispositions de son élève pour les sciences mathématiques, et surtout pour l'astronomie. Dès l'année 1762 Bailly avait présenté à l'Académie des sciences un Mémoire où se trouvaient recueillies de nombreuses observations calculées sous la direction de cet habile professeur. Ce premier ouvrage donna de son jeune auteur une idée tellement honorable, qu'à la mort de l'abbé Lacaille, arrivée l'année suivante, l'Académie appela le disciple à remplacer le maître. Bailly, à peine âgé de vingt-sept ans, prit place au milieu des juges qui venaient de prononcer sur

ses travaux.

Trois ans après, Bailly fit paraître la Théorie des satellites de Jupiter. Ces astres secondaires, que l'apparente irrégularité de leurs mouvemens semblait dérober au calcul, furent ramenés par ses recherches à l'éternelle loi découverte par Newton. Aidé de la théorie de Clairault, de la méthode de Fouchy sur l'emploi du télescope, il calcula leurs perturbations, détermina leur diamètre, la durée de leurs immersions, et traça l'histoire de cette partie de la science astronomique. Ces investigations, qui donnèrent encore lieu à trois Mémoires, l'occupèrent pendant neuf années, depuis 1762 jusqu'en 1771.

Tout vaste qu'il était, ce travail fut le prélude d'un travail plus vaste encore. L'astronomie attendait un historien: ce titre exigeait, dans celui qui voudrait l'obtenir, la réunion du savoir et du génie, des vues élevées et des connaissances profondes, la patience de l'érudit

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